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Monatsberichte über Kunstwissenschaft und Kunsthandel — 1.1900/​1901

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Nr. 3
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Guiffrey, Jean: Récents remaniements au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.47723#0158

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son epouse, pere et mere de Marie de Medicis, le
portrait de l’ambassadeur des Pays-Bas de Vicq qui
servit d’intermediaire entre Rubens et la femme de
Henri IV, les esquisses de la premiere et de la derniere
composition de la serie: la destinee de la Reine filee
par les Parques et le Triomphe de la Verite; on voit
enfin de Philippe de Champaigne les portraits de
Louis XIII, fils de Marie de Medicis et de son Grand
Ministre Richelieu.
Apres avoir visite cette salle, on descend par
quelques marches dans la Galerie de Rubens. C’est
la partie la plus importante des nouvelles installations
et l’on a cherche ä donner ä la magnifique decoration
de Rubens un cadre digne du maitre. La salle est
tres vaste, bien eclairee par un grand plafond vitre;
on ne pourait songer ä reconstituer teile qu’elle etait
au Luxembourg la Galerie primitive : l’espace dont on
disposait ne s’y pretant aucunement; mais on s’ est
efforce ä rendre ä ces peintures le röle decoratif qu’elles
jouaient ä l’origine et dont on les avait detourne
depuis leur entree au Louvre en 1815. Elles sont
desormais appliques verticalement contre la muraille
dans des cadres ornementes et l’impression tres forte
qu’ elles ont produite ainsi placees a ete une surprise
pour tout le monde. On s’ etait trop habitue ä dedaigner
un peu ce vaste ensemble decoratif, ä n’ y voir que
l’oeuvre mediocre d’eleves, ä laquelle le maitre avait
ä peine mis la main. On ne pourra plus soutenir une
pareille opinion aujourd’hui, tant ces compositions sont
exuberantes de vie, de lumicre et de couleur, tant
l’execution de certains morceaux, parfois du panneau
tout entier, est magistrale. On ne peut desormais que
constater l’etonnante activite de Rubens pendant les
longs mois passes ä la cour de France, pour terminer,
parfois, sans doute, reprendre completement ces com-
positions decoratives. Ce. nouvel arrangement a procure
au maitre d’Anvers l’occasion de remporter une nou-
velle et grande victoire.*)
Cela montre combien il est important de placer
chaque peinture dans le milieu, dans le cadre, dans
l’arrangement qui lui conviennent. A cote du luxe, de la
pompe, de l’emphase presque qui sont necessaires ä Rubens,
il faut le calme, le receuillement et la discretion de
cabinets de dimension restreinte, de decoration sobre,
pour les maitres flamands des XVe et XVIe siecles ou
les Hollandais du XVIIe. Les nouveaux Musees d’Alle-
magne et d’Autriche, si bien installes sous ce rapport
avaient montre l’heureux resultat de pareilles dispositions
et l’on s’en est souvenu dans l’amenagement des cabinets
qui, eclaires par le cote, recevant le jour les uns du
midi, les autres du nord, entourent, au nombre de dix
huit, la Galerie de Rubens. Dans ces petites salles —-
de dimension peut-etre un peu trop reduite, mais que
l’ossature meme de l’edifice ne permettait pas d’etendre
— ont pris place les tableaux de Van Eyck, Memling,
Mabuse, Metsys, Brueghel etc., section oü le Louvre
possede des Oeuvres importantes mais peu nombreuses. Ce
sont ensuite les hollandais, les Oeuvres de chaque maitre
etant groupees dans une salle portant son nom. Les
peintres des Pays-Bas sont generalement bien represen-
tes dans le Musee, mais je ne pense pas que l’on
avait avant cette nouvelle Installation une idee precise
*) Une vue de la nouvelle Salle de Rubens au Musee du Louvre
Sßra reproduite dans la prochajne livraison.

et juste de leur nombre et de leur qualite: meme
parmi les habitues du Louvre beaucoup ont eu l’im-
pression, en visitant pour la premiere fois ces cabinets,
de parcourir un nouveau Musee. On a consacre trois
cabinets aux tableaux hollandais et flamands de la
Galerie La Caze, ce qui a permis d’espacer et de mieux
placer les oeuvres frangaises, italiennes et espagnoles
demeurees dans l’ancienne salle consacree ä la Collection
de ce delicat amateur.
Toutes ces peintures flamandes et hollandaises
exposees dans les nouvelles salles du Louvre laissaient
de vastes murailles nues dans la Grande Galerie qu’elles
avaient quittee. On se decida ä mieux placer les pein-
tures des ecoles etrangeres auxquelles toute la place
disponible fut entierement consacree. Les travees voi-
sines des nouvelles salles furent garnies de toiles
flamandes de Rubens, Van Dyck, Jordaens dont les
oeuvres exuberantes et gaies sont toutes bien placees
en cimaise. Puis viennent des peintres plus severes:
Philippe de Champaigne et Van der Meulen, enfin les
petits maitres comme Teniers, Neefs etc. que l’on
n’avait pu, faute de place, exposer dans les petits
cabinets. Apres les Flamands, arrivent les Allemands,
avec la serie des portraits de Holbein, les grandes
compositions du Maitre de la Mort de Marie et du
Maitre du Saint Barthelemy. Deux episodes de la vie
de Sainte Ursule par le Maitre de Saint Severin, pro-
venant du Musee du Cluny, sont pour la premiere fois
exposes au Louvre; ä cote se trouvent les portraits
de Cranach, et sa petite Venus coiffee d’un chapeau
de Cardinal, et la belle tete de vieillard de Dürer ainsi
que sa petite figure d’Enfant aux longues boucles
blondes, quelques autres peintures encore et c’est tout,
la peinture allemande etant insuffisamment representee
au Louvre.
L’ecole anglaise vient ensuite; la transition est
un peu brusque: Angelica Kauffmann avec le beau por-
trait de Madame de Krüdener et de sa fille est chargee
de l’adoucir. On sait combien cette ecole brillante,
aujourd’hui si recherchee, figure incompletement ici.
Puis viennent Goya et les Espagnols desormais reunis,
mieux presentes et paraissant plus nombreux qu’on ne
l’eut imagine. Enfin les Italiens occupent le reste de
la Grande Galerie, trop petite encore pour les loger
tous. Une petite travee, autrefois reservee aux primitifs
frangais, a ete consacree ä Raphael qui possede ainsi
sa tribune, oü ses admirateurs, nombreux dans le public,
peuvent venir facilement l’etudier. L’ecole venitienne
occupe la meilleur et la plus vaste place, une petite
Galerie voisine etant specialement reservee aux Florentins.
Quelques tableaux, nouvellement acquis ou donnes, ont
ete, a l’occasion de ce remaniement, exposes pour la
premiere fois dans le musee. Nous citerons entre
autres: les quatorze primitifs Italiens legues par Madame
la Baronne Nathaniel de Rothschild et la belle Vierge
avec l’Enfant Jesus, attrftmee ä Piero della Francesca,
acquise de Monsieur le Duc de la Tremoille avec le
genereux concours de la Societe des Amis du Louvre.
Nous avons atteint maintenant le Salon Carre ä
l’extremite de la Grande Galerie et nous voyons au
premier coup d’oeil qui le principe d’une salle des chefs
d’ceuvres a ete maintenu, mais de fagon ä ne distraire
de leurs series que le moins de tableaux possibles. En
dehors des peintures italiennes — venitiennes pour la
 
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