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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Gamba, Francesco: Defendente de Ferrari da Chivasso
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0225

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DEFENDENTE DE FERRARI. 183

susdits Pères, pour les trois ans qu'ils demeuraient créanciers de l'aumône pour la grand'messe
dite à l'intention de la ville le jour de Saint-Antoine.

« .....Depuis longtemps la ville mande le syndic ou un autre conseiller choisi par lui, lequel,

en compagnie du secrétaire de la ville, de son portier et de ses assistants, sur l'estrade qui lui a été
préparée par les susdits Pères devant le grand autel, assiste à la grand'messe, remettant à
l'offertoire de ladite messe un ducat ou des espèces, étant convié à dîner à la première place
d'honneur.... »

Sur un petit tableau du pavé de la partie centrale du triptyque dont nous avons parlé, se
trouve la signature D.F. 15-31.

Après qu'on eut trouvé le nom et qu'on fut assuré de l'existence de cet artiste jusque-là
inconnu, il fut facile, au moyen de la confrontation et de la recherche de quelques-uns de ses
caractères spéciaux qui se reproduisent dans presque toutes ses peintures, d'affirmer l'attribution
au même artiste de plusieurs autres tableaux et triptyques disséminés dans plusieurs églises du
Piémont ou passés dans les mains de quelques particuliers.

Que Defendente fût de Chivasso, il n'y a plus aucun doute à ce sujet; il est également certain
qu'il y travailla et qu'il y tint boutique. Nous en avons une preuve dans la partie de la pièce citée
plus haut dans laquelle il est prescrit de terminer à Chivasso dictam anconam et qu'elle fut transportée
suis sumptibus et expensis usque ad dictam ecclesiam Sancti Anthonii.

Il tenait là sa boutique dans le vrai sens du mot, appliqué à cette époque à l'atelier ou au
laboratoire d'un artisan qui avait auprès de lui des élèves et des aides, lesquels commençant par
les plus humbles emplois, broyant les couleurs, préparant, joignant ensemble et polissant les
panneaux, devenaient pourtant bientôt excellents dans l'art du dessin, à telles enseignes qu'ils
surpassaient de beaucoup leur maître. Il paraît qu'il exécuta dans cette boutique de Chivasso les
nombreuses commandes qui lui étaient confiées par les communes et les fabriques ou les patrons.
Mais on pourrait aussi conclure qu'il avait aussi tenu boutique à Avigliana, vu le grand nombre
des ouvrages exécutés pour les couvents des Augustins, des Humiliés et des Mineurs conventuels
de cette ville, et pour quelques ducs de Savoie.

La difficulté des communications doit faire supposer qu'il aimait mieux peindre et monter
sur les lieux ces triptyques qui, étant toujours faits à l'usage des églises, étaient le plus souvent
d'un grand volume et d'un poids correspondant.

Après une étude attentive sur tout ce qui concerne cet artiste, nous sommes arrivé à la
certitude qu'il avait deux boutiques, l'une pour les peintures, l'autre pour la confection des
cadres ; lesquels, spécialement pour les triptyques, étaient de véritables édifices d'un goût
d'architecture précieux et savant, qui demandait le travail et l'invention d'artistes versés dans
le dessin d'ornement et d'architecture, non moins que dans l'art de la gravure.

Que Defendente de Ferrari eût des élèves ou des aides, cela se voit aisément dans ses
tableaux isolés, mais cela devient évident dans ses triptyques, dans lesquels quelques parties
manquent parfois d'unité, accusent une légère différence dans l'exécution et trahissent le
sentiment propre de chacun des artistes qui ont été ses collaborateurs. Et cette différence qui
n'est pas sensible, par exemple dans le triptyque de Chieri de 1)03, parce que ce tableau a été
fait dans sa première jeunesse, devient plus visible dans les triptyques d'une date postérieure,
comme par exemple dans celui de Saint-Crispin à San Giovanni d'Avigliana avec la date de
la plus récente qui soit connue de nous.

Les tableaux peints de la main de notre artiste sont reconnaissables au premier coup d'oeil,
tant est grand le charme de leur coloris à la vénitienne de leurs dessins et de leurs attitudes.

Baron Francesco Gamba,

(l a suite prochainement.) Directeur général de la Pinacothèque royale de Turin.
 
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