Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0504

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
PROCÉDÉS MÉCAN. DE LA STAT. CHRYSÉL. VP PART. 407

de 3 pieds de proportion. Les morceaux découpés du torse, que l'on voit fig. 3, Pl.XXVIII,
présentent à l'artiste autant de fragments du corps humain, tels que les pectoraux, une
partie du sternum, les dentelés, les muscles droits, etc. Il a déjà été observé, qu'autant
qu'il est possible, chaque partie sectionnée du modèle à copier en ivoire, doit comprendre
ce qu'on appelle une forme complette du corps ou un ensemble de muscles dépendants
l'un de l'autre.

En effet, quoique cette décomposition de travail semble réduire l'exécution d'une statue
à un procédé presque mécanique, cependant, avec une apparence différente, ce procédé
est toujours intrinsèquement le même que celui dont on use pour copier en pierre un
modèle. Si le mécanisme analytique permet d'employer en ce genre un beaucoup plus
grand nombre de travailleurs ou de copiste, chacun d'eux n'a pas moins besoin d'être
initié dans la connaissance de l'objet partiel qu'il répète, de bien comprendre la nature
de la forme qu'il doit traduire, selon qu'elle se compose d'os, de muscles, de tendons, etc.
Dès que le copiste doit connaître ces choses, il est bon que cette dissection des parties
ait lieu, de façon à ce que chacune offre un tout déterminé et bien lisible.

L'ouvrage étant un assemblage de parties, et par conséquent de joints, il sera conve-
nable aussi de faire passer ces joints plutôt dans un endroit que dans Un autre, et cela
pour en dissimuler la trace. Nous montrerons, par la suite, que dans les grands ouvrages
jjlacés à quelque distance de la vue, l'effet des joints devait être insensible. Pour ceux
qui sont à la portée de l'œil, il dut être naturel de faire disparaître l'impression légère
que pouvait produire la réunion des fragments, en dirigeant les contours de ces sortes
de segments dans les parties rentrantes, et dans toutes les cavités qui reçoivent une ombre
portée par les parties saillantes qui les dominent.

Notre torse terminé comme les ouvrages précédents, partie par partie, de sorte que
chaque morceau se réunisse aux morceaux qui l'environnent, sur le noyau destiné à rece-
voir tous les compartiments, on aura une figure en demi-relief (voj. fig. 1, Pl. XXVIII.

Je ne crois pas avoir besoin de répéter que, pour obtenir en ronde-bosse la même
figure, il s'agit uniquement d'exécuter de la même manière la contre-partie de ce torse,
c'est-à-dire celle du dos. Rien n'est plus simple, et je ne me permettrai pas d'allonger
cette théorie d'une démonstration expresse pour cet objet.

Au fond, comme je l'ai déjà dit, les difficultés de la statuaire en ivoire tiennent pour
nous à l'obscurité des procédés, et cette obscurité ne vient que du manque d'habitude.
Pour porter au plus haut degré de clarté la théorie de ce mécanisme, et pour en
démontrer Ja simplicité, je vais appliquer à l'exécution d'une statue entièrement nue,
et de grandeur naturelle, une démonstration plus étendue, puisée dans les procédés et
la nature propre de l'art du moulage, art qui opère, quoiqu'en un sens opposé, préci-
sément de la même manière que la statuaire en ivoire. C'est ce que va montrer de plus
en plus l'exemple suivant.

Soit à exécuter, avec des morceaux d'ivoire de 6 pouces de superficie, le modèle en plâtre
eux de la fig. i, Pl- XXIX, lequel est en ronde-bosse, et a 6 pieds de proportion.

La figure qu'il s'agit d'exécuter en ivoire, est, comme toutes celles qui précèdent, une
figure coulée en plâtre, et sortie d'un creux ou moule de plâtre fait sur un modèle
quelconque.

Exemple.
 
Annotationen