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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Parrocel, Etienne Antoine: Pascal Coste, [1]: Doyen des architectes de France
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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

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par une éclatante lumière, sur un ciel d'un bleu d'azur profond,
dont les plus légères vapeurs ne viennent presque jamais troubler
la pureté.

Là se terminait la mission de l'architecte, et néanmoins
il pousse une dernière pointe jusqu'à la première cataracte, et le
14 juin, revenu à Choubrah, M. Coste rendait compte de sa
dernière mission au souverain qui le complimentait.

A ce moment, un touriste anglais lui achète pour 12.000 fr.
de ces dessins, dont il a le soin de garder copie.

Enfin, en décembre 1821, après avoir relevé par de beaux
dessins les monuments de la haute Egypte et de la Nubie.
M. Coste accompagnait encore M. Huyot, architecte, auteur de
l'Arc-de-Triomphe de l'Étoile, à Paris, se rendant à Alexandrie;
il lui avait fait ainsi longer le canal de Mahamoudyeh, en lui
soumettant ses plans pour son achèvement. Ces plans furent
approuvés par le savant, qui indiqua quelques légères modifica-
tions et, après le rapport présenté au vice-roi, les auteurs en
furent complimentés.

Ensuite, notre architecte, de retour au Caire, fut chargé de
nouveau, en septembre 1823, de dresser un projet de recons-
truction du fort d'Aboukir, avec ordre d'y joindre deux redoutes
à établir sur les points les plus élevés de la côte, afin d'empê-
cher tout débarquement sur les rives de cette rade.

Cinq années s'étaient ainsi écoulées dans ce labeur sans
trêve et M. Coste, quelque peu épuisé, demanda un congé.
« Prenez votre temps, lui dit le vice-roi, mais au revoir et à
bientôt. »

M. Coste s'embarqua donc, le 27 octobre 1822, sur le Désiré,

qui ne toucha le port de Marseille que le 29 décembre suivant.

Au commencement de 1825, M. Coste se rendit à Paris
pour s'y retremper, puis M. Pinchaud, désirant le fixer à
Marseille, le fit nommer chef des travaux du département; mais
incapable de rester en place, en septembre de la même année,
M. Coste avait abandonné son poste sans prévenir personne afin
d'éviter toute opposition, il se rendait de nouveau auprès de
Mehemet-Ali, où dès son arrivée le vice-roi le nomma ingénieur
en chef de la basse Egypte. Son département comprenait huit
provinces, et M. Coste dut de nouveau passer sa vie à cheval ou
dans une cange, comme à son premier séjour, afin de surveiller
ces travaux de canalisation, qui se mesuraient par milliers de
kilomètres. Malgré cette existence fiévreuse, M. Coste trouvait
encore le temps de s'occuper de projets et de constructions de
palais ou mosquées, sans négliger le relèvement de tous les
monuments dignes d'intérêt, existant dans ces huit provinces
qu'il ne cessait de sillonner.

Entraîné dans ce tourbillon, il ne songeait point au retour,
lorsqu'en septembre 1827, un gros scorpion roussâtre dont la
piqûre est réputée mortelle le blessa au talon et mit un terme
forcé à son activité.

M. Coste se crut condamné à un repos presque absolu.
De retour à Marseille, il accepta la place de professeur d'archi-
tecture à l'école de la ville. Il était resté dix ans en Egypte, il en
avait rapporté la plus belle et la plus curieuse collection de
dessins que jamais artiste avant lui ait recueillie dans cette
contrée qui fut jadis le berceau de la civilisation.

[La suite prochainement.) E. PaRROCEL.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

CLXXIX

Henry Monnier. Un volume, par Champfieury, avec
cent gravures en fac-similé; librairie Dentu.

On trouve beaucoup de notes éparses; beaucoup d'articles
d'actualité ont été écrits, beaucoup de souvenirs ont été re-

cueillis sur cet humoriste un peu amer qui s'appela Henry
Monnier. Seul, M. Champfieury a donné le résumé complet de
son oeuvre. La monographie très nourrie et très caractéristique
qu'il a consacrée au caricaturiste, à l'acteur et à l'écrivain, nous
renseigne très exactement sur le fond des idées très personnelles
de Monnier. M. Champfieury excelle dans les travaux de cette
nature : dans la suite curieuse des ouvrages qu'il a écrits sur la

caricature depuis les temps antiques jusqu'aux temps modernes,
il a fait preuve d'une lucidité toute particulière, d'une espèce de
divination qui lui permet de lire un trait à peine indiqué, de
découvrir dans une ligne inachevée une pensée qui se dissi-
mule.

Déjà dans l'Histoire de la caricature moderne M. Champ-
fieury avait ébauché à côté de la grande figure de Daumier
quelques portraits d'une touche bien vivante. Monnier y figurait
avec Traviès, Grandvillc, Gavarni et quelques autres de second
plan. Aujourd'hui il complète l'ébauche et nous montre un
 
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