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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Jouin, Henry: Autographes inédits d'artistes franҫais, [1], Charles le Brun
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0164

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AUTOGRAPHES INÉDITS D'ARTISTES FRANÇAIS1

i

CHARLES LE BRUN

SUR LE GROUPE. « LA RENOMMÉE ÉCRIVANT L'HISTOIRE DE LOUIS XIV », PAR DOMENICO GUIDI

n sait que la jonction de l'Académie de Saint-Luc et de l'Académie
royale de peinture et de sculpture eut lieu en 1676. Le Brun avait
fait de ce rapprochement l'une des grandes oeuvres de son principat.
Errard, directeur de l'Académie de France à Rome, fut l'intermé-
diaire de Le Brun dans cette négociation délicate dont le résultat
heureux fut sanctionné par lettres patentes de Louis XIV'2 et célébré
par les artistes L'Espingola et Poerson 3. Il paraît toutefois que les
Académiciens de Saint-Luc regrettèrent de s'être unis avec l'Acadé-
mie royale. C'est du moins ce qui ressort de la lettre suivante.
Selon toute apparence, Errard s'était fait le porteur auprès de
Le Brun de certaines réclamations de l'Académie romaine, et le
peintre du roi exprime incidemment sa pensée sur ces regrets tardifs. Nous avons voulu savoir
si l'Académie de Paris s'était émue du mécontentement de MM. de Saint-Luc ; les procès-verbaux
publiés par M. de Montaiglon ne renferment, de janvier 1679 à septembre 1680, aucune allusion
à ce litige 4.

Nous ne saurions dire à quel tableau de Carlo Maratïa se rapportent quelques lignes de la
lettre de Le Brun, mais en retour, aucun doute n'est possible en ce qui touche l'objet du
dissentiment survenu entre le sculpteur Domenico Guidi et le premier peintre du roi. Il s'agit ici
du groupe en marbre la Renommée écrivant l'histoire de Louis XIV, placé à Versailles dans l'allée
circulaire qui entoure le bassin de Neptune. On connaît les détails de ce groupe. La Renommée,
un pied sur l'Envie, une plume dans la main droite, soutient le médaillon du roi posé sur un
livre que le Temps agenouillé porte sur ses épaules. Les profils d'Alexandre, de César et de
Trajan, ainsi que des trophées d'armes, complètent ce monument qui a été gravé par Thomassin.
Dans les [Archives de l'Art français il est question du groupe de Guidi (tome I, p. 61), et
l'annotateur des lettres du statuaire italien publiées dans ce recueil suppose que la Renommée
écrivant l'histoire de Louis XIV dut être exécutée sur un dessin de Le Brun. C'est en 18) 2 que
cette opinion fut émise. Mais, à six ans de là, M. Anatole de Montaiglon exhumait trois
nouvelles lettres de Guidi relatives au même groupe. S'autorisant alors du témoignage de
Mabillon, qui évoque le souvenir de Girardon en présence du travail qui nous occupe, M. de
Montaiglon conclut en ces termes : « Ceci irait un peu contre l'opinion exprimée dans une note

1. Recueillis, annotés et mis au jour par M. Henry Jouin.

2. Voyez sur cette question la suite très complète des documents publiés dans Memorie per servire alla storia délia Romana Accademia di
S. Lucafinoalla morte di Antonio Canova, compilate da Melchior Missirini. Roma, 1825, in-4°.

3. François L'Espingola, sculpteur, présenta, le i i avril 1676, pour morceau de réception à l'Académie de Paris, un bas-relief représentant
la Jonction des Académies de France et de Rome, et le ;i janvier 1682, Charles-François Poerson était reçu sur le tableau de la Protection
dont le roi honore la nouvelle jonction des Académies de Paris et de Rome. (Voyez Archives de l'art français, tome III, p- 3 77 et

4. Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, publiés pour la Société de l'histoire de l'art français d'après les
registres originaux conservés à l'École des beaux-arts, par M. Anatole de Montaiglon. Paris, Baur, in-8° (en cours de publication). Tome II,
p. 141-171.

Lettre tirée d'un Ovide de 1651.
 
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