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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0467

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376 LE JUPITER OLYMPIEN.

Achille, des Néréides montées sur des dauphins, des poissons, des chevaux marins, plus,
des tritons, le cortège de Phorcus, la troupe des monstres et enfants de la mer; le tout de la
main du seul Scopas : ouvrage étonnant (ajoute Pline), quand même il aurait occupé la vie
entière de Vartiste (0.

Le nom seul de Seopas, auteur de ce grand monument de sculpture, prouve qu'il ne
fut pas exécuté à Rome, et qu'il y fut transporté de Grèce par morceaux détachés ; car
un groupe si nombreux en figures, n'avait pu être taillé dans un seul bloc de marbre.
Mais sa nouvelle destination, c'est-à-dire la place qu'on lui donna au milieu d'un temple
de Rome, indique assez bien que telle avait dû être sa destination primitive dans
quelque temple en Grèce : ce n'est pas même faire une conjecture, que de prétendre
qu'un semblable groupe avait été enlevé à un temple de Neptune. Ce qui en serait une,
ce serait l'opinion que ce temple eût été celui de Corintbe, et que Mummius aurait
compris l'ouvrage de Scopas parmi ceux dont il dépouilla cette ville. Je n'ai ni l'intention
ni le besoin d'y insister ; ma seule raison, en rapprochant du monument décrit j)ar
Pausanias, celui de la description de Pline a été d'appuyer d'un exemple irrécusable,
la remise ensemble des parties dont la restitution proposée a fait un tout. Je dis que
l'exemple de la description de Pline est irrécusable, et toutefois elle aurait eu, comme
celle de Pausanias, l'inconvénient de décomposer le groupe de Scopas, si les deux mots,
prœclarum opus, ne lui eussent rendu l'idée d'ensemble, et ce caractère d'un tout, que
j'ai pris à tâche de reproduire dans le monument de Corinthe {voy. Pl. XXV).

J'ai fait en sorte d'y rester fidèle à toutes les indications de Pausanias. J'y ai représenté
tous les objets dont il parle, moins ceux qui étaient en bas-relief sur la,partie du sou-
bassement, qu'un seul dessin ne pouvait pas rendre sensible, et qui auraient exigé, sans
grande utilité, un second aspect de toute la composition.

J'ai eu principalement en vue de reproduire aux yeux l'idée d'un monument caché,
si l'on peut dire, dans sa propre description, d'augmenter en quelque sorte le domaine
de l'antiquité, d'enrichir enfin l'imagination des artistes et amateurs de l'art, en leur
présentant, comme revêtues d'une certaine réalité, des compositions jusqu'ici inconnues,
et auxquelles la réunion seule de la critique et du dessin pouvait redonner quelque
existence.

Mon but a été encore de montrer que, dans le second siècle de notre ère, la statuaire
en or et ivoire continuait d'être pratiquée avec succès, et de produire de grands et remar-
quables ouvrages. Ce que le paragraphe suivant va confirmer.

(i) Sed in maximâ dignatione Cn. Domitii delubro in circo Flaminio Neptunus ipse, et Thetis, atquc Achilles,
Néréides suprà delphinos et cete et hippocampos sedentes, item tritones, chorusque Phorci etpristes, ac multa alia
marina, omnia ejusdem manus. Prœclarum opus etiam si totius vitœ fuisset. Plin., Iib. XXXVI, cap. 5.

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