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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Chronique française
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0268

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CHRONIQUE FRANÇAISE

Le budget des beaux-arts comprend pour 188 î un crédit
de 500,000 francs destiné à des commandes artistiques pour
la décoration de nos monuments publics. A propos de ce cha-
pitre, la commission s'est préoccupée des commandes pour la
décoration du Panthéon. Ces commandes remontent, on le sait,
à plusieurs années. Aujourd'hui presque toutes les peintures
sont terminées; seul M. Meissonier a renoncé à exécuter la
commande qu'on lui avait donnée. Mais une nouvelle question
se pose. Dans une de ses dernières séances, la commission du
budget, réunie en séance générale, a voté la suppression totale
des chapelains de Sainte-Geneviève et a émis le vœu que le Pan-
théon, dont ces chapelains forment actuellement le clergé, soit
rendu à sa destination primitive, c'est-à-dire redevienne exclu-
sivement un lieu de sépulture pour les grands hommes. En cet
état, la commission a émis l'avis qu'il conviendrait de réserver
toute décision sur l'emploi des peintures commandées pour le
Panthéon, jusqu'à ce que l'on ait statué sur la destination de
cet édifice.

La commission du budget a manifesté d'un autre côté le
désir d'en finir avec la situation toujours pendante de l'École
des beaux-arts. Cet établissement est trop à l'étroit dans le local
actuel : faute de place, on a dû entasser dans des caves une
grande partie de la belle collection des moulages qu'il possède.
Pendant la crue de la Seine, l'hiver dernier, ces caves ont été
inondées, et les moulages qu'elles renfermaient, étant restés
pendant trois semaines sous une couche d'un mètre et demi
d'eau, ont été complètement détruits. On sait qu'un projet
d'agrandissement de l'École a été étudié par le conseil supérieur
des bâtiments civils; il est urgent que ce document soit présenté
au parlement.

Signalons encore le vœu émis par la commission que la
manufacture de Sèvres soit tenue d'exposer désormais chaque
année au Salon, si cela est possible, ou dans des expositions
spéciales, une partie de ses produits de l'année courante.

— M. Félix Régamey, qui avait été chargé par le ministère
des beaux-arts d'une mission aux États-Unis, pour recueillir des
documents sur l'enseignement populaire du dessin dans ce pays,
vient de revenir à Paris, après un voyage qui n'a pas duré moins
de huit mois.

Il rapporte les éléments d'un très intéressant rapport sur les
progrès considérables faits, dans ces dernières années, en Amé-
rique, par l'enseignement du dessin. Là-bas, comme en Angle-
terre, comme en Allemagne, comme en Italie, on a compris
quel grand rôle joue le dessin dans le développement intellec-

tuel des enfants, et de quelle précieuse ressource il est pour les
industries artistiques, c'est-à-dire pour la richesse nationale.

M. Félix Régamey, qui avait du reste habité déjà les États-
Unis pendant quatre années, se propose de publier simultané-
ment, à Paris et à New-York, en même temps que son rap-
port officiel, — lequel, pour le dire en passant, sera illustré par
lui-même, — un « livre-album » sur l'Amérique artistique et
pittoresque.

Le succès qui a couronné sa révélation graphique du Japon
moderne ne fera pas défaut au nouveau et vaste travail qu'il a
entrepris, et dont la publication est prochaine.

Le monument de la République. — On se rappelle que, il y a
quelques mois, lors du concours organisé par la ville de Paris
pour l'érection du monument de la République, le jury chargé
de désigner à la première épreuve les trois projets dignes d'être
admis à un second essai laissa de côté l'œuvre de M. Jules
Dalou, laquelle se trouvait à beaucoup d'égards, comme le
démontra notre directeur, M. Eugène Véron, dans un article
! spécial, très supérieure à celles des concurrents choisis.

L'œuvre de M. Jules Dalou fut très chaudement recom-
mandée néanmoins au conseil municipal de Paris par plusieurs
membres du jury. Nous apprenons qu'il est question d'ériger
ce monument à la place du Trône. L'administration de la ville
a fait établir le devis qui monterait à la somme de 270,000 francs.

Le monument funéraire de Corot. — L'inauguration du mo-
nument érigé à la mémoire de Corot a lieu à Ville-d'Avray, le
27 mai 1880, à l'heure même où nous mettons sous presse.

Nous ne doutons pas que le nombre des personnes qui ont
tenu à rendre ce dernier hommage à Corot ne soit très considé-
rable. Nous reviendrons sur cette cérémonie.

Le monument funéraire de Samson. — L'inauguration du
monument élevé à Samson, le célèbre acteur de la Comédie-
Française, a eu lieu le 17 mai, au cimetière Montparnasse. Le
tombeau, construit en granit, se compose d'une pierre hori-
zontale, à la tète de laquelle se dresse une stèle supportant le
buste en bronze du comédien, dû à M. Crauk. Samson est posé
de trois quarts. Le manteau qui l'enveloppe et qui s'entr'ouvre
laisse voir le masque de la comédie antique, et un rouleau de
papier portant cette inscription : « Comédie-Française, 1826-
1865. »

M. Perrin, l'éminent administrateur du Théâtre-Français,
a prononcé, à l'occasion de cette cérémonie, un remarquable
discours.

NECROLOGIE

— M. Paul de Musset, notre collaborateur, est mort
quelques jours après la fête célébrée au Trocadéro en l'hon-
neur de son frère. L'état de sa santé ne lui avait pas permis
d'y assister. Personne, cependant, ne prévoyait une fin aussi
prochaine. Paul de Musset n'était pas un écrivain d'art dans
le sens propre du mot, mais il avait pour les arts un goût

vif et éclairé, et il avait accueilli avec un empressement
plein de cordialité la demande que nous lui avions faite de
nous prêter son concours. C'était un homme aimable, et sa
réputation comme écrivain serait certainement plus grande,
s'il n'avait été quelque peu absorbé kdans le rayonnement
de la gloire de son frère.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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