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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Molmenti, Pompeo: Le Marquis Pietro Estense Selvatico, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0235

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LE MARQUIS PIETRO ESTENSE SELVATICO.

191

1876. In-40 (è pubblicato il solo un volume, che tratta
dell' Arte antica), 384 pages.

Au milieu de leurs hardiesses, les opinions de Selvatico
conservaient une certaine couleur d'érudition classique; mais à
côté de l'étude profonde, on sentait dans ses écrits le frémisse-
ment d'une vie intense, les hautes aspirations d'un esprit ardent,
qui n'avait que du mépris pour les stupides résistances des

ignorants, incapables de comprendre les nécessités du progrès.
Au milieu des emportements de la lutte, cet esprit impatient se
laissa parfois aller à des paradoxes et à des subtilités qui don-
nèrent prise contre lui. Bien que nourrie de sérieuses études,
son intelligence se laissait volontiers séduire aux impressions
du moment.

Pour peu qu'une idée eût l'air de concorder avec ses prin-

Poktrait du marquis Pietro Estense Selvatico. — Gravure de Smceton et Tilly.

cipes, il l'embrassait sans l'analyser, et ne savait pas toujours se
défendre assez complètement des entraînements des milieux où
il vivait. Mélange étrange de pédant et d'artiste, de grâce décente
et de violence sarcastique, d'indomptable ténacité et d'irrésolu-
tion ! Au temps que Selvatico commença à manifester ses idées,
deux partis adverses se disputaient la direction artistique du
pays ; d'un côté, la tradition classique canovienne s'imposait à la
peinture sous prétexte d'idéal ; de l'autre, l'école des novateurs,
tumultueuse, inquiète, cherchait dans la peinture une conception
politique ou morale. Selvatico eut le mérite de combattre ces

deux écoles en introduisant en Italie une critique libre, qui
demandait le pourquoi et le comment des choses. Il repoussait
et combattait l'immobilisme de ceux qui, comme Demin et
Paoletti, s'inspiraient des œuvres de Canova, et réduisaient l'art
à un pur pédantisme. La critique de Selvatico, énergique, vio-
lente, eut le mérite de réveiller de leur engourdissement beau-
coup d'artistes nourris d'enseignements et de formules, qui ne
pouvaient parler ni au cœur ni à l'esprit des nouvelles généra-
tions.

{La suite prochainement.) P. G. MOLMENTi.
 
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