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Lalanne, Ludovic: Un portrait inconnu de Henri IV
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0181
V____
PORTRAIT INCONNU DE HENRI IV
a bibliothèque de l'Institut possède un recueil d'estampes fort
intéressant, qui jadis a fait partie de la bibliothèque de l'abbaye
de Saint-Germain-des-Prés. Il paraît avoir été formé clans la
seconde moitié du xvne siècle par un collectionneur plutôt que
par un véritable amateur. C'est un volume grand in-folio, relié
en veau fauve, composé de 144 feuillets, sur lesquels sont collées,
outre deux ou trois dessins, environ 23o eaux-fortes et gravures
sur bois, sur cuivre et en clair-obscur. Sans aucun souci de clas-
sement, et probablement à mesure qu'elles arrivaient en sa pos-
session, le propriétaire les insérait les unes à la suite des autres,
mais non sans les avoir suffisamment rognées pour les faire tenir
à la place qu'il leur destinait; les œuvres de Mantegna, de Cranach, de Duvet (le Maître
à la Licorne), d'Albert Durer, de Rubens, etc., se trouvent pêle-mêle avec celles d'artistes
d'un mérite fort secondaire. Toutes ces pièces sont connues, toutes, à l'exception du remar-
quable portrait de Henri IV que nous reproduisons, et dont la rareté, on peut le voir, n'est
pas le seul mérite. Comme il est permis de le supposer d'après son titre, il a été gravé en
Angleterre et pour des Anglais, et sans aucun doute du vivant du prince, c'est-à-dire avant
le 14 mai 1610. Nous ne pensons pas nous hasarder beaucoup en disant qu'en France il est
resté jusqu'ici complètement inconnu, car il n'est point au nombre des 79 portraits décrits
dans la Bibliothèque historique de la France ; on le chercherait en vain parmi les 400 ou
460 que possède le Cabinet des estampes, et enfin, si nous sommes bien informé, il man-
querait aussi dans la riche collection du château de Chantilly. D'où vient-il ? A-t-il été gravé
d'après une peinture ou un dessin? Fait-il partie de quelque ouvrage anglais que nous ne
connaissons pas? Quel est le nom du graveur? Peut-être a-t-il disparu, grâce au ciseau du
collectionneur? Ce sont là des questions auxquelles, nous l'avouons, il nous est impossible
de répondre et que nous soumettons à nos voisins d'Outre-Manche, qui sont mieux à même
que nous de pouvoir les résoudre.
Ludovic Lalanne.
I
Tome XXVII.
22
PORTRAIT INCONNU DE HENRI IV
a bibliothèque de l'Institut possède un recueil d'estampes fort
intéressant, qui jadis a fait partie de la bibliothèque de l'abbaye
de Saint-Germain-des-Prés. Il paraît avoir été formé clans la
seconde moitié du xvne siècle par un collectionneur plutôt que
par un véritable amateur. C'est un volume grand in-folio, relié
en veau fauve, composé de 144 feuillets, sur lesquels sont collées,
outre deux ou trois dessins, environ 23o eaux-fortes et gravures
sur bois, sur cuivre et en clair-obscur. Sans aucun souci de clas-
sement, et probablement à mesure qu'elles arrivaient en sa pos-
session, le propriétaire les insérait les unes à la suite des autres,
mais non sans les avoir suffisamment rognées pour les faire tenir
à la place qu'il leur destinait; les œuvres de Mantegna, de Cranach, de Duvet (le Maître
à la Licorne), d'Albert Durer, de Rubens, etc., se trouvent pêle-mêle avec celles d'artistes
d'un mérite fort secondaire. Toutes ces pièces sont connues, toutes, à l'exception du remar-
quable portrait de Henri IV que nous reproduisons, et dont la rareté, on peut le voir, n'est
pas le seul mérite. Comme il est permis de le supposer d'après son titre, il a été gravé en
Angleterre et pour des Anglais, et sans aucun doute du vivant du prince, c'est-à-dire avant
le 14 mai 1610. Nous ne pensons pas nous hasarder beaucoup en disant qu'en France il est
resté jusqu'ici complètement inconnu, car il n'est point au nombre des 79 portraits décrits
dans la Bibliothèque historique de la France ; on le chercherait en vain parmi les 400 ou
460 que possède le Cabinet des estampes, et enfin, si nous sommes bien informé, il man-
querait aussi dans la riche collection du château de Chantilly. D'où vient-il ? A-t-il été gravé
d'après une peinture ou un dessin? Fait-il partie de quelque ouvrage anglais que nous ne
connaissons pas? Quel est le nom du graveur? Peut-être a-t-il disparu, grâce au ciseau du
collectionneur? Ce sont là des questions auxquelles, nous l'avouons, il nous est impossible
de répondre et que nous soumettons à nos voisins d'Outre-Manche, qui sont mieux à même
que nous de pouvoir les résoudre.
Ludovic Lalanne.
I
Tome XXVII.
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