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212
L'ART.
dans des dimensions plus grandes. La seconde femme du maître,
la belle Hélène, y brille dans tout l'éclat de sa jeunesse et de sa
beauté. La reproduction de son célèbre portrait, connu sous la
dénomination : het Pelsken (la petite pelisse), est des plus réus-
sies. L'eau-forte, d'après le Sacrifice à Vénus, un des plus im-
portants tableaux mythologiques que le grand maître flamand
ait jamais peintsl, exige sans doute des dimensions beaucoup plus
grandes que ne le comporte l'eau-forte; mais la gravure de
M. Unger nous offre néanmoins un charmant souvenir de cette
délicieuse composition, traitée avec autant de verve que
d'esprit. Dans la reproduction du Grand paysage avec Philémon
et Baucis, de Rubens, nous admirons un vrai tour de force
de l'aquafortiste. Pour compléter tous les genres de la pein-
ture, nous citons encore la Chasse an sanglier, d'après le fameux
Snyders, qui a si souvent ajouté des animaux aux peintures de
son ami Rubens, et nous mettons sous les yeux de nos lecteurs
la gravure vigoureuse et caractéristique que la pointe-de Unger
en a tracée.
Ces reproductions de tableaux de notre Musée impérial sont
accompagnées d'une excellente notice de M. Charles de Lûtzow,
professeur à l'Académie des beaux-arts. Inutile d'ajouter que ce
travail de l'écrivain d'art bien connu qui dirige la revue Zeitschrijt
fur bildende Kunst, qu'il a fondée il y a quinze ans, avec beau-
coup de talent et de circonspection, offre sur les tableaux
reproduits tous les renseignements qu'on puisse désirer. Les
rédacteurs du futur catalogue du Musée impérial, que nous
attendons depuis longtemps avec une impatience toujours crois-
sante, trouveront dans cette notice de précieux matériaux qui
faciliteront leur œuvre. N'oublions pas un ornement tout à fait
original et artistique dont l'aquafortiste a décoré le texte. Ce sont
de charmantes miniatures à l'eau-forte, de toutes petites gra-
vures d'après une quantité de tableaux moins considérables, que
Unger a semées dans le texte, et qui se détachent de la masse noire
de l'imprimé comme des joyaux multicolores. L'artiste a eu l'am-
bition de déployer dans ces miniatures toutes les qualités de son
esprit et de sa pointe, et très souvent elles nous intéressent par
la conception et par le faire, plus que les grandes eaux-fortes.
Nous avons transporté sur un cliché une de ces petites gravures,
une Madone, d'après Durer, pour la présenter à nos lecteurs ;
et bien que notre illustration ne rende pas l'effet exquis de l'eau-
forte, elle fait pourtant voir que Unger a imité la manière de
graver de Durer, avec beaucoup d'esprit et d'adresse.
L'éditeur, M. Miethke, a fait de son mieux pour la décoration
artistique de cet ouvrage, quant au papier, à l'impression des
eaux-fortes et au travail typographique. En France et en An-
gleterre, ces détails vont sans dire quand on parle d'une pareille
édition de luxe; mais chez nous, les éditeurs qui comprennent
ainsi leur tâche sont encore clair-semés.
Oscar Berggruen.
Directeur de la Société de gravure à Vienne.
CLXXXV
Diocèse de la Rochelle et Saintes. — L'art en Sain-
tonge et en Aunis. Ouvrage publié sous les auspices de
Sa Grandeur M*' l'évèque de la Rochelle et Saintes, par
l'abbé L. Julien-Laferrière, chanoine titulaire de la cathé-
drale, officier d'académie, correspondant de la Commission de
la topographie des Gaules, associé correspondant national de
la Société des antiquaires de France, président de la Com-
mission des arts et monuments historiques de la Charente-
Inférieure et Société d'archéologie de Saintes, inspecteur de
la Société française d'archéologie pour la Charente-Inférieure,
membre correspondant de la Société des études historiques de
i. Voir l'intéressant essai de M. Max Rooscs, conservateur du musée Plai
Die graphischen Kûnste, tome II, page
Paris, etc., etc. Mention honorable à l'Exposition de 1878.—
Tome I", 1" fascicule petit in-folio. Arrondissement de
Saintes. Toulouse, chezL. Hébrail, Durand et Delpuech, 1879.
M. l'abbé L. Julien-Laferrière a entrepris de faire à sa façon
— et c'est la bonne — l'inventaire des richesses d'art de son
diocèse. Il a commencé une série de livraisons, qu'il publie à ses
frais, et dont chacune doit contenir l'histoire et la description
d'un ou plusieurs des monuments du diocèse de la Rochelle et
Saintes. Le premier fascicule, que nous avons sous les yeux,
traite de l'abbaye royale des nonnains de Notre-Dame de Saintes
de l'ordre de Saint-Benoît.
Le volume s'ouvre par huit pages de texte, contenant
l'histoire de cette abbaye, et se continue par neuf héliogravures
par Desjardin, qui reproduisent les parties les plus curieuses du
monument.
L'érudition de M. l'abbé Julien-Laferrière remonte jusqu'à
596, et de nombreuses notes prouvent le sérieux des recherches
faites par l'historien. Il cite le Cartulaire inédit de la Saintonge,
publié en 1871 par l'abbé Grasilier, les Antiquitates benediclinœ
santonenses de Dom Estiennot, les Acta sanctorum des Bollan-
distes, la Gallia chrisiiana, Y Histoire de la Saintonge de
.Massiou. Il a lui-môme relevé des inscriptions tumulaires, et le
tout constitue un ensemble d'informations des plus satisfaisants.
L'auteur y a joint une nomenclature, par ordre de succes-
sion, des abbesses de Notre-Dame de Saintes, avec les armes de
chacune d'elles, et la liste des prieurés conférés par l'abbesse de
Notre-Dame de Saintes et des cures à sa présentation.
Les 9 héliogravures, qui sont très bien réussies, repré-
sentent :
!
i° Clocher de l'abbaye des Dames de Saintes; côté nord.
20 Portail, chapiteaux et archivoltes, partie gauche, de
l'église abbatiale de Notre-Dame de Saintes.
3° Portail, chapiteaux et archivolte, partie droite, de la •
même église.
4° Porte intérieure de l'abbaye des Dames de Saintes ;
2e étage, xviic siècle.
50 Deux portes intérieures de l'abbaye des Dames de
Saintes, ior et 20 étages, xvnc siècle.
6° Lutrin style Louis XV, provenant de l'abbaye des
Dames, qui se trouve aujourd'hui dans l'église Saint-Pallais de
Saintes.
7° Vue générale du donjon et du château de Pons. xnc et
xvu0 siècles.
8° Entrée principale du donjon de Pons, époque romaine,
v", xii" et xvu» siècles.
90 Entrée principale du donjon de Pons. Chapiteaux de
droite.
M. Julien-Laferrière donne un exemple qui mérite d'être
suivi, et qui le sera, espérons-le. On est resté trop longtemps,
en France, indifférent aux monuments qui sont non-seule-
ment des œuvres d'art, mais des documents historiques des plus
importants. L'ouvrage qui contiendra les résultats définitifs des
recherches et des études de M. Julien-Laferrière sera d'un très
vif intérêt pour quiconque s'intéresse à l'histoire et à l'art. Nous
reviendrons sur ce travail quand il sera complet.
Eugène Véron.
CL XXXVI
L'Art et la Vie, Almanach pour la maison allemande (Kiinst
ùnd Leben. Ein neuer Almanach Jur das deutsche Hausj, par
Fr. Bodenstedt. Un beau volume illustré, richement relié.
W. Spemann, Stuttgart. In-S". 2e année.
Cet Almanach, qui est en réalité une revue annuelle, est
tin-Moretus, à Anvers, sur tes Tableaux mythologiques de Rubens, dans la Revue
L'ART.
dans des dimensions plus grandes. La seconde femme du maître,
la belle Hélène, y brille dans tout l'éclat de sa jeunesse et de sa
beauté. La reproduction de son célèbre portrait, connu sous la
dénomination : het Pelsken (la petite pelisse), est des plus réus-
sies. L'eau-forte, d'après le Sacrifice à Vénus, un des plus im-
portants tableaux mythologiques que le grand maître flamand
ait jamais peintsl, exige sans doute des dimensions beaucoup plus
grandes que ne le comporte l'eau-forte; mais la gravure de
M. Unger nous offre néanmoins un charmant souvenir de cette
délicieuse composition, traitée avec autant de verve que
d'esprit. Dans la reproduction du Grand paysage avec Philémon
et Baucis, de Rubens, nous admirons un vrai tour de force
de l'aquafortiste. Pour compléter tous les genres de la pein-
ture, nous citons encore la Chasse an sanglier, d'après le fameux
Snyders, qui a si souvent ajouté des animaux aux peintures de
son ami Rubens, et nous mettons sous les yeux de nos lecteurs
la gravure vigoureuse et caractéristique que la pointe-de Unger
en a tracée.
Ces reproductions de tableaux de notre Musée impérial sont
accompagnées d'une excellente notice de M. Charles de Lûtzow,
professeur à l'Académie des beaux-arts. Inutile d'ajouter que ce
travail de l'écrivain d'art bien connu qui dirige la revue Zeitschrijt
fur bildende Kunst, qu'il a fondée il y a quinze ans, avec beau-
coup de talent et de circonspection, offre sur les tableaux
reproduits tous les renseignements qu'on puisse désirer. Les
rédacteurs du futur catalogue du Musée impérial, que nous
attendons depuis longtemps avec une impatience toujours crois-
sante, trouveront dans cette notice de précieux matériaux qui
faciliteront leur œuvre. N'oublions pas un ornement tout à fait
original et artistique dont l'aquafortiste a décoré le texte. Ce sont
de charmantes miniatures à l'eau-forte, de toutes petites gra-
vures d'après une quantité de tableaux moins considérables, que
Unger a semées dans le texte, et qui se détachent de la masse noire
de l'imprimé comme des joyaux multicolores. L'artiste a eu l'am-
bition de déployer dans ces miniatures toutes les qualités de son
esprit et de sa pointe, et très souvent elles nous intéressent par
la conception et par le faire, plus que les grandes eaux-fortes.
Nous avons transporté sur un cliché une de ces petites gravures,
une Madone, d'après Durer, pour la présenter à nos lecteurs ;
et bien que notre illustration ne rende pas l'effet exquis de l'eau-
forte, elle fait pourtant voir que Unger a imité la manière de
graver de Durer, avec beaucoup d'esprit et d'adresse.
L'éditeur, M. Miethke, a fait de son mieux pour la décoration
artistique de cet ouvrage, quant au papier, à l'impression des
eaux-fortes et au travail typographique. En France et en An-
gleterre, ces détails vont sans dire quand on parle d'une pareille
édition de luxe; mais chez nous, les éditeurs qui comprennent
ainsi leur tâche sont encore clair-semés.
Oscar Berggruen.
Directeur de la Société de gravure à Vienne.
CLXXXV
Diocèse de la Rochelle et Saintes. — L'art en Sain-
tonge et en Aunis. Ouvrage publié sous les auspices de
Sa Grandeur M*' l'évèque de la Rochelle et Saintes, par
l'abbé L. Julien-Laferrière, chanoine titulaire de la cathé-
drale, officier d'académie, correspondant de la Commission de
la topographie des Gaules, associé correspondant national de
la Société des antiquaires de France, président de la Com-
mission des arts et monuments historiques de la Charente-
Inférieure et Société d'archéologie de Saintes, inspecteur de
la Société française d'archéologie pour la Charente-Inférieure,
membre correspondant de la Société des études historiques de
i. Voir l'intéressant essai de M. Max Rooscs, conservateur du musée Plai
Die graphischen Kûnste, tome II, page
Paris, etc., etc. Mention honorable à l'Exposition de 1878.—
Tome I", 1" fascicule petit in-folio. Arrondissement de
Saintes. Toulouse, chezL. Hébrail, Durand et Delpuech, 1879.
M. l'abbé L. Julien-Laferrière a entrepris de faire à sa façon
— et c'est la bonne — l'inventaire des richesses d'art de son
diocèse. Il a commencé une série de livraisons, qu'il publie à ses
frais, et dont chacune doit contenir l'histoire et la description
d'un ou plusieurs des monuments du diocèse de la Rochelle et
Saintes. Le premier fascicule, que nous avons sous les yeux,
traite de l'abbaye royale des nonnains de Notre-Dame de Saintes
de l'ordre de Saint-Benoît.
Le volume s'ouvre par huit pages de texte, contenant
l'histoire de cette abbaye, et se continue par neuf héliogravures
par Desjardin, qui reproduisent les parties les plus curieuses du
monument.
L'érudition de M. l'abbé Julien-Laferrière remonte jusqu'à
596, et de nombreuses notes prouvent le sérieux des recherches
faites par l'historien. Il cite le Cartulaire inédit de la Saintonge,
publié en 1871 par l'abbé Grasilier, les Antiquitates benediclinœ
santonenses de Dom Estiennot, les Acta sanctorum des Bollan-
distes, la Gallia chrisiiana, Y Histoire de la Saintonge de
.Massiou. Il a lui-môme relevé des inscriptions tumulaires, et le
tout constitue un ensemble d'informations des plus satisfaisants.
L'auteur y a joint une nomenclature, par ordre de succes-
sion, des abbesses de Notre-Dame de Saintes, avec les armes de
chacune d'elles, et la liste des prieurés conférés par l'abbesse de
Notre-Dame de Saintes et des cures à sa présentation.
Les 9 héliogravures, qui sont très bien réussies, repré-
sentent :
!
i° Clocher de l'abbaye des Dames de Saintes; côté nord.
20 Portail, chapiteaux et archivoltes, partie gauche, de
l'église abbatiale de Notre-Dame de Saintes.
3° Portail, chapiteaux et archivolte, partie droite, de la •
même église.
4° Porte intérieure de l'abbaye des Dames de Saintes ;
2e étage, xviic siècle.
50 Deux portes intérieures de l'abbaye des Dames de
Saintes, ior et 20 étages, xvnc siècle.
6° Lutrin style Louis XV, provenant de l'abbaye des
Dames, qui se trouve aujourd'hui dans l'église Saint-Pallais de
Saintes.
7° Vue générale du donjon et du château de Pons. xnc et
xvu0 siècles.
8° Entrée principale du donjon de Pons, époque romaine,
v", xii" et xvu» siècles.
90 Entrée principale du donjon de Pons. Chapiteaux de
droite.
M. Julien-Laferrière donne un exemple qui mérite d'être
suivi, et qui le sera, espérons-le. On est resté trop longtemps,
en France, indifférent aux monuments qui sont non-seule-
ment des œuvres d'art, mais des documents historiques des plus
importants. L'ouvrage qui contiendra les résultats définitifs des
recherches et des études de M. Julien-Laferrière sera d'un très
vif intérêt pour quiconque s'intéresse à l'histoire et à l'art. Nous
reviendrons sur ce travail quand il sera complet.
Eugène Véron.
CL XXXVI
L'Art et la Vie, Almanach pour la maison allemande (Kiinst
ùnd Leben. Ein neuer Almanach Jur das deutsche Hausj, par
Fr. Bodenstedt. Un beau volume illustré, richement relié.
W. Spemann, Stuttgart. In-S". 2e année.
Cet Almanach, qui est en réalité une revue annuelle, est
tin-Moretus, à Anvers, sur tes Tableaux mythologiques de Rubens, dans la Revue