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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Véron, Eugène: Cinquième exposition des Indépendants
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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0118

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94 L'A

tirant une brouette(n° 160); Type de balayeur (n° 162); Balayeur
souffrant du froid (n° 172); Dessin du tableau -.Maire et Conseiller
municipal (n° 175), etc. Si M. Raffaëlli pouvait se corriger d'un peu
de se'cheresse dans le dessin et de tristesse dans la couleur, il pren-
drait vite une place des plus distinguées dans l'école moderne.
Une faut pas lui demander de faire une figure en trois coups de
pinceau, comme les vrais représentants de la tache, qui s'in-
quiètent peu de mettre les choses à leur place. Ce sans gène à
l'égard du dessin est absolument contraire aux habitudes d'esprit
de M. Raffaëlli. Mais ce n'est pas une raison pour tomber dans
l'excès contraire. Ceci est plus important que M. Raffaëlli peut-
être ne se l'imagine.

Le Portrait de M. E. de Goncourt par M. Bracquemond est
d'une ressemblance frappante, mais le dessin en est bien mou
pour un aquafortiste aussi énergique. Le travail des chairs se
distingue à peine de celui des étoffes. Ce défaut ne tiendrait-il
pas au procédé du crayonnage sur papier grenu? Ces procédés
expéditifs font quelquefois payer cher leurs avantages.

M. Degas reste toujours épris du mouvement, il le poursuit
jusqu'à la contorsion violente et disgracieuse. Cette obstination
dans un même ordre d'idées devait aboutir à cela. L'art n'a pas
mission de tout dire, comme un procès-verbal. M. Degas a fait
avec ses danseuses des tableaux charmants. Pourquoi ne pas
s'arrêter quand le sujet est épuisé? M. Degas est encore jeune ;
c'est un artiste d'une incontestable valeur. Il a bien souvent
prouvé qu'il n'est pas de ces hommes sans imagination qui se
trouvent forcément confinés dans une séule idée. Il n'aurait
qu'à vouloir pour prendre le rang auquel il a droit. Mais il est
douteux qu'il le prenne en restant dans la petite église où il
s'enferme. Tient-il donc à faire dire que, comme César, il aime
mieux être le premier dans un village que le second à Rome ?

M. Forain est aussi un amateur des choses du théâtre. Il
représente une suite de scènes qui sont des études assez brillantes
de couleurs éclairées par la lumière du gaz. Ces études ont une
rutilance que je ne crois pas bien réelle. La lumière artificielle

CHRONIQUE DE

La vente de la collection Walferdin, la seule importante
qui ait eu lieu cet hiver à l'hôtel Drouot, faite la semaine
dernière par le ministère de M" Escribe, assisté de M. Haro,
a produit la somme totale de 417,446 fr. 50 c.

On sait que M. Walferdin possédait la plus riche collection
de Fragonard qui ait jamais existé et qui maintenant dispersée
ne se reformera plus ailleurs.

Voici les prix de quelques-uns des tableaux de ce
maître, qui figuraient là au moins au nombre de quatre-
vingts :

N° 1. La Croisée, adjugé 1,250 fr., à M. le comte de Pour-
talès. — 2. Jeune femme écrivant une lettre, 800 fr., à M. Paul
de Saint-Victor. — 3. Jeune fille, tête à demi renversée, ornée
d'un ruban vert, 1,300 fr. — 4. Jeune garçon vêtu d'un manteau
à revers rouges, 5,1506"., àM. Cahen, d'Anvers. — 6. LaMare,
paysage avec figures et animaux, 3,500 fr. — 7. Les Laveuses,
4,600 fr., adjugé avec le précédent à M. Malinet. — 9. La
Coquette et le Jouvenceau, 1,000 fr. — 10. Scène mythologique,
achetée par M. Hébrard, 1,025 fr. — 11. Les Charlatans,
3,100 fr., à M. Malinet. — 13. Les Trois Arbres, 2,100 fr., à
M. Pommereau. — 14. Les Projets de mariage, 1,800 fr., à
M. André. — 15. Le Bonheur du premier baiser, 2,650 fr., à
M. Paillard. — 16. Renaud dans la forêt enchantée, 4,300 fr.,
à M. Malinet. — 17. Sacrifice au Minotaure, 5,300 fr., à
M. Brame. — 18. L'Enfant blond, 11,700 fr., à M. Malinet. —
22. Les Blanchisseuses, 1,400 fr., à M. Darcel, pour le musée de

RT.

ne donne pas aux couleurs un relief aussi violent. Il y a là cepen-
dant un travail intéressant et l'ensemble est agréable à l'œil.

Nous ne parlerons pas de MM. Rouart et Tillot, qui n'ont
rien à voir avec le milieu où ils se trouvent. Leurs œuvres trans-
portées au Salon officiel se confondraient sans la moindre diffi-
culté avec les honorables médiocrités qui y constituent la
majorité.

M. Pissaro paraît moins convaincu qu'autrefois de la néces-
sité de tirer des coups de pistolet. Sa Récureuse de casserole est
une peinture honnête — sauf les bras, — et ses grands tableaux de
verdure, s'ils étaient vernis, n'auraient rien de bien extraordi-
naire. Ce sont en somme des interprétations de la nature
peut-être un peu littérales, mais qui, vues à une certaine distance,
ne manquent pas d'effet.

Mue Mary Cassatt est une coloriste. Elle s'applique à repro-
duire exactement des effets de lumière qui ne sont pas toujours
heureux. Sa Femme au théâtre a des reflets jaunes, verts, etc.,
qui sont peut-être réels, mais qui sont peu agréables à l'œil.
J'aime mieux le Thé. Comme toujours, l'expression des visages
est absolument négligée, mais la jeune fille de premier plan,
qu'on voit de côté, est bien modelée dans la lumière, sans ficelle
ni repoussoir.

Ce mérite du modelé se retrouve à un degré encore supérieur
dans quelques toiles de Mlle Berthe Morisot; et il est d'autant
plus remarquable que M110 Morisot a réduit la peinture à sa plus
simple expression. La couleur en est presque absente, et ses figu-
res rappellent ces ombres fuyantes et flottantes que décrivent
Virgile et Dante dans l'Enéide et dans la Divine Comédie. Ces
atténuations de la couleur n'enlèvent pas à la peinture de
Mllc Berthe Morisot la finesse, la délicatesse du ton. Tout est à
peine indiqué, et tout est charmant ; mais, à vrai dire, on nous
laisse bien des choses à deviner et il est temps de s'arrêter dans
cette voie, si l'on ne veut pas réduire la peinture à l'état de
vapeur et de rêve.

Eugène Véron.

L'HOTEL DROUOT

Rouen. — 24. L'Ecurie, 2,500 fr., à M. le baron de Beurnon-
VÏUe. — 25. Le Rendez-vous de chasse, 2,700 fr., à M. Fichel. —
26. Le Tertre, 3,150 fr., à M. Berthon. — 27. La Petite
Coquette, 7,100 fr., à M. le comte de Pourtalès. — 28. Le Vœu
à VAmour, 10,000 fr., à M. Brame. — 29. La Mort d'un enfant,
1,100 fr., à M. Groult. — 30. L'Etablc, 15,000 fr., à M. Fichel.

— 31. Le Début du modèle, 15,000 fr., à M. Ed. André.—
32. L'Amoureux hardi, i5,ooo fr., à M. Fichel.— 33. La Surprise,
15,000 fr., à M. Fichel. — 34. La Visitation, 2,400 fr., à
Mmc Pilloy.—35. Portrait de Mn" Guimard, 9,100 fr., à M. Fichel.

— 40. Jeune Villageoise, i.ooo fr., à M. de Beurnonville. —
41. Berger et son Chien courant après son troupeau 1,300 fr., à
M. Malinet. — 43. Paysage, effet de soleil : mendiant recevant
une aumône, 3,005 fr., à M. Risler-Kestner. — 44. Paysage,
motif de décoration, 1,300 fr. —45. Le Village, signé du mono-
gramme et daté de 1781, 1,500 fr., à M. Malinet. — 54. Le
Rocher, paysage avec figures, 5,900 fr., à M. Malinet. — 55. La
Rentrée des troupeaux, 3,850 fr., à M. Féral.— 56. La Fontaine
d'amours, 12,500 fr., à M. Paillard. — Sj. Sacrifice de la rose,
à M. le vicomte de Ganay, 8,200 fr. — 58. Même sujet, de
composition différente, 4,100 fr., à M. Paillard. — 59- Tête
d'étude pour le Sacrifice de la rose, 1,520 fr., à M. de Breteuil.

— 60. Les Amants heureux, 20,000 fr., à M. Malinet. — 61. La
Gimblette, 7,000 fr., à M. Haro. — 62. Répétition à variante de
la Gimblette, 1,010 fr., à M. Cidron. — 63. Ciel avec Amours,
projet de plafond, 1,200 fr., à M. de Ganay.— 64. La Naissance
 
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