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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Jouin, Henry: [Autographes inédits d'artistes franҫais], [2], Eugène Delacroix
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0166

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i36

L'ART.

II

EUGÈNE DELACROIX

L'ARCHITECTE DE JOLY, CANDIDAT AU FAUTEUIL DÉ PERCIER
LA STATUE DE CORNEILLE A ROUEN

L'architecte Percier, titulaire du deuxième fauteuil de sa section à l'Institut, était mort le
5 septembre 1838. Au nombre des candidats qui briguèrent sa succession figure l'architecte de la
Chambre des députés, De Joly (Jules-Jean-Baptiste), né en 1788, mort le ici" février 186). Dela-
croix, qui avait commencé des démarches pour son propre compte, l'année précédente, après la
mort de Gérard ', recommande De Joly à son ami David d'Angers. Avec moins de générosité,
Delacroix eût pu songer à ne pas épuiser son crédit. Il avait éprouvé déjà deux échecs \ et la
route qui devait le conduire à l'Institut s'annonçait comme devant être longue et difficile. On sait
que le peintre des Femmes d'Alger n'obtint justice que vingt ans plus tard (10 janvier 18^7). Il
devait remplacer Paul Delaroche. Le successeur de Percier fut élu le 10 novembre 1838. Ce ne
fut pas De Joly. Huvé (Jean-Jacques-Marie), l'architecte du château de Saint-Ouen, de la Made-
leine et de la Salle Ventadour, élève de Percier, vint occuper la place de son maître. Artiste
éminent, homme d'une rare bienveillance, Huvé, on se le rappelle, reçut de Raoul Rochette, au
jour de ses funérailles, un hommage non moins juste que distingué.

Du second paragraphe de la lettre de Delacroix nous avons peu cà dire. Il s'agit de la statue
de Corneille, par David d'Angers, érigée sur le pont de Rouen (10 octobre 1834). Nous avons
décrit cette figure dans notre livre sur le statuaire, et une gravure de Leroux complète notre
texte1. Plus d'un critique a jugé sévèrement la statue de Corneille que Delacroix proclame une
œuvre remarquable du maître le plus fécond des temps modernes. Ne pouvons-nous croire que
le bronze de David est en harmonie avec le milieu qu'il décore? Delacroix qui «vient de Rouen »
doit savoir ce qu'il dit. — H. J.

A David d'Angers.

« Mon cher ami,

« Je viens vous demander votre appui bienveillant à l'Institut pour De Joly, architecte de la
Chambre des députés, si toutefois vous n'avez pas d'engagement ou d'inclination particuliers qui s'y
opposent. Je vous en serai très reconnaissant.

« Je viens de Rouen : j'ai vu votre Corneille que je ne connaissais pas. C'est un beau
monument dans une belle place. Mais c'est surtout une belle sculpture, et à mon sens une de
vos meilleures choses. Recevez-en donc ici mes compliments avec mes souvenirs bien affectueux et
bien dévoués.

« Eue. Delacroix.

« Le 9 octobre iSjS.

« Monsieur, Monsieur David, statuaire, membre de l'Institut, etc., etc.
« Rue d'Assas. n° 14 » 4.

1. Voyez Lettres de Eugène Delacroix, 1815 à i85j, recueillies et publiées par M. Philippe Burtv. Paris, Quantin, 1878, in-8°, p- ^7-

2. Schnetz et Langlois lui furent successivement préférés dans l'espace d'une année,
j. Tome ier, p. 274-277; tome II, p. 280.

4. Du cabinet de M. Henry Jouin.
 
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