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Hédou, Jules: Jean Le Prince (1734-1781)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0250
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L'ART.
Si maintenant nous feuilletons le carton où sont renfermées les pièces que l'artiste a gravées
par le procédé de son invention, c'est-à-dire à la manière du lavis, nous n'avons plus que des
éloges à donner à l'auteur. C'est là en effet que Le Prince triomphe véritablement et triomphe
seul, car jamais personne n'a tiré aussi brillant parti de ce mode charmant de gravure qui l'a
fait lui-même. C'est là qu'il est tout à fait et véritablement original. Nous sommes avec Le
Prince et rien qu'avec lui. Quel esprit étonnant et quelle adresse ont dirigé le pinceau du maître.
Comme tout cela est lavé avec verve et intelligence ! Rien n'est cherché ! Pas de tâtonnements
ni d'hésitation! Tout vient au bout du pinceau avec une aisance et une facilité incroyables; la
teinte arrive juste, avec la tonalité voulue, et s'arrête à point.
Toutes ces aqua-tintes sont charmantes autant par le sujet que par l'exécution ; que la scène
représente Jésus dans le Temple, un Reposoir, des paysages, des costumes, des scènes de mœurs,
des intérieurs, elle est toujours composée avec goût et piquante d'effet. En un mot, c'est un
voyage à faire dans un fauteuil, voyage qui satisfera autant l'homme du monde que l'amateur et
l'artiste. Pour nous, nous connaissons des peintres-graveurs beaucoup plus forts, nous apprécions
à leur valeur les productions des grands maîtres, mais nous ne pensons pas qu'il y ait beaucoup
d'oeuvres d'artistes plus agréables à parcourir.
En un mot, Le Prince, sans être un génie, a su (et il fallait du talent pour cela) se faire
une place à part très honorable au milieu de tous ces artistes si brillants du xviii" siècle. Les
Russes, en ce moment, recherchent avidement les pièces de son œuvre; ne nous laissons point
surprendre, ne soyons pas les derniers à rendre justice à nos peintres, et gardons dans nos
cabinets ces monuments curieux de notre bel art national comme les titres de gloire de la
noblesse artistique de la France.
Jules Hédou.
^7-
CUL-DE-LAMPE
composé et gravé par A. de Saint-Aubin.
L'ART.
Si maintenant nous feuilletons le carton où sont renfermées les pièces que l'artiste a gravées
par le procédé de son invention, c'est-à-dire à la manière du lavis, nous n'avons plus que des
éloges à donner à l'auteur. C'est là en effet que Le Prince triomphe véritablement et triomphe
seul, car jamais personne n'a tiré aussi brillant parti de ce mode charmant de gravure qui l'a
fait lui-même. C'est là qu'il est tout à fait et véritablement original. Nous sommes avec Le
Prince et rien qu'avec lui. Quel esprit étonnant et quelle adresse ont dirigé le pinceau du maître.
Comme tout cela est lavé avec verve et intelligence ! Rien n'est cherché ! Pas de tâtonnements
ni d'hésitation! Tout vient au bout du pinceau avec une aisance et une facilité incroyables; la
teinte arrive juste, avec la tonalité voulue, et s'arrête à point.
Toutes ces aqua-tintes sont charmantes autant par le sujet que par l'exécution ; que la scène
représente Jésus dans le Temple, un Reposoir, des paysages, des costumes, des scènes de mœurs,
des intérieurs, elle est toujours composée avec goût et piquante d'effet. En un mot, c'est un
voyage à faire dans un fauteuil, voyage qui satisfera autant l'homme du monde que l'amateur et
l'artiste. Pour nous, nous connaissons des peintres-graveurs beaucoup plus forts, nous apprécions
à leur valeur les productions des grands maîtres, mais nous ne pensons pas qu'il y ait beaucoup
d'oeuvres d'artistes plus agréables à parcourir.
En un mot, Le Prince, sans être un génie, a su (et il fallait du talent pour cela) se faire
une place à part très honorable au milieu de tous ces artistes si brillants du xviii" siècle. Les
Russes, en ce moment, recherchent avidement les pièces de son œuvre; ne nous laissons point
surprendre, ne soyons pas les derniers à rendre justice à nos peintres, et gardons dans nos
cabinets ces monuments curieux de notre bel art national comme les titres de gloire de la
noblesse artistique de la France.
Jules Hédou.
^7-
CUL-DE-LAMPE
composé et gravé par A. de Saint-Aubin.