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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0316

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IVF PARTIE. a55

l'incertitude la date de quelques-uns de ces ouvrages. Ainsi, au paragraphe VIII de la
IIIe partie, nous avons cité, sans lui assigner une place chronologique, la Diane Laphria
de Menechme, et Soïdas de Naupacte. Cet ouvrage est appelé antique, «P/>v, par Pausa-
nias (0; mais ces artistes, selon cet écrivain, n'étaient guère inférieurs pour l'époque à
* Canachus et à Callon d'Égine. Or Canaclius est placé par Pline dans la g5e olympiade,
et Callon, qui doit être celui d'Égine, est mis à la 87e. Les époques fixées par Pline à
l'existence des artistes, laissant la plus grande latitude, puisqu'elles indiquent un seul
point de leur carrière, on peut, d'après le rapprochement fait par Pausanias, de Callon
d'Égine et de Canachus, supposer que ce dernier appartient, au moins de fort près, à la
période de Phidias, qui doit finir vers la 90e olympiade.

Dès lors nous y rapporterons la Vénus Loutrophore de Canachus en or et en ivoire,
qu'on voyait dans un temple de Vénus à Sicyone. Les femmes seules avaient droit d'y
entrer; les hommes ne pouvaient voir la déesse que du vestibule. Elle était assise sans
doute dans un trône dont Pausanias a supprimé la description, n'ayant pu le voir de près (2).
Sur sa tête était le polos ; d'une main elle tenait le pavot, de l'autre la pomme. Cette Vénus
était probablement drapée, comme toutes celles qui furent faites avant Praxitèles, et sa
draperie étant d'or, la statue n'avait en ivoire que la tête, les bras et les pieds.

Calamis(3), comme on peut le prouver par les statues de ces jeunes garçons levant les
bras au ciel, qu'on voyait dans l'Altis d'Olympie (et dont la figure en bronze transportée de
Berlin à Paris, semble être une exacte répétition), appartient à l'espace de temps que nous
parcourons ; car ces figures avaient été faites du butin pris par les Agrigentins sur les
habitants de la ville de Motyum dans la 82e olympiade (4). Calamis travailla avec Onatas
au char d'Hiéron, frère de Gélon, qui mourut la seconde année de la 78e olympiade. Ainsi
l'on doit ranger au nombre des ouvrages contemporains de ceux de Phidias, lEsculape
imberbe d'or et d'ivoire fait par Calamis pour XAsclepieum de Sicyone (5). Il était assis, et
tenait d'une main un sceptre, de l'autre un pomme de pin.

Deux élèves de Phidias, Alcamènes et Côlotès, pratiquèrent, vers le même temps, avec
succès la statuaire chryséléphantine.

On voyait du premier un Bacchus d'or et d'ivoire à Athènes. Il ornait un des deux Naos
renfermés dans l'enceinte du temple de Bacchus, situé près du théâtre qui portait aussi le
nom de ce dieu (6).

Pour Colotès, il parait qu'il travailla assez constamment aux ouvrages de Phidias, s'il
est vrai, selon le passage de Pline déjà rapporté, qu'il ait fait l'Egide de la Minerve du
Parthénon, et ait coopéré au Jupiter Olympien, et in faciendo Jove Oljmpio adjutor. Ayant
passé une partie de sa vie en Elide, on peut lui attribuer, aussi bien qu'à un autre Colotès,
dont if sera fait mention plus bas, lEsculape d'or et d'ivoire du bourg de Cyllène, port
de l'Élide, ouvrage dont Strabon a parlé avec éloge (7), et qu'Eustathe a cité de même, avec
un Bacchus dont cet artiste fut encore l'auteur.

(1) Pausan., lib. Vil, cap. 28. — (2) Id., lib. H, cap. 10. — (3) M, Iib. V, cap. a 5. — (4) Dkxï. Sic, lib. XI,
p. 289. — (5) Pausaa., lib. II, cap. 10. — (G) Id., lib. I, cap. 20. —(7) Strab. Geogr., lib. VIII, p. 337. Eustath.
ad vers. 6o3. Iliad. B.
 
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