Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

DOI Artikel:
Heulhard, Arthur: Art dramatique, [2]
DOI Artikel:
Tardieu, Charles: Notes sur le Salon de Bruxelles, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0054

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NOTES SUR LE SAL

l'ancien Coupeau jouant avec sa fillette à dada; pour le reste,
il le rend bien, y compris le delirium tremens, qui n'est qu'un
enfantillage pour un acteur adroit pourvu de grands bras et
d'une poitrine velue. M"0 Massin lui a donne' la réplique de
Gervaise; elle n'a pas la mélancolie résignée de MUo Hélène
Petit, mais elle rachète presque tout ce qui lui manque par
une qualité de jeu fort enviée, la couleur populaire qu'elle
atteint sans effort et par don de nature. Les rôles masculins
sont généralement restés à leurs créateurs : Lantier à Delessart,
Bec-Salé à Courtès et Bibi-la-Grillade à Mousseau. Dailly est
hors de pair dans Mes-Bottes (sans jeu de de mots). L'heureux
homme! il n'a qu'un signe à faire et l'on rit.

Je m'arrêterai à la reprise du Cabinet Piperlin, à l'Athé-
née, juste le temps qu'il faut pour dire que cette bouffon-
nerie outrancière excite toujours la belle humeur du couple
Montrouge, et, par contagion, celle du public.

Tournons maintenant nos regards du côté de l'Odéon.
M. de La Rounat vient de nous rendre la Belle Affaire, cette
jolie comédie d'Edouard Cadol que la modeste scène du
Chàteau-d'Eau eut, il y a une douzaine d'années, la bonne
fortune d'enlever au second Théâtre-Français. En la rappelant
à sa destination première, M. de La Rounat a réparé la faute
de M. de Chilly. La Belle Affaire est, après les Inutiles, le
meilleur ouvrage de M. Cadol : l'auteur s'est proposé, il l'avoue
honnêtement, de recommencer, sur un plan moins sévère, une
comédie dramatique de MM. Emile Augier et Edmond Fous-
sier, Un Beau Mariage. 11 a tourné à légèreté ce que Augier et
son collaborateur avaient interprété à gravité. Il s'agit, en effet,
dans le second comme dans le premier cas, d'un jeune homme

ON DE BRUXELLES. 41

pauvre qui contracte un mariage riche, et dont le ménage
tombe par ce fait sous la domination d'une belle-mère aca-
riâtre et tortionnaire. Georges de Blinc est le nom de la vic-
time. Obligé de s'absenter pour plusieurs mois, Georges, à
son retour de voyage, trouve les rouages de son intérieur
absolument faussés. Sa belle-mère a tout gâté. La comédie est
la lutte entre le mari et la belle-mère, et je vous laisse à pen-
ser quelle énergie déploient les deux adversaires pour con-
quérir la suprématie dans la maison. Le troisième acte où la
victoire se décide en faveur de Georges est gai, nourri de traits
barbelés, et piqué de répliques amenées par des situations
amusantes. Le beau-père de l'infortuné lui prête un renfort
inattendu en se révoltant à son tour, avec une bravoure très
comique, contre sa tyrannique moitié. La Belle Affaire n'avait
point été remarquée et estimée à sa valeur sur les tréteaux du
Château-d'Eau : la troupe de l'Odéon lui restitue son éclat.
M. Cadol se classe par cette pièce dans la famille des Picard,
des Duval et des Etienne. On lui a prouvé sa satisfaction de
le voir en si aimable compagnie par des applaudissements
chaleureux, dont il revient une bonne part à ses interprètes,
notamment à Porel et à M"c Sizos. On regrettait que M""1 Elise
Picard ne fût pas là pour prêter ses traits aigus et sa voix
mordante à la farouche belle-mère : il s'en faut cependant que
Mmc Raucourt ait été écrasée par ce souvenir. Le spectacle
commence jusqu'à nouvel et prochain ordre par les Suites d'un
Bal masqué, comédie ultra-fade datée de i8i3. Mme de Bawr
écrivit ce petit rien que le talent de M"c Mars fit longtemps
passer pour quelque chose : M"10 de Bawr, M"0 Mars et la pièce
sont bien mortes.

Arthur Heulhard.

NOTES SUR LE SALON DE BRUXELLES1

(SUITE)

H. — ENCORE LES MÉDAILLÉS

Ainsi que je vous l'avais fait pressentir, les propositions
du jury des récompenses ont été modifiées. En annonçant
l'intention de décorer MM. Jules Lefebvre et Bokelmann, —
ainsi que M. Bastien-Lepage — le gouvernement a mis deux
médailles à la disposition du jury qui les a décernées, l'une à
un peintre, M. Franz Meerts, l'autre à un architecte, M. Ser-
rure. De plus, le jury a retrouvé une troisième médaille sur
laquelle il ne comptait guère, celle de M. Louis-Alphonse
François. On s'est aperçu que ce graveur français avait déjà
été médaillé à Bruxelles il y a quelque quinze ans. Sa médaille
a été accordée à un graveur belge, M. François de Meersman,
ancien élève de Calamatta.

M. Franz Meerts est l'auteur d'un tableau intitulé Rossini
enfant. Le sujet est emprunté à la biographie d'Alexis Azevedo,
qui tenait le fait de Rossini lui-même : « Son père, pour le
punir de sa paresse et de sa mauvaise volonté, le mit en appren-
tissage chez un chaudronnier. Comme le jeune Rossini n'était
pas de force à manier le marteau, on lui fit tirer la corde du
soufflet. En se rappelant cette épreuve, le grand maestro disait
souvent en souriant, qu'après tout ce n'était pas un trop mau-
vais moyen de lui apprendre à jouer en mesure. » C'est là un
motif de vignette. M. Meerts en a tiré un assez bon parti. Les
accessoires surtout sont remarquablement traités, et les chau-
drons qui occupent le premier plan ne peuvent manquer d'atten-
drir les gens du métier. Le chaudronnier, du reste, a une bonne
tète et un bon geste qui traduisent éloquemment le peu de

1. Voir l'Art, 7« année, tome IV, page 21.

Tome XXVII.

confiance que lui inspire son élève. L'enfant est suffisamment
piteux et le père suffisamment vexé; celui-ci porte pendu à sa
ceinture son cornet de postillon, instrument providentiel qui
fut le premier initiateur musical du futur auteur du Barbier.
Certains morceaux sont bien venus, et si la couleur générale
manque d'harmonie, c'est peut-être une intention de l'artiste,
qui, traitant un sujet rossinien, s'est inspiré de la première
manière de son héros. En somme le tableau n'est pas mauvais,
et il serait beaucoup meilleur si l'on y pouvait, sans le catar
logue et sans Azevedo, deviner Rossini enfant.

III. — LES PEINTRES ETRANGERS

L'exposition doit une partie de son succès au Salon de
Paris, et non pas seulement à celui de cette année mais à
quelques-uns de ceux qui l'ont précédé, sans parler de l'Expo-
sition universelle de 1878. Inutile, n'est-ce pas, de vous racon-
ter des oeuvres que vous savez par cœur, et que vos lecteurs
connaissent à fond, grâce à vos descriptions, à vos critiques et
à vos nombreuses reproductions. Je me borne à vous signaler
en courant celles qui font le plus d'effet.

M. Bastien-Lepage fait événement. Il est représenté par
ses Foins et par son Portrait de M. Albert Wolff. C'est dire
que Bruxelles a sous les yeux les deux Bastien-Lepage, le
rural, le paysannier, le naturaliste sincère et puissant que
M. André Theuriet semble avoir voulu mettre en scène dans un
de ses romans, le Fils Maugars, et le physionomiste pénétrant
 
Annotationen