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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Bulletin bibliographique: livres nouveaux et éditions nouvelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0207

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 167

CLXXXIII

Gutenberg, Histoire et Fable (Gutenberg, Geschichte und
Fabel), démontrées d'après les sources, parle D1' V. de Linde.
Un volume de 700 pages, grand in-8°. W. Spemann, Stuttgart,

Voici un énorme volume : 700 pages consacrées à examiner
la question tant controversée des origines de l'imprimerie. L'in-
venteur est-il Allemand, comme le veut notre auteur, ou bien
a-t-il vu le jour en Hollande, comme le prétendent ses adver-
saires (qu'il malmène fort), entre autres la famille Emschedé, de
Harlem ?

Le cas est réellement embarrassant ; si embarrassant, que la
lecture même des nombreux documents publiés par le D1' V. de
Linde ne nous a pas absolument convaincus de la valeur des
arguments allégués d'une part en faveur du trio Gutenberg-
Faust-Scha-ffer ; d'autre part, en faveur de Laurens Janszoon,
dit Koster.

Le livre que nous examinons est très riche en documents de
toute nature, d'époques et de pays très différents ; il abonde en
témoignages ; il nous offre de très belles reproductions de types
primitifs et quelques médailles curieuses à plus d'un titre. Mais
la valeur de l'ouvrage dans son ensemble, en tant que témoi-
gnage dans un procès, est singulièrement amoindrie par la partia-
lité de l'auteur. M. de Linde abuse un peu trop de la richesse
épithétique du dictionnaire allemand, à l'égard de ses contra-
dicteurs: il oublie souvent qu'injurier n'est pas répondre.

Cette violence du défenseur des droits de Gutenberg prend
son origine dans un chauvinisme germanique véritablement
insensé. M. de Linde va jusqu'à se vanter dans sa préface d'avoir
partout supprimé le C latin, pour le remplacer par le pur K ger-
manique, et profite de l'occasion pour lancer des compliments
peu agréables à la langue et à la nation françaises. La logique
des faits, toujours impitoyable, nous a cruellement vengés de

M. de Linde. Sans parler du volume, la préface, à elle seule,
contient en quelques pages une trentaine de mots français, écor-
chés, il est vrai, mais dont la pauvreté du germanique pur a
nécessité l'emploi. Nous n'en demandons pas davantage. M. de
Linde s'est chargé lui-même du châtiment qu'il méritait.

Il est regrettable que des violences de langage et des passions
chauvines déparent un volume qui a nécessité, par la masse
même des matériaux qui le composent, de sérieuses études et un
travail considérable. Nous regrettons aussi que la passion et le
style ironique, souvent obscur, de l'auteur, enlèvent à son livre
la clarté indispensable à de pures recherches historiques.

En résumé, ce livre apporte bon nombre de documents à
l'histoire de l'imprimerie, sans en éclairer les origines d'une façon
absolue. Quoi qu'il en soit, que la question se tranche définiti-
vement en faveur de Janszoon ou de Gutenberg, une chose nous
paraît ressortir clairement des traditions de la maison Emschedé,
imprimeurs à Harlem, c'est que l'invention de l'imprimerie
n'eut tout d'abord qu'un' but mercantile assez bas, détaché de
toute intention humanitaire. On cherchait alors à produire en
grand nombre des Imitations de manuscrits.

Les premiers livres imprimés se vendirent comme manus-
crits : c'étaient, pour nous servir d'une expression toute moderne,
des articles faits à la machine, qu'on vendait comme faits à la
main. Les premiers imprimeurs ne se doutaient ni de l'influence
de la presse sur le monde moderne ni de la valeur générale de
leur invention ; ils faisaient leurs affaires et ne s'imaginaient
guère être les bienfaiteurs involontaires de l'humanité, les créa-
teurs de la plus grande force propagatrice de la civilisation.

Cette hypothèse ne séduit pas l'imagination : en revanche,
elle est très vraisemblable ; les imprimés les plus anciens imitent
la forme ronde (bien plus difficile à graver) des caractères ma-
nuscrits. Quelques-unes de ces imitations, notamment des im-
primés italiens en langue hébraïque, reproduisent les manuscrits
de façon à dérouter même des connaisseurs.

B. Laroche.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

LIVRES NOUVEAUX ET ÉDITIONS NOUVELLES

VII

41. — Art décoratif: travaux de peinture, sculpture,
vitraux peints, architecture, céramique, exécutés aux monu-
ments publics et habitations privées, par Joseph Félon, i vol.
in-folio, 12 pages de texte, 40 planches lithographiées. Paris,
1880. Monrocq frères et J. Devaux.

45. — Les Graveurs du xvme siècle, estampes, vignettes et
portraits, par MM. le baron Roger Portalis et Henri Béraldi.
1 vol. in-8 carré, de 750 pages, imprimé avec luxe sur beau
papier vergé à la forme, fabriqué spécialement pour cette pu-
blication ; comprenant plus de cent graveurs, jusqu'à Drevet.
L'ouvrage au complet aura trois volumes. D. Morgand et
Ch. Fatout. Paris, 1880.

44. — L'Année artistique, 20 année, par V. Champier. i vol.
grand in-8. Paris, A. Quantin. 1880.

45. — Catalogue descriptif des dessins de décoration et
d'ornement de maîtres anciens, exposés au Musée des arts déco-
ratifs en 18S0. 1 vol. in-12 de 200 pages. Paris, imprimerie des
publications périodiques. 1880.

46. — Le Filleul de la mort, fabliau lorrain mis en vers par
Louis de Ronchaud, i vol. in-12 de 60 pages, sur papier de
Hollande. Paris, Jouaust. 1880.

47. — La Fontaine. Psyché, publié par D. Jouaust; collec-
tion bijou. 1 vol. in-18 de 294 pages, illustré de compositions
d'Emile Levy, gravées à l'eau-forte, et de dessins de Giacomelli
gravés sur bois. Librairie des Bibliophiles. 1880.

48. — Histoire générale de la tapisserie. Texte par
MM. J. Guiffrey, E. Muntz et Al. Pinchart. Illustrations
exécutées sous la direction de M. Léon Vidal. Tapisseries fla-
mandes par Al. Pinchart. IV. Quatorzième livraison in-folio,
26 feuilles de texte, 4 planches hors texte. Paris, Société ano-
nyme des publications périodiques, 13-15, quai Voltaire. 1880.

49. — Les Tapisseries décoratives du Garde-meuble (mobilier
national), choix des plus beaux motifs par Ed. Guichard, archi-
tecte-décorateur, ancien président fondateur de l'Union centrale
des beaux-arts appliqués à l'industrie. 6e livraison, in-folio co-
lombier, 10 planches hors texte avec 10 pages explicatives par
Alfred Darcel, administrateur de la manufacture nationale
des Gobelins, membre du comité des travaux historiques. Paris,
J. Baudry, 15, rue des Saints-Pères, 1880.

50. — Histoire de la gravure dans l'école de Rubens, par
Henri Hymans, conservateur des estampes à la bibliothèque
royale de Belgique, professeur à l'Académie royale des beaux-
 
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