2go LE JUPITER OLYMPIEN.
du Las, un motif qui, se combinant avec l'ornement, tendrait à diminuer l'effet d'une
répétition trop sensible du même sujet.
Cest pourquoi je suppose les deux Victoires du bas de chaque pied, exécutées à mi-
corps, en figures de femme ailées, tenant une palme de chaque main, se terminant dans
le bas en rinceaux, lesquels pouvaient s'entrelacer sur les deux panneaux latéraux par
un ajustement ingénieux qui liait toute cette composition. Si Ion se rappelle qu'au trône
d'Amyclée le bas de chaque pied fut très-certainement orné, soit de deux tritons, soit
de deux typhons {yoj. Pl. IX); et si, comme cela se démontre par le rapprochement des
deux trônes, l'ouvrage de Batyclès dut servir d'exemple à celui de Phidias, la manière
de combiner les deux Victoires dont il s'agit ici, ne saurait, dans l'incertitude où l'on est
sur ces détails, être mieux indiquée que par la composition à-peu-près certaine du bas
des pieds au trône d'Amyclée. Ces Victoires, de relief et d'environ trois pieds de haut,
n'auraient pas occupé à beaucoup près la hauteur du montant. Mais entre elles et les
groupes des quatre Victoires, se seraient trouvés deux espaces de compartiments pour
toutes les espèces d'objets décoratifs que ce genre comporte, et dont Pausanias n'a point
donné de détails. Comme ces objets, qu'il a désignés dune manière générale (ainsi qu'on
l'a vu Paragraphe XIV), devaient occuper toutes les superficies des montants du dos-
sier, il m'a paru qu'il était d'une nécessité indispensable de disposer les montants inférieurs
dans un parti de décoration, qui permit de les coordonner aux montants supérieurs. Cette
raison d'harmonie, tant dans les masses de la composition, que dans les détails de l'or-
nement, ne paraîtra pas la moins impérieuse, à celui qui croira devoir appliquer à cette
restitution les règles du goût, et le sentiment des convenances.
Des bras du trône.
Pausanias, comme on l'a déjà remarqué, n'a point parlé expressément de cette partie,
que nous appelons les bras du trône, partie qui toutefois constitue essentiellement un
siège dhonneur, et dont on ne peut pas supposer que celui de Jupiter ait été privé. Cette
omission s'explique précisément par cela même. Il faut dire encore que ce qui forme le
bras proprement dit, était ici une traverse peu importante par son épaisseur, et dès-lors
par son ornement; qu'enfin la partie remarquable des bras fut celle qui leur servit de
support, et que cette partie, quoique sans une désignation spéciale, se trouve implici-
tement comprise dans la description de Pausanias. « Sur chacun des pieds de devant, dit-il,
« sont les enfants des Thébains enlevés par des sphinx. » tûv roàwv àè i^é^ tûv ï^^w^ ^at^ Te
i-tV.avToa ÔTiêascov ûirà cipiyycov vîpTrcw'-wvoi.
Rien sans doute ne s'oppose à ce que ce sujet puisse être représenté en bas-relief sur
une des parties montantes du trône, ainsi que l'a présumé M. l'abbé Barthélémy. Mais
il faut accorder, d'une part, que le support des bras put exiger un motif d'ornement
assez saillant, pour avoir dû entrer dans le nombre de ceux dont la description a fait
choix. D'autre part, l'idée d'employer des sphinx en support, étant une de celles qui
sont le plus familières au génie de la décoration chez les anciens, il devient on ne peut
pas plus naturel d'appliquer au soutien des bras, l'animal ailé dont nous rencontrons ici
• *
la mention.
Le sphinx en effet dont il est question, est le sphinx à tête de femme, à corps de lion
du Las, un motif qui, se combinant avec l'ornement, tendrait à diminuer l'effet d'une
répétition trop sensible du même sujet.
Cest pourquoi je suppose les deux Victoires du bas de chaque pied, exécutées à mi-
corps, en figures de femme ailées, tenant une palme de chaque main, se terminant dans
le bas en rinceaux, lesquels pouvaient s'entrelacer sur les deux panneaux latéraux par
un ajustement ingénieux qui liait toute cette composition. Si Ion se rappelle qu'au trône
d'Amyclée le bas de chaque pied fut très-certainement orné, soit de deux tritons, soit
de deux typhons {yoj. Pl. IX); et si, comme cela se démontre par le rapprochement des
deux trônes, l'ouvrage de Batyclès dut servir d'exemple à celui de Phidias, la manière
de combiner les deux Victoires dont il s'agit ici, ne saurait, dans l'incertitude où l'on est
sur ces détails, être mieux indiquée que par la composition à-peu-près certaine du bas
des pieds au trône d'Amyclée. Ces Victoires, de relief et d'environ trois pieds de haut,
n'auraient pas occupé à beaucoup près la hauteur du montant. Mais entre elles et les
groupes des quatre Victoires, se seraient trouvés deux espaces de compartiments pour
toutes les espèces d'objets décoratifs que ce genre comporte, et dont Pausanias n'a point
donné de détails. Comme ces objets, qu'il a désignés dune manière générale (ainsi qu'on
l'a vu Paragraphe XIV), devaient occuper toutes les superficies des montants du dos-
sier, il m'a paru qu'il était d'une nécessité indispensable de disposer les montants inférieurs
dans un parti de décoration, qui permit de les coordonner aux montants supérieurs. Cette
raison d'harmonie, tant dans les masses de la composition, que dans les détails de l'or-
nement, ne paraîtra pas la moins impérieuse, à celui qui croira devoir appliquer à cette
restitution les règles du goût, et le sentiment des convenances.
Des bras du trône.
Pausanias, comme on l'a déjà remarqué, n'a point parlé expressément de cette partie,
que nous appelons les bras du trône, partie qui toutefois constitue essentiellement un
siège dhonneur, et dont on ne peut pas supposer que celui de Jupiter ait été privé. Cette
omission s'explique précisément par cela même. Il faut dire encore que ce qui forme le
bras proprement dit, était ici une traverse peu importante par son épaisseur, et dès-lors
par son ornement; qu'enfin la partie remarquable des bras fut celle qui leur servit de
support, et que cette partie, quoique sans une désignation spéciale, se trouve implici-
tement comprise dans la description de Pausanias. « Sur chacun des pieds de devant, dit-il,
« sont les enfants des Thébains enlevés par des sphinx. » tûv roàwv àè i^é^ tûv ï^^w^ ^at^ Te
i-tV.avToa ÔTiêascov ûirà cipiyycov vîpTrcw'-wvoi.
Rien sans doute ne s'oppose à ce que ce sujet puisse être représenté en bas-relief sur
une des parties montantes du trône, ainsi que l'a présumé M. l'abbé Barthélémy. Mais
il faut accorder, d'une part, que le support des bras put exiger un motif d'ornement
assez saillant, pour avoir dû entrer dans le nombre de ceux dont la description a fait
choix. D'autre part, l'idée d'employer des sphinx en support, étant une de celles qui
sont le plus familières au génie de la décoration chez les anciens, il devient on ne peut
pas plus naturel d'appliquer au soutien des bras, l'animal ailé dont nous rencontrons ici
• *
la mention.
Le sphinx en effet dont il est question, est le sphinx à tête de femme, à corps de lion