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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0306

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IVe PARTIE. 245

Ce peu de notions suffirait pour rendre très-probable que telle fut l'espèce de chaus-
sure et de semelle de la Minerve du Parthénon ; mais Pollux nous a transmis un rensei-
gnement décisif sur l'identité de la chaussure tyrrhénienne, et de celle que Phidias avait
donnée à sa statue. « La chaussure tyrrhénienne, dit-il (0, avait une semelle de quatre
« doigts de haut, et des courroies dorées. C'était une sandale, comme celle que Phidias
« donna à Minerve. » . ùmhaz £è âuro 4>stàtaç tviv ÂOïWav. Cette chaussure était donc du «-enre de
celles que l'on appelait sandalium (c'est-à-dire que la semelle tenait au pied par des cour-
roies), et non du genre des souliers qui couvraient le dessus du pied. Ainsi les figures de
bas-relief ne purent exister que sur l'épaisseur de la semelle.

Il s'agit maintenant d'en supputer la hauteur. Celle de la semelle tyrrhénienne, selon
Pollux, était de quatre doigts, c'est-à-dire, 1 pouces et demi. S'il fallait argumenter à
toute rigueur de cette mesure, et la multiplier par 6, selon l'échelle de proportion du
colosse, on trouverait que les semelles auraient eu i5 pouces de haut, dimension qui
peut paraître trop forte. Mais l'artiste fut maître de la réduire selon les convenances de
son ensemble, comme nous le prouvent plusieurs exemples. Toutefois ce calcul approxi-
matif suffit pour faire voir que l'espace occupé par le combat des Centaures et des Lapithes
put contenir des figures de 8 à 10 pouces de proportion, et même plus, lorsque leurs
attitudes s'éloignaient de la ligne droite. Or, cette proportion fut plus que suffisante
pour que le spectateur ait pu non-seulement les voir, mais en jouir sans peine de la
distance d'où il était tenu de les considérer : car ces légers détails, sur lesquels on a tant
multiplié les censures, ne devaient être saisis par la vue qu'à mesure qu'on approchait
du colosse, et précisément alors que l'œil cessait d'en pouvoir embrasser l'ensemble.

Je ne dirai pas ici combien de reproches les critiques et les écrivains modernes ont
faits à ces ornements en petit, que Phidias avait multipliés dans sa Minerve du Par-
tliénon, et que Pline avait choisis précisément pour en faire le sujet de ses éloges.
Quelques-uns de ces reproches embrassant le genre même de la statuaire en or et ivoire,
seront discutés à la fin de la cinquième Partie de cet ouvrage. Mais je ne puis placer en
un lieu plus convenable les objections répétées tant de fois contre les détails accessoires
dont il s'agit, et les réponses principales que l'on me semble fort en droit d'y faire,

A entendre les critiques dont je parle, on dirait que tous ces petits sujets de bas-relief
et d'ornement, répartis sur les divers accessoires des colosses d'or et d'ivoire, y étaient
des objets capables de faire diversion à l'impression générale qu'on devait recevoir de
l'ensemble du monument, ou qu'ils y devenaient inutiles, et par conséquent vicieux,
dès que l'œil ne pouvait les discerner du même point de vue, et de la distance d'où
l'ensemble du colosse devait être considéré.

« Je pense (dit M. de CaylusO)), sans parler de l'intérieur du bouclier, dont je laisse à
« juger, pour la possibilité du coup-d'œil, que ces beaux détails étaient en pure perte ; car
« il est constant qu'il n'aurait pas été possible de les distinguer, quand même la figure
« aurait été de o-randeur naturelle. Mais quoique le bouclier pût avoir 10 pieds de dia-
«mètre, on ne pouvait examiner ses ornements d'assez près, en quelque endroit qu'il
« ait été placé, pour en juger sainement sur une figure d'environ 40 pieds de proportion.....

(1) Poil. Onomast., lib. VII, cap. 22, au mot Ty#uvue£ — (2) Mém. de l'Acad. des Insc. et Bell. Lett,, t. XXV,
sur la Sculpture et les Sculpteurs anciens selon Pline, pag. 318.

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