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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Molmenti, Pompeo: Le Marquis Pietro Estense Selvatico
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NOTRE BIB

ment les splendeurs de l'école vénitienne, ou le charme des
écoles moins préoccupées de la couleur. Lorsqu'il s'élève contre
le goût du public vulgaire, son style pur, clair, incisif, puise une
nouvelle force dans le concours d'une imagination toujours
éveillée.

IOTHÈQUE. 2n

La fantaisie, très vive chez lui, est tempérée par une érudi-
tion profonde et patiente. Bien peu de critiques ont mieux que
Selvatico compris que le talent sans l'étude est un corps sans
nourriture.

P. G. molmenti.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

CLXXXIV

Die Kais. Kœnigl. Gemaelde-Gaîerie in Wien. In Radirungen
von Prof. William Unger, mit erlaeuterndem Text von Prof.
C. Von Lutzow. Wien, H. O. Miethke. (Le Musée Imp. et
Roy. du Belvédère à Vienne). Eaux-fortes du professeur
William Unger, d'après les principaux tableaux de ce Musée,
avec une notice historique et descriptive, par le professeur
Charles de Lutzow. Vienne, H. O. Miethke, éditeur.

Les éditions de luxe, surtout en matière artistique, ont tou-
jours été très rares en Autriche, et il y a à peine une dizaine
d'années que nous possédons des livres d'art faits ici qu'on
puisse mettre en comparaison avec les brillantes publications
françaises et anglaises qui touchent aux beaux-arts. C'est
l'initiative aussi intelligente que constante du comte Folliot
de Crenneville, grand chambellan de Sa Majesté aposto-
lique, qui mène la haute direction de toutes les collections et
entreprises artistiques de la Maison impériale, avec autant de soin
que de succès, c'est à elle que nous sommes redevables des pre-
mières publications vraiment artistiques et de luxe en Au-
triche. Les travaux de la Gesellschaft fur vervielfaeltigende
Kunst (Société de gravure à Vienne), ont eu aussi pour but de ré-
pandre, par les splendides gravures et eaux-fortes qu'elle distri-
bue à ses membres, le goût des œuvres d'art de ce genre en
Autriche, et la Revue Die graphischen Kûnste (les Arts de repro-
duction) qu'elle a fondée-dans cette intention est notre première
publication périodique destinée aux beaux-arts, qui s'efforce à
rivaliser, par la recherche artistique dans sa tenue et ses illus-
trations, avec les grandes revues artistiques de la France, et sur-
tout, avouons-le franchement, avec l'Art *.

Le terrain ainsi défriché n'a pas tardé à prouver sa fer-
tilité par de récentes publications artistiques d'une grande
importance, parmi lesquelles l'ouvrage dont nous voulons parler
occupe une place très distinguée. Le professeur Unger, un aqua-
fortiste di primo cartello, qui est bien connu des lecteurs de
l'Art, a conçu le projet de publier les principaux tableaux du
Musée impérial en eaux-fortes ; et nos amateurs ont fait à cette
publication, aujourd'hui presque à moitié terminée, un accueil
chaleureux qui témoigne de leur goût pour l'eau-forte qui, chez
nous, était presque oubliée il y a quinze ans. L'entreprise de
l'artiste n'est pas des plus faciles, car il s'agit de reproduire en
grandes gravures à l'eau-forte cent tableaux de toutes les écoles,
notamment des écoles flamande, hollandaise, vénitienne et alle-
mande, qui traitent tous les sujets de la peinture. Partant, un
aquafortiste qui ne disposerait pas d'une pointe souple, facile et
se prêtant aux exigences continuellement changeantes des
diverses écoles et sujets, devrait nécessairement échouer dans
une pareille tâche, qui demande, par-dessus le marché, un travail
infatigable.

L'ouvrage se publie en fascicules, contenant quatre gra-
vures chacun, et sera complet en vingt-cinq livraisons. Les dix
livraisons publiées jusqu'à présent nous permettent, par la

diversité des écoles et des sujets que nous y trouvons interprétés,
de porter un jugement sur la valeur artistique des reproduc-
tions. Nous étions bien certain que les écoles coloristes, surtout
celles des Pays-Bas, n'auraient pas à se plaindre de la physio-
nomie que la pointe de Unger devait leur donner in black and
vhiie; mais nous devons avouer que les doutes que nous avions
relativement aux tableaux qu'on attribue généralement au do-
maine exclusif du burin, ont été dissipés par les reproductions
que nous avons sous les yeux. Il est vrai que les deux portraits
de femme de Hans Holbein le jeune, que Unger a gravés à
l'eau-forte, se seraient mieux accommodés des lignes fermes,
nettes et accentuées, que seul le travail du buriniste leur
pourrait donner; mais l'aquafortiste a pourtant réussi à
nous présenter une image fidèle et caractéristique des originaux
du grand maître allemand, et personne, en regardant ces eaux-
fortes, ne peut hésiter un instant à reconnaître l'auteur de

MADONE.

Fac-similé d'une eau-forte de Unger, d'après Albert Durer.

ces tableaux. Il en est de même pour le portrait de l'empereur
Maximilien, par Durer. Les écoles italiennes n'ont pas non plus
à se plaindre. Le merveilleux Ecce Homo du Titien, et son
portrait de Giacomo Slrada, sont reproduits avec un splendide
éclat de couleur ; la Vénitienne, de Palma Vecchio, brille par
l'excellente interprétation du modelé et de la carnation ; sur la
gravure de Jupiter et lo, d'après le Corrège, nous retrouvons
tous les charmes du clair-obscur dont cette gracieuse peinture
est parée ; les marines de Vlieger et Van de Capelle sont traitées
avec une extrême délicatesse, qui rend parfaitement le profond
sentiment de la nature qu'exhalent les originaux; les grands
paysages, d'après Jacob Ruysdael et Hobbema, et les tableaux de
genre, d'après Tenîers et Terburg, nous prouvent.que la pointe
de Unger s'approprie à souhait à de pareils sujets.

Rubens et son école occupent, comme de raison, une large
place dans la publication de Unger. Nous y rencontrons d'abord
les splendides eaux-fortes d'après l'Autel de Saint-Jldefonse, bien
connues de nos lecteurs2, que l'artiste a gravées encore une fois

1. Nous parlerons prochainement de cette revue dirigée par notre collaborateur M. Berggruen. (Note de la Rédaction.)

2. Elles accompagnent notre article l'Œuvre de Rubens en Autriche. Voir l'Art, 40 année, tome IV, page ;oo.
 
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