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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Robaut, Alfred: Peintures décoratives d'Eugène Delacroix au Salon du Roi ou Salle des Fleuves (Palais de la chambre des député)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0134

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PEINTURES DÉCORATIVES D'EUGÈNE DELACROIX

AU SALON DU ROI OU SALLE DES FLEUVES

(palais de la chambre des députés)

armi les grandes œuvres d'Eugène Delacroix, il n'en est pas
où le génie décoratif de l'illustre maître se manifeste avec
plus d'éclat que dans les peintures du Salon du Roi au Palais
législatif. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à
traiter de nouveau un sujet qui a déjà fourni à
M. J. J. Guiffrey, dans ce journal même la
matière d'une bien intéressante révélation. On n'a
pas oublié en effet la publication curieuse de cet
écrit inédit où l'artiste expliquait de sa propre
main l'ensemble et les principaux détails de la
décoration peinte par lui dans le Salon des Fleuves.
On comprend aujourd'hui toute la valeur des
notes, pensées et réflexions que la pratique de
l'art a pu inspirer aux artistes. De tels documents
prennent une importance considérable, lorsqu'ils
émanent d'hommes comme Delacroix, essentiellement cultivés,
lettrés, passionnés, et leur prix n'a plus de limite quand
un tel maître parle de ses propres oeuvres. On ne saurait
trop approuver le zèle de chacun à rechercher et à publier
de si précieux testimonia.
Lettre composée pour vArt par f. Ehrmann, Dans le morceau écrit par Delacroix sur les peintures

du Salon du Roi, on a pu constater une grave lacune. Nous
ne nous faisons aucun scrupule de la signaler, car elle est
toute à l'honneur de l'auteur : il manque quelque chose à cette description sommaire destinée
sans doute à guider le travail de quelque critique d'art, Théophile Silvestre, pensons-nous. La
modestie de l'artiste lui aura interdit toute appréciation de l'œuvre elle-même ; nous allons donc
tenter de suppléer à cette lacune.

L'article de M. J. J. Guiffrey était accompagné du fac-similé des premières pensées crayonnées
par le maître pour une partie de cette décoration, les quatre frises seulement. Ces croquis sont très
instructifs : ils nous montrent le travail d'épuration qui s'accomplit dans l'intelligence de l'artiste
entre le point de départ et le point d'arrivée d'une grande conception. Mais par cela même, ils
donnent une idée insuffisante et peu exacte de l'œuvre définitive.

La commande des reproductions lithographiées de ces peintures ayant été faite dans ces
derniers temps par l'État, nous sommes maintenant en mesure de faire connaître d'une façon
complète cette immense décoration qui fait le plus grand honneur à l'art français 2.

Elle n'a d'égale en effet qu'en Italie, soit au palais des Doges à Venise, dans les peintures
du Titien, de Véronèse et du Tintoret, soit au palais Farnèse à Rome, dans les fresques des

1. Voir l'Art, 4» année, t. II (t. XIII de la collection), n» 181, 16 juin 1878.

2. Forcé de réduire beaucoup ces reproductions pour leur faire place ici, nous nous bornons à n'en donner qu'un trait, afin de rendre
plus compréhensible la succession des scènes. Il ne nous déplaît point d'ailleurs de prouver par là que Delacroix n'est pas seulement un coloriste,
que la couleur ne constitue pas sa valeur unique et qu'il ne perd rien à être reproduit en monochromie, car quel que soit le procédé employé,
toute reproduction des œuvres d'un tel maître, si vivant, si mouvementé, offrira toujours le plus haut intérêt.
 
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