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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0529

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426 LE JUPITER OLYMPIEN.

on y appliqua les compartiments de la draperie en or, à laquelle des agraffes avaient
été laissées, et qui, par des trous pratiqués dans le noyau creux, se vissaient et se rivaient
intérieurement.

Vint ensuite le montage du noyau de bois formant le torse de la statue. Ce ne dut
être autre chose quune tour creuse composée de trois assises, sans parler de la tête et
des bras. Sur ces parties du noyau assemblées et consolidées entre elles, vinrent se placer
dans leur ordre les compartiments d'ivoire doublés de bois, de la manière dont les pièces
dun moule en plâtre viennent se réunir par la coupe naturelle de leurs joints, dans la
coquille ou chape de plâtre qui les enveloppe.

Comme nous voyons que le mouleur assujétit les pièces du moule à la chape qui leur sert
d'enveloppe, par des agraffes qui traversent cette enveloppe, et sont arrêtées à l'extérieur,
de même nous devons présumer qu'à mesure que sur les assises du noyau venaient se
placer, selon la coupe de leurs joints, les grands compartiments d'ivoire, chacun de
ceux-ci avait un agraffement, où venaient aboutir des liens de métal, passant à travers
le noyau de bois creux, et que Ion fixait dans l'intérieur, peut-être aux armatures per-
pendiculaires; et c'est là très-probablement ce que Lucien appelle vftouç &ta[*nr࣠msirepow^évouç,
clavos utrinque infibulatos.

Les compartiments d'ivoire furent ainsi montés et assujétis, toujours en procédant de
bas en haut ; cette sorte de structure se laisse facilement comprendre.

La partie la plus compliquée de cette construction fut celle des armatures qui devaient
tout-à-la-fois la consolider, et servir de point d'appui aux bras et à la tête.

Il est probable que trois montants d'armature, ou barres de métal, (j.o/>j? Tivaç, durent
s'élever dans l'intérieur du noyau de bois creux. L'un de ces montants avait pour emploi
de supporter le poids de la tête, et d'empêcher que ce poids n'agit avec trop de force
sur les parties inférieures.

Les deux autres principales barres de métal durent être employées au support des bras. Il
est probable que ces barres se réunissaient par une armature qui les croisait. Celle de
la droite montait jusqu'au haut de l'épaule ou du deltoïde du bras qui portait la vic-
toire. De-là dut partir un embranchement qui descendait dans le noyau creux du bras,
et allait se réunir à une autre barre de métal perpendiculaire, laquelle passait dans le
montant du trône, et arrivant, sans être visible, au milieu de la main de Jupiter, se
prolongeait ensuite dans l'intérieur de la victoire.

A la barre de métal gauche, s'embranchait l'armature du bras ployé et élevé, qui tenait
le sceptre, et ce sceptre fut lui-même, comme on l'a vu de la lance de Minerve au Par-
thénon, un autre point d'appui de ce bras.

i L'essentiel dans de tels ouvrages devait être d'empêcher que toutes les parties dont ils
étaient composés ne s'écartassent, et n'éprouvassent, par le seul effet des vicissitudes de
l'atmosphère, quelque dérangement. JNous avons rendu compte des moyens qui purent
fixer l'ivoire. Mais ce qu'il fallait obtenir sur-tout, c'était que le fonds même de la con-
struction, c'est-à-dire le noyau de bois creux composé de pièces de rapport, restât dans
un état inaltérable. Car le moindre jeu, soit en gonflement, soit en retirement dans les
bois, aurait porté le plus grand préjudice au revêtement. C'est pourquoi l intérieur de
la statue était enduit de résine, et l'on y employait encore d'autres préservatifs dont on
rendra compte dans le paragraphe suivant.
 
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