DOI Artikel:
Chesneau, Ernest: L' art et l'électricité, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0204
L'ART ET L'ELECTRICITE'
(FIN)
'art est redevable à félectro-chimie de moyens de décoration et
d'exécution absolument nouveaux. L'exposition de MM. Christofle et
Bouilhet réunit des exemples nombreux de ces diverses applications
de l'électricité à l'orfèvrerie et au modelage des métaux. — Je ne
parlerai de l'orfèvrerie de table argentée et dorée — dont la création
tient à la découverte de la galvanoplastie et qui est universellement
connue — que pour signaler un nouveau procédé de gravure par la
machine électro-magnétique et qui reproduit directement la composi-
tion originale du dessinateur. L'ornementation acquiert ainsi une apparence de
liberté d'une valeur esthétique très supérieure à la perfection rigide, en quelque
sorte géométrique du graveur. Les courants électriques jouent un rôle capital clans
la reproduction des fonds d'ornements gravés qui se reproduisent plusieurs fois.
Les éléments indispensables du dessin courant à reproduire sont peints sur papier
ou sur métal, suivant l'effet à obtenir, et un stylet qui s'y promène fait agir, au
moyen des dispositions usitées, dans la télégraphie, des burins qui, alternativement
repoussés ou attirés, entraînent la pièce de métal qu'un mouvement alternatif ou
giratoire, suivant sa forme, promène devant eux. Par le môme procédé, le type
d'ornement adopté peut être reproduit sur les diverses pièces d'un même service
malgré les différences de leurs formes.
Les dépôts électro-chimiques à la pile permettent aussi d'obtenir toutes les
colorations que donnait autrefois la dorure au mercure, c'est-à-dire l'or mat, l'or
moulu, l'or vert, le vieil or et même des tons nouveaux. — On est arrivé ainsi à
fabriquer des pièces de polychromie métallique qui engagent la décoration du métal
dans une voie absolument renouvelée sinon nouvelle. Aux oppositions de l'or et de
l'argent, du mat et du bruni, des ors de différents tons, du niellé noir et de l'argent,
s'ajoute désormais la palette très variée des patines électriques dont on recouvre le
bronze. Les alliages fournissent des juxtapositions de tons d'une douceur et d'une
harmonie exquises, jouant sur le fond feuille-morte ou brun-violet du métal.
i. Voir l'Art, ~' année, tome IV, page fj'i.
Encadrement tiré de l'ouvrage intitulé : « Tapisseries du roi, où sont représentez les quatre éléments et les quatre saisons (1720) »
Tome XXVII 2 5
(FIN)
'art est redevable à félectro-chimie de moyens de décoration et
d'exécution absolument nouveaux. L'exposition de MM. Christofle et
Bouilhet réunit des exemples nombreux de ces diverses applications
de l'électricité à l'orfèvrerie et au modelage des métaux. — Je ne
parlerai de l'orfèvrerie de table argentée et dorée — dont la création
tient à la découverte de la galvanoplastie et qui est universellement
connue — que pour signaler un nouveau procédé de gravure par la
machine électro-magnétique et qui reproduit directement la composi-
tion originale du dessinateur. L'ornementation acquiert ainsi une apparence de
liberté d'une valeur esthétique très supérieure à la perfection rigide, en quelque
sorte géométrique du graveur. Les courants électriques jouent un rôle capital clans
la reproduction des fonds d'ornements gravés qui se reproduisent plusieurs fois.
Les éléments indispensables du dessin courant à reproduire sont peints sur papier
ou sur métal, suivant l'effet à obtenir, et un stylet qui s'y promène fait agir, au
moyen des dispositions usitées, dans la télégraphie, des burins qui, alternativement
repoussés ou attirés, entraînent la pièce de métal qu'un mouvement alternatif ou
giratoire, suivant sa forme, promène devant eux. Par le môme procédé, le type
d'ornement adopté peut être reproduit sur les diverses pièces d'un même service
malgré les différences de leurs formes.
Les dépôts électro-chimiques à la pile permettent aussi d'obtenir toutes les
colorations que donnait autrefois la dorure au mercure, c'est-à-dire l'or mat, l'or
moulu, l'or vert, le vieil or et même des tons nouveaux. — On est arrivé ainsi à
fabriquer des pièces de polychromie métallique qui engagent la décoration du métal
dans une voie absolument renouvelée sinon nouvelle. Aux oppositions de l'or et de
l'argent, du mat et du bruni, des ors de différents tons, du niellé noir et de l'argent,
s'ajoute désormais la palette très variée des patines électriques dont on recouvre le
bronze. Les alliages fournissent des juxtapositions de tons d'une douceur et d'une
harmonie exquises, jouant sur le fond feuille-morte ou brun-violet du métal.
i. Voir l'Art, ~' année, tome IV, page fj'i.
Encadrement tiré de l'ouvrage intitulé : « Tapisseries du roi, où sont représentez les quatre éléments et les quatre saisons (1720) »
Tome XXVII 2 5