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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0081

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38 LE JUPITER OLYMPIEN.

matières et de couleur différente, ne furent pas, comme presque tous les critiques se
sont habitués à les regarder, une exception aux règles du goût reçu dans l'antiquité.
J'ai dû par conséquent faire voir que le même goût régna dans tous les autres genres
d'ouvrage. Voilà le motif de cet essai. J'en outrepasserais les bornes, si je donnais à ces
recherches trop de détail et trop d'étendue.'

Je ne doute point, par exemple, que, sur la matière, qui est l'objet cle ce paragraphe,
chaque lecteur ne soit en état d'ajouter de nouveaux faits et de nombreuses autorités,
aux notions que je produirai. Je reconnais d'avance moi-même ces omissions, et je désire
qu'on y voie, ainsi que dans l'aveu que j'en fais, une des plus fortes preuves en faveur
de la généralité du goût dont il s'agit.

Je n'ai pas besoin d'indiquer non plus pourquoi l'article qui traite des statues composées
de plusieurs matières, ne contiendra rien sur la statuaire en or et ivoire; je ne la nomme
ici que pour satisfaire au titre du paragraphe.

La sculpture en rfiarbre, outre les ressources des couleurs artificielles, dont on a vu,
et dont on dira encore par la suite qu'elle usa de plus d'une manière et à différents degrés,
trouva, dans la variété naturelle des pierres, un moyen de diversifier ses productions.
Les statues polylithes sont assez nombreuses, et il n'y a point de collection qui ne ren-
ferme des morceaux de ce genre. Sur ce point, comme sur les autres, les critiques ont
exercé leur censure.

« Les anciens (a dit M. de Caylus (0 de certains hermès fort usités en Grèce) avaient
« des statues d'une bigarrure étrange, et auxquelles nous aurions de la peine à nous accou-
rt tumer. » M. Heyne a fait le même reproche aux ouvrages antiques composés de divers
métaux 0), Eben so pflegten dazu mal die verschiedenern mctallern vereinigung dem auge
unmoeglich angenehm zu sein solte. Je réserve à la fin de l'ouvrage, c'est-à-dire lorsque
tous les faits seront connus, une place particulière pour la discussion de toutes ces cen-
sures, dont les auteurs étaient, la plupart, peu versés dans la connaissance immédiate
des monuments. On peut toutefois trouver étonnant que M. de Caylus ne se soit pas
rappelé combien sont nombreuses, à Rome, les statues polylithes, et combien peu les
yeux s'y trouvent blessés de cette prétendue bigarrure.

De ce genre, qu'il condamne d'une manière si absolue, parait avoir été le plus grand
nombre des hermès en Grèce. Tels étaient ceux que Cicéron priait Atticus de lui en-
voyer (3). Leur tête en métal surmontait un corps de marbre penthélique. Il se faisait de
ces figures hermétiques un grand commerce à Athènes. Chandler en vit encore beaucoup
dans les ruines de cette ville. Elles sont brisées pour la plupart, mais les entailles qui s'y
sont conservées, annoncent que leurs têtes étaient de rapport. Celait, dit ce voyageur (4),
des bustes posés sur de longues bases quadrangulairesdont les têtes étaient le plus souvent
en bronze. V invention de la forme de F hermès appartenait, comme Von sait, aux Athéniens.

Les hermès polylithes sont encore nombreux dans les grandes collections d'antiques.
Je me contenterai d'indiquer celle de la Villa Albani à Rome, dans laquelle Winckelmann
a fait observer plusieurs de ces morceaux, dont le corps ou la gaine est d'albâtre fleuri,
et dont la tête originale et non restituée est de marbre jaune. Le Muséum du Capitole (5),

(i) Rec. d'Antiq., tom. I,p. i/p. — (2) Neu. Biblioteck die schoen. Wisscnsch. tom. XV, part. H. — (3) Cicer.
Epist., lib. I; Epist. VI. — (4) Chandler, Voyage en Grèce, traduct., tom. II, gag. 5% (5) Mus. Capitol,
tom. Ier.
 
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