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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Tardieu, Charles: Notes sur le Salon de Bruxelles, [1]
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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0032

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jusqu'au plan de la composition qui n'ait servi pour les deux
tableaux. Cet épisode électoral est d'ailleurs traité avec talent,
bien que l'acharnement n'en soit pas la note dominante. Mais
nous sommes en Allemagne et non en Angleterre. M. Bokel-
mann peint un peu noir, mais il a de l'esprit, il sait dessiner,
camper ses figures, les grouper dans des attitudes naturelles,
et sa peinture même ne manque pas de saveur.

Des médailles de la sculpture, deux ne sont guère que des
prix d'encouragement. La Jeune Fille à la source de M. Al-
phonse deTombay n'est en somme qu'une étude, assez conscien-
cieuse d'ailleurs, mais dont le sculpteur devra serrer le modelé
de plus près si de ce plâtre il fait un marbre ; et le Chapuis de
M. Antoine Van den Kerckhove, dit Nelson1, étonne un peu
ceux qui l'ont loué de confiance d'après la photographie, lorsque
le bronze dont nous avons ici le modèle grandeur d'exécution
fut inauguré à Verviers. C'est bien déclamatoire, même pour

COURRIER DES MUSÉES. 23

un « martyr ». Ce Chapuis que le prince-évêque de Liège,
Msr de Méan, fit décapiter sur la place publique de Verviers,
le 2 janvier 1794, était un adepte des doctrines de la Révo-
lution française. Il était plein d'ardeur et de courage; il était
jeune, imprudent, brave et enthousiaste. Mais il me serait
pénible de penser que ce fût un poseur.

Le Christ en croix de M. Injalbert a retrouvé ici son succès
de Paris. Par exemple, je ne répondrais pas que le groupe de
M. Lambeaux, Un baiser, fût aussi goûté à Paris qu'à Bruxelles,
car la vulgarité des formes balance les qualités de mouvement
et d'audace originale dont il faut cependant tenir compte à ce
jeune sculpteur.

Nous rencontrerons MM. Licot et François quand nous
pénétrerons dans les catacombes de l'architecture et de la
gravure.

, . „,„, Charles Tardieu.

[La fin prochainement.)

COURRIER DES MUSÉES
LXXIX

France. — La restauration de la salle du Jeu-de-Paume,
à Versailles, va entrer dans une nouvelle phase.

Les travaux de gros œuvre sont maintenant achevés et
l'on va s'occuper de la décoration intérieure, pour y installer
le musée qui doit rappeler, par un ensemble d'ceuvres d'art, la
mémoire du grand événement qui fut le prélude de la Révo-
lution.

Voici quelques détails sur ce musée futur :

D'abord les murailles seront couvertes de tableaux et de
gravures représentant les principales scènes de la Révolution;
au fond de la salle sera placée la statue de Bailly.

Autour de lui seront groupés vingt bustes des principaux
membres du tiers état, qui prirent part à la mémorable séance
du 20 juin 1789.

Les noms choisis sont ceux de Mirabeau, Boissy-d'Anglas,
La Réveillère-Lépeaux, Rabaut-Saint-Étienne, Sieyès, Gré-
goire, Pétion de Villeneuve, do m Gerle, Barnave, Tronchet,
Merlin de Douai, Camus, Target, Mounicr, Thouret, Volney,
Malouet, Le Chapelier et Lanjuinais.

L'un des principaux tableaux sera la reproduction en gri-
saille de la composition de David représentant le serment du
Jeu-de-Paume.

On espère inaugurer le musée le 20 juin prochain, jour
anniversaire.

— Les deux premières salles du musée des moulages du
Trocadéro seront ouvertes au public au mois de novembre
prochain.

On sait que le musée des moulages du Trocadéro a été
commencé à la fin de l'année 1879, sur l'initiative de la Com-
mission des monuments historiques et d'après une méthode
indiquée par M. Viollet-le-Duc.

Les créateurs de ce musée se sont proposé de réunir a
l'aide de moulages les principaux types de la sculpture fran-
çaise depuis le xii» siècle jusqu'au xvm», en plaçant à côté de
ces types des termes de comparaison empruntés aux arts
étrangers. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-
arts, d'accord avec son collègue des travaux publics, a mis à
la disposition de la Commission des monuments historiques

l'aile du palais du Trocadéro placée ûu côté de Paris. Cette
partie du Trocadéro a été divisée en sept sections, destinées à
recevoir les sculptures des xnc, xin0, xiv, xv°, xvi", xvn°
et xviii" siècles. Une salle a été réservée à l'ornementation.
Des ateliers de moulages et des magasins ont été disposés dans
le sous-sol du palais et des appareils de chauffage ont été mis
dans ce même sous-sol. Cela fait, une sous-commission prise
dans le sein de la Commission des monuments historiques s'est
mise à l'œuvre pour le choix des types déjà indiqués en grande
partie par M. Viollet-le-Duc.

Cette sous-commission a travaillé avec une activité vrai-
ment remarquable, se réunissant presque chaque semaine,
sous la présidence de M. Antonin Proust, qui a fait preuve
dans la poursuite de cette entreprise de rares qualités d'orga-
nisateur. Grâce à MM. Quicherat, de Lasteyrie, Boeswilwald,
Lisch, Ruprich-Robert, Steinheil, de Baudot, Geoffroy de
Chaume, Langlois de Neuville, du Sommerard, Dreyfus, Cas-
tagnary et Viollet-le-Duc fils, qui formaient cette sous-com-
mission et qui y ont apporté avec assiduité le concours de
leurs lumières et de leur expérience, le musée des moulages a
groupé en moins de deux ans plus de trois cents types, dont
quelques-uns mesurent plus de dix mètres et qui présentent un
ensemble saisissant.

Les salles du xn" et du siècle, qui vont, ainsi que

nous venons de le dire, être ouvertes au mois de novembre,
n'exciteront pas seulement un vif mouvement de curiosité,
elles seront pour les artistes un champ d'études tout à
fait nouveau.

Le musée des moulages du Trocadéro est une création
qui fera grand honneur à MM. Ferrv, Turquet et Carnot, qui
en ont secondé la formation.

Au-dessus de la porte d'entrée du musée du Trocadéro,
on a placé l'inscription suivante :

commission des monuments historiques
musée de sculpture comparée.

Et dans la salle du fond prendra place le buste de
M. Viollet-le-Duc, qui est le véritable créateur de l'œuvre.

i- Les Van den Kerckhove sont si nombreux dans la sculpture que, pour se distinguer les uns dos autres, ils se sont affublés de sobuquets retentissants . NJaon.
Mario et Salbas.
 
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