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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Parrocel, Etienne Antoine: Pascal Coste: Doyen des architectes de France
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0229

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pascal coste1

DOYEN DES ARCHITECTES DE FRANCE

Une fois dans sa chaire de professeur, la santé de M. Coste
s'était peu à peu rétablie ; ses vacances furent dès lors invaria-
blement consacrées à des voyages ayant pour but de grossir le
nombre de ses dessins, puis quelques congés supplémentaires et
des missions spéciales contribuèrent également à enrichir sa
collection.

Toutes ces pérégrinations sont racontées dans ses mémoires
avec une désespérante monotonie qui vous forcerait malgré

médaille d'or de deuxième classe pour ses dessins coloriés sur
l'architecture arabe.

En 1836 et en 1837, les vacances de M. Coste furent encore
employées par lui à visiter la Hollande, la Belgique et une
partie du nord de la France, enrichissant sa collection de
cent cinquante-trois nouveaux dessins; puis en 1838 ce fut le
midi qu'il visita jusqu'à Dijon.

Nous arrivons ici à la période la plus brillante de la vie de

vous à en suspendre la _ _,__irarEgEresrèmgKà; M. Coste. En 1839, il est

lecture, si parfois la des-

cription plus détaillée d'un
paysage, d'une réception
officielle, dont l'auteur a
été l'objet de la part de
quelque souverain, d'une
réflexion sur les hommes ou
sur les choses de l'Orient,
ne venait comme des oasis,
reposer votre vue et rani-
mer votre attention : le style
est alors d'une merveilleuse

limpidité dans son laco- iyjBSÎgi*W^ -~ combats qui ont illustré la

nisme et la phrase, toujours
brève, claire, devient so-
nore, imagée; toutefois, ces
élans sont rares dans son
second volume.

Dans la période de dix
années, de 1829 à 1839,
époque de son grand voyage
en Perse, nous voyons
M. Coste recevant la visite
de M. de Lamartine, ac-
compagné de sa femme et
de son fils. L'illustre poète
se rendait en Orient, et il
obtenait de notre architecte
les renseignements les plus
précieux pour le voyage

désigné pour faire partie de
l'ambassade française en
Perse, dont le séjour se
prolongea jusqu'en 1841.

Le Véloce, sur lequel
il était embarqué, avait à
son bord M. Gudin, deux
de ses élèves, M. Laurens,
neveu du général Athalin,
et M. Julien. M. Gudin avait
reçu l'ordre de Louis-Phi-
lippe de peindre la série des

marine française depuis les
côtes d'Angleterre jusqu'à
Constantinople, aujour-
d'hui au musée de Ver-
sailles. Six dessinateurs se
trouvaient ainsi réunis sur
le Véloce, car M. Flandin
et un amateur faisaient
partie du voyage. L'île
d'Elbe, la Sicile, la Grèce,
où ils séjournèrent, lui
payèrent un large tribut,
aussi bien que les côtes du
Bosphore jusqu'à Constan-
tinople, où ils se séparèrent;
le prince de Joinville, s'y
trouvant alors à bord de sa

qu'il allait entreprendre. Wyc//Jj/Êi!$iÈ&^nw I |£!SéE!!S \ \ \\ I^VA^TvoPSIII frégate la Belle-Poule, vint

En 183 2, M. Coste visite rendre visite au Véloce.

l'Italie et il en rapporte cent p/^^^y^^j==g~^4^gg^g^-^ . \\^^\ M Ici dans ses notes

seize dessins ou croquis des jJjîrJLt i>?/ ' ' ~ j^tTIi Y\ \t 7^~7 M. Coste sort de ses habi-

A rssctll cette, nt'rfy 1 (fie.

monuments les plus impor- „ n »« tudes de laconisme : le spec-

r r Grande salle du Palais du commerce de Marseille. r

tants. En 1833, l'église Construit par Pascal Coste. — Dessin de J. B. Drouot. tacle du Bosphore où il

Saint-Lazare de Marseille vient de pénétrer lui ar-

étant mise au concours, le projet de M. Coste fut choisi à rache un cri involontaire d'admiration, il devient éloquent;

l'unanimité. écoutez-le : « Enfin, le 22, à sept heures du matin, Constanti-

En cette même année 1833, recommandé par M. Hugot au : nople sortait des eaux pour nous. Au loin, sur un fond de

ministre de l'instruction publique, M. Coste obtint une subven- lumière transparente se détachait la silhouette de la cité des

tion de vingt-cinq mille francs pour l'impression des dessins de ! sultans. D'abord les édifices se dégageaient insensiblement des

son architecture arabe, publiée par Firmin Didot, puis, à son brumes de l'horizon, et à chaque élan du navire, le tableau se

retour à Paris, M6'' de Mazenad le chargea de la construction de dessinait moins confus, moins indécis. La toile se leva enfin

l'église Saint-Joseph. 1 avec son inconcevable magie, tout à coup surgirent en foule

En 1835, M. Coste profita de l'envoi de trois navires cons-
truits à Marseille pour le compte du bey de Tunis, pour
explorer la Tunisie et un peu plus tard l'Algérie et le Maroc.
Les descriptions et les dessins que M. Coste rapporta de ces
divers voyages ne furent pas les moins intéressants de sa
collection.

La même année 1835, M. Coste obtint à l'exposition une

dans toute leur grâce architecturale les palais, les minarets, les
dômes, les kiosques, montant les uns sur les autres, se suspen-
dant dans les airs et nous ouvrant d'incomparables perspectives
de lumière, des murs hardiment lancés, découpés à jour, et tout
cela était baigné dans une douce et flottante atmosphère; l'idéal
se réalisait au milieu des plus étonnants paysages. »

■ M. Coste était heureux, nulle préoccupation de métier

Voir l'Art, 6e année, tome II, page 45.
 
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