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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Baudot, Anatole de: Salon de 1881
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0017

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8

L'ART.

Citons aussi l'église de Coustouges (Pyrénées-Orientales), un excellent exemple de l'archi-
tecture aragonaise, par M. Formigé, un très habile dessinateur et un architecte de mérite ; le
travail de M. Louzier sur l'église de Neuvy-Sautour (Yonne), qui aurait dû, sans aucun doute,
être récompensé par une troisième médaille ; la restitution du donjon du château de Ligny
(Meuse) par M. Casimir L'Enfant, et enfin la basilique de Saint-Pierre de Rome, bâtie par
l'empereur Constantin et reconstituée en plan et dans une vue perspective habilement présentée,
par M. Simil (Alphonse-Paul).

Enfin, ne quittons pas cette partie de la galerie sans louer M. Guérineau de ses études sur
l'architecture japonaise qui sont sans doute fidèles, mais, en tout cas, sont fort intéressantes,
présentées avec un goût très délicat et bien joliment dessinées.

Dans le nombre des simples dessins ou relevés, on est étonné de trouver en quantité des
aquarelles assez insignifiantes à tous égards et qui portent la signature de la plupart des anciens
pensionnaires de l'Ecole de Rome, aujourd'hui plus ou moins arrivés ou chargés de travaux par
l'État. En vérité, si l'on ne connaissait le motif qui vaut cet honneur à l'exposition d'architecture,
on aurait lieu de s'étonner que ces lauréats d'il y a vingt ou trente ans n'aient pas d'œuvres
plus intéressantes à soumettre à l'appréciation du public ; mais voici l'histoire : il s'agit de voter
et de fermer la porte du jury à tout architecte qui n'est pas Grand Prix, et pour arriver à ce
but de haute camaraderie, tous les moyens sont bons quand on n'en a pas d'autres pour
convaincre les électeurs et diriger le mouvement, qui s'accuse chaque jour davantage, clans le
sens des études pratiques, que l'École des beaux-arts ne veut pas admettre.

Passons donc, sans nous arrêter, devant ces aquarelles ou ces dessins lavés qui ont vieilli
dans des cartons dont ils n'auraient pas dû sortir, et cherchons parmi les travaux des jeunes
ceux qui sont plus intéressants et qui ont été faits, du moins, en vue de l'exposition dans laquelle
ils figurent.

Ce qu'il importe de trouver tout d'abord dans un dessin d'architecte, ce n'est pas seulement
l'habileté du crayon ou du pinceau d'aquarelliste, c'est une forme bien précise, le caractère et le
côté analytique de la structure de l'édifice ou de Pédicule reproduit. — Voyons donc quels sont,
parmi les travaux exposés, ceux qui possèdent des qualités essentielles.

Entre tous, les dessins remarquables et instructifs de M. Bruyerre sont à citer et il est juste
de rendre un hommage de plus à cet artiste qui a, depuis plusieurs années, consacré un temps
précieux à la restauration des monuments historiques de l'Auvergne; cette année il a présenté le
relevé fort intéressant de l'église d'Herment (Puy-de-Dôme).

M. Brune mérite aussi un sincère éloge pour les peintures relevées par lui à la chapelle de
Villeneuve-les-Avignon ; il est impossible de reproduire le caractère du xive siècle avec plus de
vérité. Le travail de M. Petitgrand sur la tour de Viviers (Ardèche), est très sérieusement fait ;
c'est l'œuvre d'un architecte sérieux et d'un habile dessinateur.

Il faut en dire autant de l'étude exposée par M. Bazin et relative au prieuré de Saint-
Martin-des-Champs. — Le dessin de la fontaine du xvnc siècle est particulièrement remarquable.

Enfin signalons le château de Mesnières-en-Braye (Seine-Inférieure), par M. Vaudoyer; l'église
de Saint-Gilles (Manche), par M. Chaîne; l'autel de l'église Or San Michèle à Florence, par
M. Paulin; les relevés faits à Pons par M. Moyneau, et enfin l'excellent dessin à la plume dû à
M. Gout et représentant la vue d'ensemble de l'église de Saint-Émilion (Gironde).

Certes nous en oublions dans ce court exposé, mais la place nous est ménagée; toutefois nous
ne terminerons pas sans exprimer le regret de voir que les architectes n'ont rien gagné au chan-
gement radical qui s'est opéré dans la direction des expositions annuelles; en effet, comme cela
se pratique depuis longtemps, l'espace leur a été ménagé encore cette année, à ce point que les
châssis se superposaient au nombre de quatre les uns au-dessus des autres, et d'autre part leur
règlement, qui ne devrait en rien ressembler à celui des peintres et des sculpteurs, a été un peu
modifié. Quoi d'étonnant à cela, du reste, pour qui sait que les représentants des architectes, au
nombre de six seulement, avaient à lutter contre quarante peintres, vingt sculpteurs et dix
 
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