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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0528

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PROCEDES MECAN. DE LA STAT. CHRYSEL. VIe PART. 4^5

connaissances, qui sert au moins à faire bien voir et à retenir ce que le plus grand nombre
des hommes ne sait ni regarder ni comprendre.

L'énumération faite par Lucien de ce qu'on découvrait, lorsqu'on entrait dans l'intérieur
d'un colosse d'or et d'ivoire, comprend

i° Des pièces d'armature perpendiculaires (px.'Xouç -riva;) (ao^Uî veut dire vectîs ou fustis.
Homère emploie ce mot à peindre le long pieu dont Ulysse se servit pour crever l'œil
de Polyphême. Nous avons représenté de pareilles pièces d'armature dans l'intérieur de la
Minerve du Parthénon ;

i° Des crampons ou des tenons yo^ou? ;

3° Des ligaments agraffés de toute part riimç àia^à^ rarapovyijjivouç. La traduction latine
d'Erasme porte : Clavos introrsîim prominentes. àiap^ ne signifie pas introrsiun, mais utrùiquè
de toute part, et le verbe to^ovocw veut dire fibulo et non promùieo;

4° Des pieux ou des pièces de bois tronquées jwpfioùç ;

5° Des coins ç^va?. Il est certain que, comme il y avait des attaches qui empêchaient
Técartement des pièces en-dehors, il devait aussi y avoir des pièces qui s'opposaient à
l'effort contraire ;

6° De la poix iuttccv; Elle servait à la réunion des pièces du noyau, on dut aussi enduire
de résine les armatures de métal pour les préserver de l'humidité ;

y° Du ciment mftov. Je traduis ainsi ce mot que la traduction latine d'Érasme a omis,
il signifie aussi lutiun, creta.

Le lecteur a déjà été introduit dans l'intérieur de la Minerve du Parthénon, et à l'aide
des dessins que nous en avons présentés, il a pu se faire une juste idée des objets décrits
par Lucien. Mais de ce genre fut aussi la partie interne du Jupiter Olympien selon le même
écrivain; car sa comparaison embrasse ces grands colosses, tels, dit-il, qu'en ont fabriqué
Phidias ou Myron ou Praxitèles, et qui, riches d'or et d'ivoire par-dehors, tiennent la
foudre ou le trident (0. Sans doute il avait en vue le chef-d'œuvre de Phidias.

Appliquant donc tout ce qui précède à l'ajustage et au montage de ce colosse, il faut
d'abord se souvenir que le trône qui le portait, était un bâti de pièces de charpente
assemblées par des traverses; qu'il reposait sur quatre pieds, et encore sur quatre colonnes
qui nous ont paru avoir dû être placées en retraite sous la plate-forme du siège. Il
semble fort probable que la fonction de ces quatre colonnes, outre celle quelles avaient
de supporter le poids du tout ensemble, fut aussi de servir de point d'appui aux mochlous
ou armatures, qui montaient perpendiculairement dans l'intérieur du noyau, pour aller
s'embrancher avec les armatures des bras.

L'ame de bois évidée, qui formait la masse des jambes et des cuisses, fut d'abord montée
par parties , arrêtée par des armatures qui, traversant les pieds d'ivoire, allèrent se
sceller dans le marche-pied. Toutes ces parties du noyau creux, montées et mises en
place, telles qu'elles l'avaient été dans l'Ergasterion (2) de Phidias qui était près du temple,

(1) Voyez ibid-

(2) Hors de l'Altis, dit Pausanias, lib. V, c. i5, est un édifice qu'on appelle le laboratoire de Phidias spyaç-yfpiov.
C'est là, continue-t-il, que cet artiste a travaillé chacune des parties de la statue de Jupiter xaô' èV.açov to5 ay^a-oc
eJpyo&To. Je cite ce passage, parce qu'il indique la nature du travail de la statuaire en or et en ivoire, et
enseigne que véritablement Phidias avait exécuté son ouvrage partie par partie, selon la méthode de décomposi-
tion que nous avons décrite.

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