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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Fouqué, Octave: Le drame lyrique et Richard Wagner, [1]
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Expositions
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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0084

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7o

L'ART.

même; songeur, inconscient, halluciné, il chevauche à la suite
du poète, emporté par une imagination sans frein à travers le
pays fantastique que peuplent les dieux, les héros, les chi-
mères et les fées.

A coup sûr, le spectateur, pour peu qu'il soit doué de sen-

sibilité, subit là de fortes émotions. Est-ce bien là celles qu'é-
prouvait le spectateur des fêtes dionysiaques ? Est-ce là l'art
sain, pur et vivifiant que réclament les foules d'aujourd'hui et
de demain?

(La' nn prochainement.) OCTAVE FoUQUE

EXPOSITIONS

— La mission artistique, confiée à M. le comte d'Hérisson
par MM. le baron Alphonse de Rothschild, Sir Richard
Wallace, Edouard André, le comte de Camondo, etc., a
donné de brillants résultats, et les découvertes faites dans les
fouilles pratiquées à Utique sont exposées en ce moment dans
les anciens appartements qu'occupait au Louvre, sous l'Empire,
le général Fleury.

Nous empruntons au journal le Temps, au sujet de cette
exposition, le compte rendu d'un intéressant incident qui s'est
produit à une des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres :

« Les organisateurs d'une exposition des objets trouvés,
lors des fouilles récentes, à Utique, avaient envoyé à l'Aca-
démie des invitations pour visiter ladite exposition. Cette
démarche explique la note suivante que M. Edmond Le Blant,
président intérimaire de la Compagnie, a lue dans la séance
du 7 octobre :

« Sur l'invitation officieuse que les membres de l'Académie
« ont reçue, je me suis empressé de visiter la collection des
« antiquités récemment rapportées d'Utique, et qui viennent
« d'être exposées, en dehors du musée du Louvre, dans une
« salle du palais concédée temporairement par le département
« des travaux publics. Si la réunion de ces monuments peut
<( être instructive, je regrette pour ma part que les étiquettes
« explicatives n'aient pas été rédigées avec plus de réflexion et
« de compétence.

« Je citerai d'abord une épitaphe chrétienne exécutée en
« mosaïque. L'inscription tracée dans une couronne, et ter-
« minée par le monogramme du Christ, porte cette très simple
« formule :

candi
d a f i d i l
i s in pac e

« C'est-à-dire : Candida fidelis in pace (Candida, fidèle —
« du Christ, repose — dans la paix).

« La carte jointe à cette petite légende l'a traduite ainsi :

« Candida, fille d'Eydix ». La même carte porte, en outre, la
« note suivante : « Eydix, dont le nom veut dire Bacchus, dans
« FHadès, devait appartenir à une famille sacerdotale. »

«M. Le Blant cite aussi, sur des étiquettes attachées à des
lampes manifestement romaines et portant des noms connus
de potiers (Forcis, Augendus, Camercus, etc.), des traductions
bizarres de ces noms supposés phéniciens : Fortis signifie
tantôt « l'arbre fruitier », tantôt « celui qui redoute le pressoir ».
Augendus est traduit par « la coquine dans la fosse reine du
« midi ». Il y a une stèle néo-punique, toujours qualifiée de
« phénicienne », portant une inscription sans valeur, du genre
de celles que l'Académie possède dans ses magasins, au nombre
d'environ 3,ooo, et sur lesquelles, à côté du nom du donateur,
reviennent perpétuellement les noms et qualificatifs des mêmes
dieux; l'inscription de cette stèle, dans laquelle on veut recon-
naître une allusion à la destruction de Carthage, est traduite
d'une façon que M. Derenbourg, le savant orientaliste, un
des auteurs du Recueil des inscriptions sémitiques, déclare
impossible.

« Je ne veux pas, dit M. Le Blant en terminant, m'étendre
« sur les traductions et les commentaires de cette sorte, qui sont
« des plus nombreux dans les étiquettes de la collection, et je
n me bornerai à regretter que leur rédacteur anonyme n'ait pas
« cru devoir avant tout consulter les savants et obligeants con-
te servateurs du Louvre, dont les avis lui eussent été des plus
« précieux. »

« M. Léon Heuzey, conservateur des antiquités orientales
au Louvre, fait observer que l'exposition privée, dont il s'agit,
est placée dans des bâtiments qui ne dépendent pas de l'admi-
nistration des musées ; qu'elle n'a aucun rapport avec lesdits
musées; qu'elle s'est faite sans aucune participation des con-
servateurs des collections publiques du palais.

« M. Duruy dit qu'il est du devoir des représentants de la
presse à l'Académie de signaler la double protestation qui
vient d'avoir lieu, afin que la science française ne soit pas con-
fondue avec ces étonnantes bizarreries. »

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

France. — Nous publions aujourd'hui une fort intéressante
eau-forte de M. Léon Gaucherel. Elle représente la Rue des
Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerr-ois; on y voit à droite la
maison quasi légendaire du Journal des Débats ; à gauche,
une des antiques tourelles démolies sous l'administration
préfectorale de M. Haussmann.

— C'est avec la plus vive satisfaction que nous enregis-
trons les actes suivants :

Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts
vient de réorganiser, par décret paru le 8 octobre au Journal
officiel, l'École nationale de dessin pour les jeunes filles,
fondée à Paris, en i8o3, par Mn,c Frère de Montizon.

Cette école est instituée en vue de former les jeunes filles
à l'enseignement du dessin et à l'exercice des industries rele-
vant de l'art; elle comporte un enseignement spécial approprié
aux professions auxquelles se destinent les élèves.

Cet enseignement est gratuit. Il comprend : i° le dessin
linéaire et géométrique, la perspective et les éléments d'archi-
tecture; 2" le dessin, le modelage et l'anatomie comparée;
3° un cours de composition d'ornement; 40 un cours d'histoire
de l'art; 5° la peinture; 6° des cours spéciaux pour différentes
applications des arts du dessin à l'industrie : céramique, émail,
gravure à l'eau-forte, gravure sur bois, sur cuivre, etc.

Ces différentes parties de l'enseignement sont étroitement
 
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