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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0495

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4o2 LE JUPITER OLYMPIEN.

Dans les figures de grandeur naturelle, ou de peu supérieures à cette dimension, il
n'est point de partie courbe du corps dans une mesure de 6, 7 ou 8 pouces, et même
au-delà, qui ne puisse trouver un morceau naturellement conformé, selon le même
degré de courbure, à même la masse de la défense de l'éléphant. Lorsqu'il est question
de figures extrêmement colossales, la suite nous fera voir qu'à leur égard, la courbure
des morceaux d'ivoire est d'une moindre importance qu'on ne le croit; car il en est
alors du corps humain et de ses principales parties, comme d'un cercle dont les segments
ont dautant moins de courbure, que sa circonférence a plus d'étendue. Ainsi, dans ce
cas, les compartiments peuvent être d'autant plus planes, et ont besoin, si on les débite,
en dalles plates, d'avoir d'autant moins d'épaisseur, pour être rendus conformes aux
contours des parties séparées de leur modèle.

On va donc ici approprier à chaque fragment de notre modèle en plâtre, le morceau
d'ivoire qui lui conviendra, pour la courbure, la dimension et l'épaisseur. La plus légère
intelligence suffit à cette combinaison ; et la chose est si simple dans son exécution,
qu'elle échappe à la démonstration par figure. Il faut que le lecteur l'achève dans sa
pensée, en comprenant comment le fragment, qui est celui du nez, par exemple, com-
ment celui de l'œil, celui du front, celui de la joue, celui du menton, etc., se travaillent
séparément de la manière indiquée au Paragraphe premier, et avec les outils et selon
les procédés décrits. La transposition de chacun des fragments du modèle en autant de
morceaux d'ivoire, aura lieu par la comparaison que fera l'artiste en ivoire, de l'original
avec sa copie, soit à vue d'ceil, soit par l'aide des mesures, soit par d'autres moyens
de confrontation dont on parlera dans la suite.

L'opération faite et répétée sur autant de morceaux d'ivoire, que le modèle découpé
en plâtre nous a offert de fragments, et les joints des morceaux d'ivoire ayant été
exactement réglés et réduits sur ceux des fragments de plâtre, il est indubitable que
les morceaux d'ivoire devront se rapporter entre eux, comme l'ont fait ceux du modèle
après leur dissection. Cette réunion, qui résulte de l'imitation purement mécanique des
contours extérieurs de chaque pièce, produit mécaniquement aussi l'ensemble de la tête
plus ou moins terminée en ivoire.

S'il ne s'agissait que de faire une simple tête de demi-relief en ivoire, appliquée sur
un fonds d'une autre matière, le travail dont on vient de parler étant terminé, il suffirait
de revêtir les morceaux d'ivoire dans leur partie concave, autrement dit, dans le revers,
d'un mastic qui, en consolidant les joints, donnerait à cet assemblage une assez grande
consistance. Par exemple, on sait que les ciseleurs emploient, pour remplir le creux
des pièces minces de métal qu'ils travaillent en ornements, un mastic composé de cire,
de résine et de brique réduite en poussière et bien tamisée (0. Cette composition tient
l'ouvrage très-ferme, et résiste suffisamment à l'action du ciselet. Une semblable matière
donnerait aux pièces d'un bas-relief un noyau d'une assez grande solidité.

Toutefois la tête de demi-relief dont nous suivons ici le travail, ayant pour principal
objet de servir de démonstration à une suite d'opérations qu'il faut faire entendre, je dirai
que les morceaux d'ivoire terminés peuvent être réunis par un mastic quelconque, mais doi-
vent s'appliquer sur un noyau qui en soit en quelque sorte la doublure ( voyez Pl. XXVII,

(1) Encyclop. Méthod., Art du Ciseleur.
 
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