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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0166

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DE LA TOREUTIQUE. IIe PARTIE.

on lisait yp«>p* Èfo&wrfow, était aussi du dessin de Parrhasius, puisque gramma signifie dessin
aussi bien qu'écriture, Si les mots de Pausanias, xcà tà tûv ê'pywv, se rapportent à Mys,
cela prouverait encore que, dans tous ses autres ouvrages, il travailla de même sur les
dessins d'autrui.

On voit, et l'exemple du bouclier de la Minerve Poliade de Phidias, travaillé par Mys,
le prouve (%ou<ïi Topeuoou Mûv), que ce toreuticien orfèvre avait fait encore d'autres ouvrages
qui ne dépendaient pas uniquement de la cœlatura argenti. Ce qui montre bien la liaison
dont nous avons parlé, entre cette partie de la toreutique et les autres, ainsi que leur
union avec la statuaire, c'es,t que presque tous les cœlatores in argento dont parle Pline,
sont encore cités par lui ou par Pausanias, pour avoir fait des statues. Ainsi Vairon
prétendait avoir possédé une statue en bronze de Mentor (0, le plus célèbre de tous ceux
qui s'illustrèrent par la cœlatura argenti. Ainsi Boètlie, vanté avec Acragas et Mys, comme
venant après Mentor pour la réputation en ce genre, avait exécuté un enfant de bronze
doré en ronde bosse, qui servait d'accompagnement à une Vénus en bronze. Pline le
cite encore à la suite des statuaires, pour auteur d'un enfant en ronde bosse étranglant
une oie (a). Au même endroit il fait mention de Stratonicus comme ayant sculpté des
statues de philosophes (Stratonicus cœlator Me philosophes), le même qui s'était rendu
célèbre par ce beau vase d'argent sur lequel dormait un satyre (' Quem gravatum sornno
collocavisse veriùs quam cœlavisse dictus est) (3). Il nous faut mettre sur la même ligne
Lesboclès, Prodocus , Pythodicus , Polygnote et autres (4), qui réunirent au titre de
statuaire celui de cœlator.

Si Pline par tous ces rapprochements confirme de plus en plus l'opinion précédemment
développée, que les toreuticiens de la Grèce le disputaient aux statuaires, et que leurs
genres se confondaient ensemble, il nous avertit encore suffisamment de ne pas attribuer
a une partie de la toreutique , la valeur et l'importance qui ne conviennent qu'à son
ensemble, lorsque, traitant de la cœlatura, il la restreint aux ouvrages de la vaisselle en
argent, comme on l'a déjà dit. Or cette restriction devient encore plus formelle, quand
on lit la réflexion suivante : « C'est une chose remarquable, dit-il, que personne ne se
« soit rendu célèbre par le travail de la vaisselle en or, tandis que le même travail en
« argent compte beaucoup d'artistes fameux ». Mirum in auro cœlando inclaruisse neminem,
in argento multos

Ainsi cette observation de Pline prouve qu'il n'entend parler que du travail des vases et
de la vaisselle, puisque de très-grands ouvrages en d'autres genres et en or avaient occupé
les plus célèbres toreuticiens ; puisqu'il était notoire que des travaux en petit et en or
avaient fait aussi la réputation de Phidias dans les détails de son Jupiter et de sa Minerve.
Et de combien d'autres ouvrages célèbres de cœlatura in auro Pline ne pouvait-il pas
citer les exemples !

Maintenant faudrait-il conclure de là que les anciens n'eurent point de vaisselle en
or? Non sans doute: trop d'autorités déposent du contraire. Peut-être devrait-on se
contenter de penser que le prix de la matière suffisant à ce genre de luxe, on n'y avait
pas aussi souvent réuni celui de la sculpture et de la gravure. Toutefois Virgile, en décri-

(0 Hin., lib. XXXIII, cap. ia. — (a) Lib. XXXIV, cap. 8. —(3) Lib. XXXIII, cap. la.—(4) Lib. XXXIV,
cap. 8. (5) Hitr., lib. XXXIII, cap. 12.

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