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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0133

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88 LE JUPITER OLYMPIEN.

l'Histoire des arts, n'en est rien moins que l'histoire, et que ce qu'il en dit n'a trouvé place
dans ses cinq derniers livres, que par forme d'appendice ou de hors-d'œuvre : et vérita-
blement il faut avoir égard aux sujets de ces cinq 1 ivres, et à leur ordre nécessaire- pour
expliquer le désordre apparent des notions d'art qui s'y trouvent annexées. Cette obser-
vation, toute simple, va nous prouver qu'il n'y a pas le moindre reproche à faire à
l'auteur.

Le trente-troisième livre traite de la nature des métaux, metallorum natura, et c'est là
que Pline a distribué toutes sortes de renseignements curieux relatifs aux travaux de tout
genre sur métaux, à une partie de la toreutique et à la cœlatura. Le trente-quatrième livre
a pour principal sujet les mines de cuivre et d'autres métaux, œris metalla, et il renferme
des notions fort étendues sur les statuaires en bronze. Le sujet du trente-cinquième livre
embrasse tous les genres de terre, terrœ ipsius gênera; les substances colorantes en font
partie : voilà pourquoi l'histoire de la peinture occupe une partie de ce livre, et c'est pour-
quoi aussi la plastique s'y trouve classée. Des terres Pline passe dans le trente-sixième livre
aux pierres et aux marbres, lapidum natura. C'est aussi dans ce livre qu'il fait mention des
statues de marbre, de la scalptura, puis de l'architecture et des édifices les plus célèbres.
Enfin, son trente-septième et dernier livre est consacré aux gemmes, gemmœ supersunt,
aux pierres précieuses, aux perles, etc. ; et, par suite du plan dont j'ai parlé, plan qui est
celui d'un naturaliste, il renferme l'art de la gravure en creux et en relief, et le travail sur
pierres fines.

Il ne faut, ce me semble, jamais perdre de vue le système de Pline, si l'on veut juger
sainement de la valeur des notions contenues dans son ouvrage; sur-tout il faut bien se
garder de les apprécier, comme l'ont fait quelques critiques inconsidérés, qui, en sup-
posant que Pline avait dû faire l'histoire des arts, se sont permis d'en juger les détails
purement accessoires, avec une sévérité que supporterait à peine un corps d'histoire com-
posé dans une seule et unique vue. Je reviens au système si clairement énoncé par lui de
la quadruple division de la sculpture.

Première Division. — La Plastique.

Ce qui précède a dû prouver, sans qu'il soit nécessaire d'y revenir, que mon but est
non de disserter en particulier sur chacune de ces divisions, mais seulement d'en constater
la réalité dans le langage des anciens, et par les renseignements de Pline. D'après la men-
tion expresse et indépendante que cet écrivain a faite de la plastique au trente-cinquième
livre, mention dans laquelle il borne son exercice à l'usage de l'argile, cite les principaux
ouvrages en ce genre, les artistes qui s'y sont distingués, fait connaître les diverses attri-
butions de cet art, l'ancienneté de sa pratique, et la variété des différents emplois auxquels
il fut appliqué ; on ne saurait douter que le mot plastique n'ait signifié sculpture en argile,
en y comprenant sans doute un certain nombre de travaux, tels que ceux de la poterie,
que peut-être on exclurait aujourd'hui de cette division. Mais le plus ou le moins d'attri-
butions en ce genre dépend de l'usage, de l'opinion qu'on se fait du mérite de l'art, et des
distinctions qu'une sorte de délicatesse établit dans le domaine de limitation.

Sans doute le travail de la plastique, comme Pline l'a dit lui-même, dut être un des
premiers que l'art de l'imitation des corps par la matière ait mis en œuvre. La nature des
 
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