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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0372

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3i2 L'ART.

sur son bûcher, statue, plus une esquisse bas-relief de Jeanne
d'Arc. — M. Grasset (ire anne'e) : Dédale et Icare, bas-relief,
plus une copie en marbre de l'Enfant à l'oie, du Vatican. —
M. Injalbert (40 anne'e) : l'Amour et l'Hyménée, groupe plâtre
et marbre, plus un plâtre qui aurait dû venir l'an dernier.

Angleterre. — Une fort remarquable exposition de casques
anciens a été organisée par les soins de M. W. Burgess et de
M. le baron de Cosson dans les salons du Royal Archœological
Institute, à Londres {New Burlington Street).

— De son côté, le Burlington Fine Arts Club a ouvert sa
galerie à une exposition rétrospective d'aquarelles d'artistes
morts depuis 1800 jusqu'à nos jours; cette exhibition nous

— M. Algernon Graves vient de terminer un catalogue
alphabétique complet de tous les artistes qui ont exposé à la
défunte British Institution, de 1806 à 1867, avec la liste de tous
les ouvrages exposés qui ne se sont pas élevés à moins de
28,827, exécutés par 3.408 artistes.

Belgique. — Le 15 juin, le Cercle artistique et littéraire
de Gand a inauguré son nouveau local par une exposition de
l'œuvre de Liévin de Winne qui ne comprend pas moins de
quatre-vingts toiles. M. Jules Breton, qui était intimement lié
avec le très regretté portraitiste, était à cette occasion l'hôte du
Cercle et y a parlé en termes émus du talent si distingué de
son ami.

initie à un art de transition d'un très sérieux intérêt. Le Club —Le 1 5 juin a été ouverte, au Cercle artistique et littéraire

a fait imprimer un catalogue des œuvres exposées rédigé avec le [ de Bruxelles, une exposition des tableaux peints par feu Louis
plus grand soin. | Dubois.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ETRANGERE

France. — L'État a fait au Salon les nouvelles acquisitions
suivantes :

Peinture : Assassinat de Marat, par M. Wertz. — Les
Girondins Pétion et Bu^ot le soir du 3o prairial, par M. Dupain.
—: Le général Dumourie^ et les volontaires de la Marne, par
M. Betsellère. —Le préfet Valentin reçu par le général Uhrich,
commandant la place de Strasbourg (19 septembre 1870), par
M. Poilleux-Saint-Ange. —Dante et Virgile aux enfers, (cercle
des traîtres à la patrie), par M. G. Courtois. — L'Absolution,
par M. Maurice Poirson. — Forêt de sapins au Belieu (Doubs),
par M. E. Isenbart.

L'État a acheté également le Joueur de billes, statue en
plâtre de M. Enderlin, l'œuvre qui a mérité à cet artiste le grand
prix de Florence. La ville de Paris avait eu un moment la
pensée d'acheter cette statue; mais M. Enderlin étant né à Bâle,
on a cru qu'il était étranger, et pendant le temps qu'on a mis à
chercher les renseignements nécessaires, les crédits se sont
trouvés épuisés.

M. Enderlin est bien en effet né à Bâle, mais de parents fran-
çais. Il est Alsacien; ilasatisfait en France à la loi du recrutement,
et pendant la guerre de 1870, il a servi sous le drapeau français.

Nous devons ajouter du reste que la qualité d'étranger
ne serait pas du tout à nos yeux une raison pour que nous
croyions devoir hésiter à attribuer le prix de Florence à l'œuvre
qui nous paraîtrait le mieux le mériter. L'Art est une œuvre
essentiellement internationale. Nous pourrions d'ailleurs nous
autoriser de l'exemple que nous donne l'État, qui vient d'acheter
la Forêt de sapins à un artiste qui est né et est resté Prussien.

— La première réunion du Congrès annuel des architectes
s'est tenue dans le grand hémicycle de l'École des Beaux-Arts.

Le bureau était composé de M. Jules Bailly, de l'Institut,
président, assisté de MM. de Joly, Uchard, assesseurs, et Nor-
mand, secrétaire.

Au début de la séance, M. Bailly a lu l'ordre des travaux
du Congrès.

Le programme comporte en outre des études techniques,
des conférences par MM. A. Lenoir, Charles Blanc, de l'Acadé-
mie des Beaux-Arts, et Desjardins, de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, des visites au Lycée de Vanves, à l'École
de pharmacie, à l'Hospice des convalescents au Vésinet et au
Musée de Saint-Germain.

La distribution des médailles décernées par la Société cen-
trale des architectes a été faite sous la présidence de M. E. Tur-
quet, sous-secrétaire d'État au ministère des Beaux-Arts.

Cette cérémonie, qui marque la fin du Congrès des archi-
tectes, a été suivie d'un banquet au Grand-Hôtel.

Italie. — Le 6 juin ont été inaugurés, à Modène, le monu-
ment élevé à Ciro Menotti, œuvre du sculpteur Sighinolfi; à
Matelica, le monument érigé en l'honneur de Victor-Emmanuel,
et à Teramo le buste d'Aurelio Saliceti.

■— MM. Alinari frères, qui ont créé à Florence le plus impor-
tant établissement photographique de la Péninsule, viennent
d'enrichir leur magnifique collection de reproductions artisti-
ques, d'une très remarquable et très complète série consacrée à
Bologne.

— Les fouilles entreprises, il y a deux ans, pour le dégage-
ment de la pente nord-ouest de la Velia sont entièrement termi-
nées. La Via Sacra est découverte depuis l'Arc de Titus jusqu'au
remblai qui a été conservé pour le passage de la rue de San
Lorenzo in Miranda, de sorte que l'on connaît parfaitement
aujourd'hui tout son parcours du pied du Palatin au Capitole.

L'église des Saints-Côme-et-Damien se trouve maintenant
comme suspendue au-dessus du Forum ; sa porte de bronze et
les deux jolies colonnes de porphyre qui en décoraient l'entrée
de ce côté ont été enlevées, et les ouvriers sont occupés à conso-
lider et à réparer la première des deux rotondes composant
l'église, dont l'entrée se trouve actuellement placée dans la rue
de San Lorenzo in Miranda. Le petit oratoire des amants de
Jésus et de Marie, qui était si étrangement accoté à l'église des
Saints-Côme-et-Damien, a disparu. Les colonnes antiques de
cipolin qui en précédaient l'entrée ont été seules conservées et
dégagées jusqu'au plan du sol antique et font un fort bel
effet.

Les fouilles de toute cette partie du Forum n'ont pas amené
de découvertes très importantes; on a seulement mis au jour
une grande quantité de fragments de sculptures d'un certain prix
et permis de compléter d'une manière certaine la topographie
de la plus grande partie du Forum romain. Il serait malheu-
reusement bien difficile, et en tout cas extrêmement coûteux,
de pousser son dégagement au-delà de la rue du Campo Vaccino,
c'est-à-dire vers les autres forums de César, d'Auguste, de
Trajan.

Il est à désirer qu'une surveillance sévère soit établie sur
toute cette pente de la Velia, si l'on ne veut pas qu'il s'y produise
ce qui a lieu de l'autre côté de l'Arc de Titus, où les ruines
adossées au Palatin sont passées à l'état de latrines publiques et
où il est à peu près impossible d'y pénétrer sans assister à des
spectacles qui blessent l'honnêteté.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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