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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Véron, Eugène: Th. Ribot, [2]: Exposition générale de ses oeuvres dans les galeries de l'Art
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0193

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TH. RIBOT

EXPOSITION GÉNÉRALE DE SES OEUVRES

DANS LES GALERIES DE L'ART

(FIN)

L'Art, qui offre aujourd'hui l'hospitalité aux oeuvres
de Ribot, n'a jamais varié sur son compte. Il s'est tou-
jours plu à rendre justice à ce talent sain, vigoureux et
honnête.

En 1875:, il exposait le Cabaret normand et le
Portrait de M. de Kerkoipe. Notre collaborateur Paul
Leroi, chargé cette année-là de faire le compte rendu
du Salon, s'exprimait en ces termes sur l'exposition de
Ribot :

« Je n'ai pas à vous apprendre que M. Théodule
Ribot est un homme d'infiniment de talent. Mais ces
tableaux, mi-partie suie et craie, exaspèrent d'autant plus
les gens de goût, qu'à moins d'insigne injustice, on est
forcé de s'avouer que tout ce noir et tout ce blanc

recouvrent des qualités de premier ordre..... Quand on

est une organisation hors pair — et c'est le cas de
M. Ribot — on devrait repousser ces excentricités
voulues et s'imposer de ne produire que des oeuvres
magistrales; on est d'autant plus coupable de ne pas le

Descente de croix. — Dessin Je Th. Ribot. r . , . ,., r -

faire qu on porte en soi tout ce qu il faut pour les
créer. » (Voir l'Art, 1" année, tome II, p. 227.)

M. P. Leroi, ne connaissant pas le passé de Ribot, croyait encore — comme tout le monde
à cette époque — que les violences de contraste entre la lumière et l'ombre étaient dans les
tableaux du peintre le résultat d'un parti pris, une sorte d'artifice pour forcer les regards, une
pose, pour tout dire en un mot. Malgré cette erreur, il rendait pleine justice au talent du maître
et « sous cette couche de suie et de craie » reconnaissait ses qualités éminentes.

En 1877, M. Ch. Tardieu ne lui ménageait pas davantage les éloges : ce Les deux portraits
de M. Th. Ribot, disait-il, ont été très remarqués. Cette Bretonne de Plougastel, ce vieux
Pêcheur de Trouville sont plutôt des études que des portraits, mais de quelque façon qu'on les
classe, il faut en féliciter l'auteur, qui a rarement donné de meilleurs morceaux de peinture. Les
deux têtes sont vigoureusement caractérisées. La femme surtout est superbe. » (Voir l'Art,
f année, tome III, p. I7.)

« M. Ribot n'est pas né, disions-nous l'année suivante, pour séduire les foules; les foules
aiment mieux le blanc que le noir, le jour que la nuit. Les foules n'ont pas tort. M. Ribot n'en
est pas moins un de nos premiers peintres et nous constatons avec joie que, depuis quelque temps,
il semble faire un certain effort pour éclaircir sa palette. Cette année surtout, il expose deux

1. Voir l'Art, 6= année, tome II, page 127.
 
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