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Sondheim, Moriz
Gesammelte Schriften: Buchkunde, Bibliographie, Literatur, Kunst u.a. — Frankfurt a.M., 1927

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https://doi.org/10.11588/diglit.34388#0122

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lui adressa un magnifique sonnet sur les „Immortels Seldwy-
lois," dans lequel il le proclamait „le Shakespeare de la Nou-
velle**; le public resta froid, deroute par cette oeuvre qui ne
ressemblait ä nulle autre. Peu apres le poete se retira ä Zürich,
oü il se voua aux affaires de sa patrie, renongant entierement
ä la litterature. Avait-il trouve dans les affaires d'Etat un
cbamp d'acfion convenant mieux ä sa nature robuste? Etait-il
froisse par son faible succes de librairie? Nul ne le sait. 11
garda un profond silence pendant seize ans, et le public l'avait
completement oublie lorsqu'il reparut en 1872 avec un mince
volume, „Sept legendes'*. Attire par les beautes poetiques de
la „Vie des Saints'* il s'etait essaye ä raconter, ä sa maniere,
quelques-uns de ces pieux recits. Sa bonbomie, sous laquelle
une ironie legere et bienveillante est quelque-fois sensible
(Keller est Protestant), se prete admirablement ä ces naives
legendes, qu'il a detachees du fond d'or sur lequel les avait
peintes Jacques de Voragine, pour les parer de tous les orne-
ments dont dispose sa main d'artiste. 11 les a ciselees avec
amour, il a epuise pour elles toutes les couleurs de sa palette,
trouve pour elles une justesse d'expression, une souplesse dans
la construction de la phrase, qui font peut-etre de ces „Sept
legendes*' le livre le plus exquis que Ton ait ecrit en allemand
depuis cinquante ans. Puis il publia une nouvelle edition des
„Gens de Seldwyla" augmentee de plusieurs recits, et deux
volumes de „Nouvelles Zuricoises", qui ne le cedent en rien
ä ses autres ouvrages. Et tout ä coup la gloire qui s'etait fait
attendre si longtemps arriva; le poete qui en avait dejä appele
aux temps futurs, se vit, sur le declin de sa vie, apprecie ä
sa juste valeur et connut la joie de voir ses ouvrages dans toutes
les mains.
Sa reputation s'accrut encore avec un nouveau volume
„l'Epigramme" qui parut en 1882. Rien n'est plus charmant que
ce cycle de six nouvelles, enchässees dans un recit rempli d'une
douce gaite. Un jeune naturaliste tombe par basard sur un
distique du vieux poete Logau:
Comment changer les lis de neige en roses rouges?
Donne un baiser ä une blanche Galafee, eile rougira en rianf.
„Quel delicieux probleme, s'ecrie-t-il, simple, profond et
juste/* Les difficultes inattendues qu'il trouve ä le resoudre,
les peripeties de son voyage d'aventures et les incidents qu'il
amene, jusqu'ä ce qu'enfin il trouve la solution desiree, tout
cela doit etre lu dans l'original. „L'Epigramme" merite plus
encore que „les Gens de Seldwyla" l'eloge que Berthold Auer-
bach leur avait decerne en 1856, „un livre serein comme un beau
jour d'ete, ä lire sous les charmilles".
C'est ä cette epoque qu'une librairie suisse publia le Pre-
mier volume des „Gens de Seldwyla** en frangais. Le traducteur,
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