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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0169

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124

LE JUPITER OLYMPIEN.

PARAGRAPHE IX.

Discussion sur le coffre de Cypsélus, et restitution de cet ouvrage, daprès la description

de Pausanias.

J'ai cru que la notice historique et descriptive du coffre de Cypsélus, accompagnée
de la restitution de ce monument, ne pouvait mieux se présenter au lecteur qu'en cet
endroit, ou, placée entre l'histoire de la toreutique et celle de la sculpture en or et
ivoire, elle servira de transition naturelle à la partie, suivante, en se liant toutefois aux
objets de la partie qu'elle termine.

Le coffre de Cypsélus, dont la matière principale où le fond était de cèdre, dont les
figures en bas-relief étaient un mélange de bois d'or et d'ivoire (Çwâia iMymwc, T«
àè ypuwj, Toe & xai il wmit èçiv êipyasfiéva tvïç xéSpou ) (0, appartient au goût de la sculpture poly-
chrome par la diversité des couleurs, au genre de la toreutique par le travail à compar-
timents. Il se présente aussi à nous, sinon comme le plus ancien témoignage de l'emploi
de l'ivoire en sculpture, du moins comme le premier de tous les ouvrages de ce genre
qui soit du domaine réel de l'histoire. Pausanias le vit dans le second siècle de notre ère ;
et nous allons montrer que, selon beaucoup de vraisemblances, il avait été exécuté neuf
siècles auparavant. Cette date, importante à constater, exige que je rapporte ce qui avait
donné naissance à ce monument.

« L'oligarchie régnait depuis long-temps à Corinthe, où la maison des Bacchiades avait
« toute l'autorité. Pour qu'elle n'en sortit pas,»ils observaient de ne se marier que dans
« leur famille. Amphion, l'un d'entre eux, eut une fille boiteuse nommée Labda. Aucun des
« Bacchiades n'ayant voulu l'épouser, on la maria à Eétion, fils d'Ephécratès, qui, 11'ayant
« point d'enfant de sa femme, alla consulter le dieu-de Delphes, pour savoir s'il en aurait.
« Le dieu répondit : Labda porte dans son sein une grosse pierre qui écrasera des despotes,
« et gouvernera Corinthe. Les Bacchiades, ayant eu connaissance de cet oracle, résolurent
« de faire périr l'enfant dont accoucherait Labda. Dès qu'elle' l'eut mis au monde, ils se
« transportèrent chez elle au nombre de dix. Ils étaient convenus que le premier d'entre
« eux qui prendrait le nouveau-né, l'écraserait contre terre. Mais la fortune voulut qu'en
« passant des mains de sa mère dans celles du premier qui le prit, l'enfant fit un sourire.
« Cet homme en fut touché : au lieu de tuer l'enfant, il le passa à un autre qui en fit
« autant ; de mains en mains ils se le passèrent ainsi, et le rendirent à sa mère. A peine
« sortis, et encore près de la porte, ils se firent réciproquement des reproches assez haut
« pour que Labda en entendit le sujet. Elle alla sur-le-champ cacher son enfant dans un
« coffre (xu^yiv), persuadée qu'ils renouveleraient leur tentative. Ce qui arriva. Ils ren-
« trèrent dans la maison, cherchèrent inutilement par-tout, et dirent à ceux qui les avaient
« envoyés, qu'ils s'étaient acquittés de leur mission. L'enfant fut élevé en secret ; et lorsqu'il
« fut devenu grand, on le nomma Cypsélus, du nom de ce coffre auquel il avait dû la vie. »

(i) Pausan., lib. V, cap. 17.
 
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