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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Goncourt, Edmond de: La maison d'un artiste au XIXe siècle, [3]: les portraits gravés de femmes du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0273

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LA MAISON D'UN ARTISTE AU XIXe SIÈCLE. 221

Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin, née en 1681, morte en 1749. Peinte par de Troy,
gravée par de Launay. La meilleure connaisseuse de l'humanité de son temps a des traits fins,
finauds, des yeux à l'interrogation perçante, et avec cela une longue physionomie, pâle, étrange,
nébuleuse.

Mlle Térouene. Estampe en manière noire, sans nom de dessinateur et de graveur. Dans ce
portrait, qui pourrait bien être un portrait de pure imagination, Théroigne de Méricourt, les
cheveux épars sous une espèce de grand bonnet rouge, la poitrine sortant d'un pierrot débraillé
apparaît avec la robuste et rude beauté d'une harangère-Gorgone.

Anne Vallayer-Coster, de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en 1770. Dessinée
par elle-même, gravée par Letellier. Elle s'est exposée au public avec sa figure maigre, son
mince nez courbé, le petit air altier de sa tête fièrement rejetée en arrière.

M"6 Vanloo. Dessinée par Carie Vanloo, gravée par Basan. Une fillette au visage éveillé, le
chignon retenu par une grande épingle, tenant dans sa chemise retroussée et découvrant son
petit ventre, une grosse grappe de raisins.

Dame Julie de Villeneuve, Vence de Saint-Vincent. Peinte par Berthelemy, gravée par
Romanet. Des yeux aux paupières lourdes, un nez tourné à la friandise, une bouche sensuelle;
ainsi se montre la petite fille de M"'e de Sévigné, avec une chevelure dépeignée, et l'outrageant
décolletage d'une robe qui laisse voir et l'ombre de son aisselle et plus que la moitié de ses deux
seins.

Marie-Elisabeth-Jean-Baptiste Guyard, épouse de messire Charles-Paul de Bourgevin, de
Moligny, de Vialart. Peinte par Martin, gravée par Pessard. Un rare portrait d'une brune aux
noirs sourcils, à la coiffure en langues de flammes, couverte d'un voile de veuve.

Mme Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France. Peinte par Nattier en 175-5-, gravée par
Gaillard, sous l'allégorie de l'Eau. La quatrième fille de Louis XV, la grasse princesse que le
Roi appelait Coche, la bonne et paresseuse personne qui disait en montrant sa bergère : « Voilà
un fauteuil qui me perd », Nattier l'a montrée avec sa douce, sereine et pleine figure, en naïade,
accoudée sur une urne qui s'épanche, les roseaux d'une rivière derrière elle. Remarquons que
c'est presque l'arrangement de la figure mythologique de Nattier, gravée par Melliny et qui a
pour titre : a La Belle Source ».

Mme la marquise de V*** (la marquise de Villette). Dessinée par Pujos, gravée par Lingée.
La femme nommée « Belle et Bonne » par Voltaire, donne à voir une assez laide et brune
figure de petite savoyarde.

Edmond de Goncourt.

U.a suite prochainement.)
 
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