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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Burty, Philippe: Le Salon de 1880, [4], Lettres des jurés - les paysages
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0275

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LE SALON DE 1880. 223

pellations de cet ordre ne sont jamais repoussées, et généralement le Parlement nomme une
commission pour en examiner le bien fondé. Mais nous sommes persuadé que jamais un membre
de cette haute assemblée ne se risquerait devant ses collègues en étant aussi peu préparé que
l'était l'honorable M. Robert Mitchell. Dans un pays où chacun peut arriver au pouvoir, c'est-
à-dire au ministère, sans le secours préalable d'une révolution, chacun redouterait d'apprêter pour
ses adversaires une victoire aussi facile, et par cela même de les consolider.

Dans la séance du 18 mai, M. Robert Mitchell monte à la tribune et reproche au sous-
secrétaire d'Etat « de s'être montré trop sévère en ne permettant pas des sursis que le règlement
interdit mais que l'usage autorise ». Rappelons que cette chicane des sursis fut soulevée par le
président du jury, M. Bouguereau, qui lui-même en avait demandé un, sans autre prétexte que
celui de faire dessiner son tableau à son aise, dans son atelier ! — Mais n'interrompons pas
l'orateur, qui parle, souvent, avec plus d'esprit que de raison. « Les envois abondent. Au
groupement sympathique, que Ton a dû abandonner, succède le groupement chaotique. La

Scène rustique.
Dessin de C. Destrem, d'après son tableau. (Salon de 1880.)

cause principale est une cause générale, le système de l'épuration. Tout ce qui avait de
l'expérience a été sacrifié , le chef des expositions depuis trente ans (M. Buon), le chef du
catalogue (M. Olivier Merson, croyons-nous), les employés chargés du classement. De sorte que
l'exposition actuelle n'est qu'une répétition générale. Les ravages se sont étendus jusqu'aux
gardiens. M. le sous-secrétaire d'État a voulu démocratiser l'art, il a fait fausse route. Les
maîtres se retirent. Le centre de l'art se déplace...»

M. Turquet, après avoir déclaré, — ce qui est exact, puisque la Chambre a voulu
s'éclairer effectivement par la présence d'un de ses membres auprès de plusieurs ministères, en
créant des sous-secrétariats d'Etat, — « qu'il avait voulu faire pénétrer dans l'administration des
Beaux-Arts les idées représentées par la majorité », a vite abandonné ce terrain dangereux
et a repris celui des faits, où son adversaire ne s'était montré ni bien informé, ni bien retranché.
« M. Buon a été mis à la retraite parce qu'il avait atteint la limite d'âge et on lui a confié un
poste honorable. On n'a pas eu à révoquer un seul gardien, attendu qu'il n'y a pas pour les
expositions annuelles de service permanent ; on embrigade des hommes à la journée, et il est
difficile de considérer des manœuvres à trois francs par jour comme des hommes politiques. Les
 
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