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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0304

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IVe PARTIE. »43

Mais il n'y a lieu à aucun doute sur le serpent. Pline et Pausanias en parlent, et l'on
peut joindre à leur témoignage celui de Plutarque, dans son Traité d'Isis et d'Osiris. A
son avis, l'intention de Phidias, dans la réunion de ce symbole à la figure de la Vierge
(ainsi appelait-on Minerve), avait été de signifier qu'il fallait donner des gardiens
à la virginité (0. Pausanias ne prête point à ce serpent une signification aussi allégo-
rique. Selon lui, c'était le symbole d'Erichthonius. Rien ne prouve mieux que, chez les
anciens eux-mêmes, le sens d'un grand nombre de signes était resté ou devenu équi-
voque. Combien dès-lors ne sont pas hasardeuses aujourd'hui toutes ces explications
dont le but est de soumettre à un système uniforme, des symboles qui jadis, ne procédant
peut-être pas d'une source commune, ne tendaient pas non plus vers un point bien
déterminé !

Nous ignorons de quelle matière fut le serpent dont il s'agit ici. M. de Caylus avance,
sans que j'aie pu savoir d'après quelle autorité, qu'il était de bronze; ce qui lui donne
lieu de s'écrier : Quel alliage de couleurs et de matières ! On a peine à concevoir leur agré-
ment. Pour moi, j'ai plus de peine encore à concevoir comment on peut se récrier contre
l'alliance du bronze avec l'or dans une composition et un travail de ce genre, sur-tout
lorsqu'il fut si facile de donner au premier de ces métaux des teintes en harmonie avec
le reste de l'ensemble. Incontestablement Phidias exécuta en bronze quelques-uns de ses
accessoires, soit par économie, soit en vue d'introduire quelques variétés de ton dans
une si grande masse, soit même pour des raisons de contraste. Qui sait si ce n'était pas
un petit artifice propre à faire mieux ressortir la richesse et l'éclat de l'or ?

Je pense qu'un autre motif fit choisir le bronze pour la lance que la déesse appuyait,
ou sur le sphinx ou sur le serpent. L'expérience avait appris que dans de pareils ouvrages
l'or était exposé à toutes sortes de risques. Si, comme je le fais voir (Planches IX etX),
la lance était un des supports du bras droit, il eût été fort imprudent d'employer un
métal précieux à former une des pièces les plus nécessaires de cette construction. C'est en
effet une chose indubitable que le bras droit, pour rester élevé, eût besoin d'une armature
partant de l'arbre métallique situé dans l'intérieur du colosse, laquelle, en suivant la
flexion du coude, trouvait un point d'appui perpendiculaire, ou à peu de chose près,
dans la lance tenue par la main de Minerve. J'ai présenté, dans les Planches IX etX, un
essai de toute cette armature intérieure, avec l'indication des détails relatifs à la figure
du bouclier, et à la manière dont il avait pu correspondre au mécanisme général de
l'en semble.

La Planche X fait voir, par des lignes ponctuées qui aboutissent à la figure de vieillard,
sous laquelle Phidias s'était représenté, comment on peut supposer que cette figure servait
de clef par plusieurs écrous, aux barres de métal qui formaient le support du bras et de
la Victoire. Quant à la figure présumée être celle de Périelès, quoique sur le vase peint,
elle semble se cacher sous le bouclier, tandis que Plutarque parle de la lance qui, sans
doute passant sur le visage, rompait par une espèce de diversion l'effet de la ressemblance,
il suffirait , pour la parfaite conformité,. de retourner le contour de la figure, et alors
la lance passerait directement sur le milieu du visage.

(i) Plut, de Isid. et Osirid., in fine. — (2) Mëin. de l'Acad. des Inscript, et Bell. Lettr., torn. XXV, pag. 829.
 
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