L' art: revue hebdomadaire illustrée (6.1880 (Teil 2))

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L'ART.

Monnier en pied dont la ressemblance de'finitive frappera tous qui a guidé l'auteur : le désir de venger Monnier de l'obscurité
ceux qui l'ont connu. dans laquelle il paraît entrer. Ici, peut-être ne serai-je pas du

Et tout d'abord je signalerai le mobile à coup sûr généreux même avis que l'historiographe du caricaturiste. A mon sens,

Monnier manque à la fois de profondeur et d'ampleur. Il ne
pénètre pas assez avant ni ne plane pas assez haut. Sa verve, qui
fut celle d'un homme d'esprit, semble s'être émoussée à polir et

repolir jusqu'à l'excès la statue de Joseph Prudhomme. Il est
bien loin de la large envergure de Daumier. Son action s'est
exercée dans un champ par trop restreint. Non pas qu'il ait eu

Henry Monnier dans les divers rôles de la s Famille improvisée».
(Gravure tirée de Henry Monnier, par Champfleury. Paris, Denlu.)

tort de fronder les petitesses, les mesquineries ou les vices de la
bourgeoisie ; mais il aurait pu agrandir son cadre, élargir son
horizon, viser parfois plus haut. Certes les sujets ne lui eussent
pas fait défaut. Mais certaines amitiés qui, il faut le dire à son
honneur, ne lui procurèrent aucun profit, liaient son indépen-

dance sans le dégager de la servitude des besoins domestiques.
Il crut de bon goût de ne pas démasquer des prétentions sottes,
des positions acquises dans les antichambres, par la crainte
d'atteindre ceux de ses amis qui étaient entrés dans les fonctions
publiques par les portes basses.