Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

DOI Artikel:
Parrocel, Etienne Antoine: Pascal Coste: Doyen des architectes de France
DOI Artikel:
Molmenti, Pompeo: Le Marquis Pietro Estense Selvatico, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0234

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
190 L'A

d'une pointe des plus spirituelles, par M. Viollet-le-Duc, dans
une préface sur l'architecture arabe.

« Infatigable pionnier de l'archéologie, n'allez pas croire
que M. P. Coste soit une façon d'homme de guerre, robuste,
imposant, sachant, comme certains Anglais et Américains, se
faire place partout; non pas, M. P. Coste est un petit homme
d'apparence timide, boitant par suite d'une fracture à la jambe,
tenant le moins de place possible partout où il se trouve ; mais
à son œil vif, à un sourire à la fois bienveillant et un peu nar-
quois, à une certaine carrure du front, on reconnaît bien vite
une de ces natures vivaces et persistantes, qui trouvent le moyen
d'arriver à leurs fins. Quand on connaît bien l'homme et un peu
l'Orient, on comprend comment M. Coste a pu passer partout,
dessiner partout comme dans son cabinet. N'attendez de M. Coste
autre chose qu'une description simple, quelques dates, quelques
faits historiques relatifs aux édifices qu'il fait graver; puis, c'est

RT.

tout. Il laisse au public le soin des déductions. Il fait des cen-
taines de kilomètres *, n'importe comment, et passe à un autre
monument. J'avoue que cette modestie antique, à la façon d'Hé-
rodote et de Xénophon, est un avantage considérable ; c'est un
hommage que je me plais ici à rendre à notre vénérable doyen. »

Qu'on ne s'y trompe pas, cependant, cette candeur, cette
simplicité dont parle M. Viollet-le-Duc n'était qu'apparente;
sous ces dehors de modestie antique, M. Coste avait la conscience
parfaite de sa valeur et de sa personnalité; doué d'une fermeté
de caractère inébranlable, il savait que son oeuvre parlerait un
jour, qu'il ne serait pas oublié, et il attendait avec confiance les
jugements de la postérité.

Marseille, dont il est un des enfants illustres, lui réserve
une première couronne; elle va faire placer son buste dans le
palais du commerce qu'elle doit à son talent.
1 E. Parrocel.

LE MARQUIS PIETRO

Le 26 février de cette année, mourait à Padoue, entouré
des soins affectueux de ses amis, suivi des regrets de tous ses
concitoyens, le marquis Pietro Estense Selvatico. Il mourait
au moment où, plein d'ardeur, malgré les infirmités de l'âge,
il se préparait à publier un livre sur l'architecture du moyen
âge. L'art fut sa première et sa dernière pensée. L'Italie perd
avec lui son meilleur critique, le plus compétent en matière
artistique.

Cette Revue doit un souvenir affectueux à Selvatico, dont
le nom a figuré mainte fois dans ses pages.

Le marquis Estense Selvatico naquit à Padoue en 1803, le
27 avril. Il commença des études classiques, mais il abandonna
très jeune les auteurs latins pour s'adonner avec une grande
ardeur aux arts plastiques, sous la direction de Demin, peintre
incorrect, mais plein d'imagination, dans l'atelier duquel il
dessina le nu et s'exerça à peindre. Mais il ne tarda pas à
renoncer à la peinture ou il réussissait médiocrement, et il se
mit à étudier l'architecture. Pendant plusieurs années il reçut
les conseils de Jappelli à Padoue, de Cagnola à Milan, et même
de son ancien maître Demin, qui avait en architecture de
sérieuses connaissances. C'est d'après les dessins de Selvatico
que fut construite la façade du dôme de Trente et de quelques
autres édifices. Dans ses fréquents voyages en Italie et à l'étran-
ger, il observa et étudia les conditions de l'art, et commença à
écrire avec beaucoup de verve et beaucoup de courage sur les
méthodes d'enseignement artistique qui étaient appliquées dans
les écoles italiennes. Dans la froide atmosphère des académies,
les audacieuses doctrines de Selvatico passèrent pour des pro-
fanations ; aussi le scandale fut-il grand, quand, en 1850, il fut
élu secrétaire de l'Académie impériale et royale de Venise.

Il profita de ces fonctions pour introduire des innovations
et des réformes qui lui valurent à la fois des haines ardentes et
de vives sympathies. Il fut le premier qui, en Italie, osa porter la
main sur les vieilles forteresses, à l'abri desquelles les pédants
du pinceau prétendaient mettre en sûreté leur gloire usurpée.

Fatigué de luttes et d'honneurs, il se retira, en 1858, à
Padoue, où il avait fondé une école de dessin pour les ouvriers.
Là, il continua à s'occuper de l'enseignement, et à publier des
livres, dans lesquels l'admiration pour l'art du passé ne lui
faisait pas oublier les nécessités du présent et les aspirations de
l'avenir. Sa vieillesse fut triste. Il fut tourmenté par des souf-
frances physiques.

ESTENSE SELVATICO

Il nous écrivait peu avant de mourir : « Aux souffrances
s'ajoute une surdité qui m'enlève la consolation d'échanger
mes pensées avec mes amis au moyen de la parole vivante. La
perte de l'ouïe est celle qui fait le plus cruellement sentir à
l'âme combien l'échange des idées par la parole est une des
fonctions les plus essentielles de la vie morale. Ah ! mon cher
ami, si vous saviez combien je suis malheureux! »

Il mourut comme meurent les justes, sans terreurs et sans
regrets, avec la conscience tranquille et pleine de confiance dans
la bonté divine.

Son nom vivra longtemps par ses oeuvres. Il nous serait
impossible d'enregistrer les titres de toutes les brochures et de
tous les articles de Selvatico, Nous donnerons seulement ici
l'indication de ses œuvres principales en témoignage de la sur-
prenante activité de cet homme.

1. Sulla Cappellina degli Serovagni, nell' Accademia di
Padova e sui profili di Giotto in essa dipinti (con tavole).
Padova, 1836, in-40. Ve ne è una seconda edizione ; 144 pages.

2. Pensieri sulï ai'chitettura civile e religiosa. In-12,
Padova, 1840; 100 pages.

3. Sulï educapone del Pittore storico odierno italiano.
Padova, 1842. In-40, 543 pages.

4. Studi sulla architettura e la scoltura in Venepa (con
vignette). Milano, 1847. In-40, 52g pages.

5. Storia estetica-critica délie arti del disegno. Venezia,
1852-56. Due volumi in-40, 15 17 pages.

6. Guida di Venezia (insieme a Vincenzo Lazzari). Venezia,
1852. In-40, 32J pages.

7. Scritti d'Arte. Firenze, 1859, Barberini. In-12, 408 pages.

8. Arte ed artisti. Studi e racconti. Padova, 1863. In-40,
479 pages.

9. Le Scuole pittoriche délia Grecia e délia Italia. Torino,
1865. In-12. È rinchiuse nella Enciclopedia popolare del Bembo,
310 pages.

10. Giuda di Padova e de' suoi contorni (con illustrazioni).
Padova, 1869. In-40, 438 pages.

11. L'Arte nella Vita degli artisti. Racconti storici. Firenze,
Barbene, 1870. In-12, 526 pages.

12. Il Disegno élémentare e superiore ad uso délie scuole
private e pubbliche d'Italia. Con 12 tavole litografate. Padova,
Sacchetto, 1872. In-40, 200 pages.

13. Le Arti de Disegno in Italia storico e critico. Milano,

1. M. Coste avait ainsi parcouru, non seulement l'Orient, mais il avait encore voyagé en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Norwège, en
Suéde, en Danemarck, en Finlande, en Russie, en Italie, en Espagne, au Maroc, etc., réunissant des vues de tous ces pays s'élevant à près de 4,000 dessins et donnant
une distance parcourue de 30,000 lieues.
 
Annotationen