DOI Artikel:
Burty, Philippe: Le Salon de 1880, [4], Lettres des jurés - les paysages
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0274
La Pira Benaetz, a Saint-Just-sur-Loire.
Dessin de C. Beauverie. d'après son tableau. (Salon de r8So.)
LE SALON DE 1880'
LETTRES DES JURÉS — LES PAYSAGES
Nous nous proposons de passer en revue aujourd'hui les Paysages. « Le temps est beau
pour la saison. »
Il n'est pas déplacé de parler à ses lecteurs des prairies vertes, des rivières propices à la
« pleine eau », des bois où l'on emporte un livre et où le doux sommeil vient se poser sur vos
paupières et les clore, pendant que le soleil darde des rayons si brûlants.
Mais auparavant, il nous faut parler d'incidents qui complètent la physionomie de ce Salon,
et nous révèlent quelles mains traîtresses lâchaient les écluses pendant les séances du jury. En ne
nous dérobant point à l'honneur d'en écrire ici le compte rendu, nous acceptions de le faire
complet. Nous n'en reverrons probablement plus de semblables, au moins sous cette forme
administrative. Hâtons-nous donc de raconter ce qui vient de se passer à ses portes, à propos
de lui, comme nous avions commencé à le faire dans notre premier article.
Nous avons cité (pages 148 à 149) des lettres adressées à l'administration par des artistes
mécontents, et, on peut le supposer, très désireux de mettre, par la voie du Figaro, le public
dans la confidence de leurs irritations. Un député, M. Robert Mitchell, a recueilli en bouquet
toutes les réclamations, et sans y mettre suffisamment d'ordre, est venu l'apporter sur la tribune
de la Chambre des députés. Pour notre part, nous trouvons ce précédent excellent en principe. Il
est indispensable que les députés et que le pays s'habituent à regarder les Beaux-Arts comme
un terrain sérieux, sur lequel germe et fructifie incessamment une grosse part de la gloire
et de la fortune de la France. En Angleterre, pays parlementaire par excellence, des inter-
i. Voir l'Art, 6e année, tome II, pages 145, 175 et 201.
Dessin de C. Beauverie. d'après son tableau. (Salon de r8So.)
LE SALON DE 1880'
LETTRES DES JURÉS — LES PAYSAGES
Nous nous proposons de passer en revue aujourd'hui les Paysages. « Le temps est beau
pour la saison. »
Il n'est pas déplacé de parler à ses lecteurs des prairies vertes, des rivières propices à la
« pleine eau », des bois où l'on emporte un livre et où le doux sommeil vient se poser sur vos
paupières et les clore, pendant que le soleil darde des rayons si brûlants.
Mais auparavant, il nous faut parler d'incidents qui complètent la physionomie de ce Salon,
et nous révèlent quelles mains traîtresses lâchaient les écluses pendant les séances du jury. En ne
nous dérobant point à l'honneur d'en écrire ici le compte rendu, nous acceptions de le faire
complet. Nous n'en reverrons probablement plus de semblables, au moins sous cette forme
administrative. Hâtons-nous donc de raconter ce qui vient de se passer à ses portes, à propos
de lui, comme nous avions commencé à le faire dans notre premier article.
Nous avons cité (pages 148 à 149) des lettres adressées à l'administration par des artistes
mécontents, et, on peut le supposer, très désireux de mettre, par la voie du Figaro, le public
dans la confidence de leurs irritations. Un député, M. Robert Mitchell, a recueilli en bouquet
toutes les réclamations, et sans y mettre suffisamment d'ordre, est venu l'apporter sur la tribune
de la Chambre des députés. Pour notre part, nous trouvons ce précédent excellent en principe. Il
est indispensable que les députés et que le pays s'habituent à regarder les Beaux-Arts comme
un terrain sérieux, sur lequel germe et fructifie incessamment une grosse part de la gloire
et de la fortune de la France. En Angleterre, pays parlementaire par excellence, des inter-
i. Voir l'Art, 6e année, tome II, pages 145, 175 et 201.