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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Mazerat, Jules: La Société d'encouragement des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, [2]
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Cournault, Charles: Le Salon de Nancy
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0369

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LE SALON

xivc siècles); six plaques, de Limoges, représentant les e'pisodes
du chemin de la Passion, d'après les gravures d'Albert Durer;
un coffret en ivoire sur lequel sont figure's et peints sur émail,
par Pierre Raymond, les douze apôtres; les colonnes d'un reli-
quaire du musée de Cologne; toute une série d'émaux peints,
provenant de la collection du baron de Theiss.

Dans la section de la fonderie et de la ciselure : un fermoir
en fer forgé et damasquiné en or, travail français du xvie siècle;
une riche collection de heurtoirs allemands et français et d'ins-
truments de serrurerie, parmi lesquels se trouve un étau de fer
forgé, aux armes du Dauphin de France.

Enfin, parmi les instruments de musique faisant partie
de la collection Laborie, dont l'empereur a fait don à la
Société, une musette dont Louis XV a joué à un spectacle de la
cour.

La bibliothèque est une dépendance du Musée, et est com-
posée d'ouvrages et de dessins, qui appartiennent exclusivement
à l'histoire de l'ornement, et qui sont groupés d'après le caractère
des styles. Les dessins d'objets relatifs à l'industrie artistique
sont réunis dans des portefeuilles séparés, contenant chacun
une branche à part, et disposés par groupes d'après leur natio-
nalité. Ainsi, pour le mobilier par exemple, un portefeuille
contient tour l'Orient en général, puis viennent les meubles
italiens, français, flamands, etc., et enfin le meuble russe,
comme étant le plus récent.

DE NANCY. 309

m

exposition permanente d'objets d'art.

L'exposition permanente dépendant du Musée a pour but
de fournir aux artistes une facilité constante pour l'exposition
et la vente de leurs ouvrages, et de donner au public le moyen
de voir des productions artistiques.

On accepte à l'exposition tous les objets, pourvu qu'ils
aient un caractère artistique. Les artistes exposent leurs
ouvrages gratis; quant aux particuliers, ils ne peuvent exposer
des objets pour être vendus, que lorsqu'ils sont membres de la
Société, et lors de la vente, pour les uns comme pour les autres,
la Société prélève à son profit 5 0/0 de la somme entière.

Telle est dans son ensemble cette intéressante institution.
Si sa prospérité est toujours croissante, si les services qu'elle
'rend à l'art industriel vont chaque jour en augmentant,
elle le doit sans doute à la nature même de sa mission et à son
excellente organisation, mais, hàtons-nous de le dire, au risque
de blesser la modestie de ses collaborateurs, elle en est surtout
redevable au dévouement des membres de son comité,
MM. Ostrovski, Botkine, le prince Paskevitsch, Mussard, le
comte Paul Strogonow, le prince Schakovskoï, Droujinine,
Balachow, Gaievski, Veliaminow, Benois, et au zèle infatigable
de M. Grigorovitch, son éminent secrétaire général.

Jules Mazerat.

LE SALON DE NANCY

L'Exposition de la Société lorraine des Amis des Arts a
ouvert ses portes le 20 mai. Bien qu'elle ne soit, à vrai dire,
qu'un pâle reflet de l'Exposition de Paris, elle offre néanmoins
un intérêt réel en ce qu'elle est surtout formée de tableaux exé-
cutés dans la région de l'est de la France, depuis deux ans. Il est
intéressant de le constater. Malgré le contingent d'artistes que la
Lorraine fournit à Paris, et parmi les plus connus nous pouvons
citer MM. Morot, Sellier, Henri Lévy, Feyen-Perrin, Français,
Monchablon, il nous reste assez de zélés travailleurs pour être
en mesure de produire, devant le public nancéyen, une réunion
d'œuvres propres à piquer sa curiosité. Ce sont ces dernières
qui vont nous occuper, devançant, pour quelques-unes d'entre
elles, le jugement que portera peut-être un jour sur leurs au-
teurs la critique parisienne. Qui dit que parmi ces chercheurs
actifs le mieux doué ne nous quittera pas bientôt pour demander
à Paris cette stimulante émulation que Nancy ne peut lui don-
ner? Ces promesses de l'avenir nous sont, en quelque sorte, ga-
ranties par les faits d'un passé tout récent. A peine âgé de vingt
ans, M. Morot quittait notre école municipale de dessin et de
peinture. Il entrait à l'École des Beaux-Arts, et, peu de temps
après, il allait à Rome, d'où il est revenu produisant au Salon
de cette année le tableau du Bon Samaritain si unanimement
acclamé. Nous avons l'espoir de le retrouver bientôt parmi nous
si, cédant au vœu chaudement exprimé par les habitants de
Nancy, M. le ministre des beaux-arts consent à nous le donner
pour décorer le grand salon des fêtes à l'hôtel de ville. Nous
souhaitons vivement de voir ce vœu réalisé. La présence de
M. Morot aurait sur notre école la plus heureuse influence.
Notre ville offre tous les éléments d'un centre artistique impor-
tant, et depuis la perte de Strasbourg et de Metz, elle est la seule
ville de l'Est qui possède des musées et des collections, acces-
soires indispensables à l'éducation des jeunes artistes. Son Uni-
versité compte toutes les Facultés, à l'exception de celles de la
théologie et des beaux-arts. Quant au musée de peinture, il est
question de donner un plus grand développement à ses salles
d'exposition reconnues tout à fait insuffisantes. Toutefois, si les

établissements ne font pas défaut, les hommes ne manquent pas
non plus à Nancy. Nous allons en donner la preuve en passant
rapidement en revue les ouvrages d'art exposés à notre petit Sa-
lon de cette année. Plus tard nous raconterons quelles ont été
l'origine et les phases diverses de la Société lorraine des Amis
des Arts. Qu'il nous suffise de dire aujourd'hui que cette institu-
tion privée compte quarante-sept ans d'existence et qu'elle en est
à sa vingt-troisième exposition. Dans son mouvement, elle a suivi
les variations diverses du goût, eu sorte que nous avons, comme
la capitale, une école dite des impressionnistes dont nous nous
occuperons tout d'abord.

Ce fut le petit-lils d'une de nos célébrités agricoles, M. Charles
de Meixmoron de Dombasle, qui, le premier, nous fit connaître
les tendances de ce groupe de novateurs qui se qualifient eux-
mêmes de Pépithète hautaine d'intransigeants. Il fallut à ce fer-
vent néophyte des théories de M. Manet une certaine dose de
courage pour substituer à sa première manière, qui lui avait valu
deux fois l'entrée du Salon de Paris, de nouvelles études faites
aux champs et en pleine lumière. Voulant joindre l'exemple au
précepte, il accrocha aux murs de son atelier, à côté de superbes
peintures du xvmc siècle, des toiles de MM. Manet et Monet et
convia tous les jeunes artistes à se ranger sous la nouvelle ban-
nière qu'il déploya. Comme M. de Meixmoron rallie autour de
lui beaucoup de sympathies, on vint voir ces étranges interpré-
tations de la nature ; mais, à vrai dire, il n'y eut qu'un bien petit
nombre d'artistes qui comprirent que, sous les grands coups de
brosse dont les toiles parisiennes étaient balafrées, il se cachait
quelque chose, non pas d'inusité, mais de vrai et d'utile à con-
sulter.

Il y avait à cette époque en garnison à Toul, près de Nancy,
un jeune officier d'infanterie, nommé M. Jeanniot, fils du direc-
teur de l'École des beaux-arts de Dijon, Bourguignon de naissance
comme M. de Meixmoron l'était par son père. M. Jeanniot se
réunit à son compatriote dans un but commun d'études faites
au point de vue de la méthode nouvelle. Ils peignirent ce qui se
trouvait sous leurs yeux, M. Jeanniot, la cour de son logis,
 
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