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Burty, Philippe: Le Salon de 1880, [5], La sculpture
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0338
278 L'ART.
la recherche de la vie que M. de Saint-Vidal a fréquenté l'atelier de J. B. Carpeaux. — M. d'Épinay
a pris pour prétexte de décoration à la façon Renaissance le cadre du médaillon d'une jeune
femme, Léontina Bella. L'ensemble est ronflant, mais la facture manque de finesse. Il eût fallu
que l'ornementation fût elle-même ciselée comme un vaste bijou. — Dans la galerie qui surplombe
le jardin, on rencontrera un franc médaillon d'homme âgé : celui d'un amateur des bons
tableaux de l'école contemporaine, M. Laurent-Richard, par sa fille. Il est fort ressemblant,
ressemblant à ce point que dans la conformation des traits du grand-père se retrouve sans peine
la ressemblance de la petite-fille.
Tout auprès de la sortie, un grand diable en cire colorée fait ronfler furieusement un
instrument bizarre. C'est, nous dit M. Désiré Ringel, auteur l'an dernier d'une poupée à corset
peu tentante, c'est le Démon de Rakoc\y accouru à Paris, pour inspirer les Tsiganes. Voilà
beaucoup de cire, de couleurs, de grimaces et aussi de littérature au livret pour ne pas dire
plus que n'aurait dit une petite statuette en plâtre, bien étudiée. Cependant, une main sèche, des
doigts tremblants, qui glissent sur le manche de l'instrument, suffisent à déceler dans ce cirier
un artiste qui sait son métier.
Nous avons encore nombre de morceaux à citer. Au résumé, notre école de sculpture est en
pleine fructification. Qu'elle poursuive, et qu'elle s'attache aux nobles sujets.
Ph. Burty.
(La suite prochainement.)
Le dernier effort.
Dessin de L. Gaucherel, d'après le plâtre du comte A. du Passage. (Salon de 1880.)
la recherche de la vie que M. de Saint-Vidal a fréquenté l'atelier de J. B. Carpeaux. — M. d'Épinay
a pris pour prétexte de décoration à la façon Renaissance le cadre du médaillon d'une jeune
femme, Léontina Bella. L'ensemble est ronflant, mais la facture manque de finesse. Il eût fallu
que l'ornementation fût elle-même ciselée comme un vaste bijou. — Dans la galerie qui surplombe
le jardin, on rencontrera un franc médaillon d'homme âgé : celui d'un amateur des bons
tableaux de l'école contemporaine, M. Laurent-Richard, par sa fille. Il est fort ressemblant,
ressemblant à ce point que dans la conformation des traits du grand-père se retrouve sans peine
la ressemblance de la petite-fille.
Tout auprès de la sortie, un grand diable en cire colorée fait ronfler furieusement un
instrument bizarre. C'est, nous dit M. Désiré Ringel, auteur l'an dernier d'une poupée à corset
peu tentante, c'est le Démon de Rakoc\y accouru à Paris, pour inspirer les Tsiganes. Voilà
beaucoup de cire, de couleurs, de grimaces et aussi de littérature au livret pour ne pas dire
plus que n'aurait dit une petite statuette en plâtre, bien étudiée. Cependant, une main sèche, des
doigts tremblants, qui glissent sur le manche de l'instrument, suffisent à déceler dans ce cirier
un artiste qui sait son métier.
Nous avons encore nombre de morceaux à citer. Au résumé, notre école de sculpture est en
pleine fructification. Qu'elle poursuive, et qu'elle s'attache aux nobles sujets.
Ph. Burty.
(La suite prochainement.)
Le dernier effort.
Dessin de L. Gaucherel, d'après le plâtre du comte A. du Passage. (Salon de 1880.)