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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Prat, J. G.: Le clocher et l'ossuaire de Roscoff, [1]
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Conti, Cosimo: Découverte de deux fresques de Sandro Botticelli
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0101

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86

L'ART.

qui n'appartient à personne. Ils îe délimitent; ils l'exhaussent au moyen de terres rapportées;
ils l'entourent d'un mur pour le défendre contre l'invasion de la mer.

L'emplacement préparé, il ne s'agit plus que d'y ériger l'édifice. Mais ici les difficultés
recommencent. Où trouver quelqu'un qui consente à se charger de cette besogne? Car d'espérer
qu'un architecte du diocèse, ou même des diocèses voisins, osera jamais entreprendre la chose,
et se mette en état de lutte ouverte contre Maître François Parcevaux et Messire Christophe de
Chauvigné, il n'y faut pas songer.

Je m'imagine qu'à ce moment quelque vieux loup de mer sortit des rangs de la foule,
et dit :

« J'ai connu dans mes voyages, à Livourne, à Pise, ou même à Florence, un architecte du
plus grand mérite qui ferait bien notre affaire.

■— Faisons venir cet architecte », s'écrièrent, d'une commune voix, les habitants de Roscoff.
Aussitôt dit, aussitôt fait.

L'architecte de Florence, mandé par les notables (car c'est une tradition orale dans le pays
que l'architecte de l'église de Roscoff était de Florence même), l'architecte se rendit à l'appel, et
débarqua à Roscoff.

« Voici ce dont il s'agit, lui dirent les habitants. Nous voulons une belle église, en rapport
avec la population de notre bourg, avec un beau clocher qui se voie de loin et l'emporte sur
tous les clochers des villages d'alentour, orné, en plus, ainsi que l'église, des armes du pays
(un vaisseau voguant à pleines voiles). Les « opulents » donneront l'argent; les pauvres apporteront
chacun leur pierre. Vous avez carte blanche. Allez, travaillez. »

Et c'est ainsi que se firent « aux biens et dépends des manants et habitants », exactement
comme Maria del Fiori ou le dôme de Florence, l'église et le clocher de Roscoff, et les deux
ossuaires qui l'accompagnent.

J. G. Prat.

{La fin prochainement.)

DÉCOUVERTE DE DEUX FRESQUES DE SANDRO BOTTICELLI

Saints, en même temps que Domenico Ghirlandajo y peignait
un saint Jérôme, et les trois compositions historiques peintes
dans la chapelle Sixtine par ordre du pape Sixte IV. La beauté
de ces dernières peintures est si grande et si universellement
admise que c'était pour tout le monde un sujet d'étonnement
de ne voir, dans la peinture murale, en dehors de ce petit
nombre de travaux cités par Vasari, aucune autre trace du
talent d'un artiste qui, dans l'art décoratif, s'était montré aussi
grand que dans toutes ses autres œuvres.

Mais aujourd'hui, nous sommes en état d'affirmer avec
certitude l'existence d'autres fresques de ce grand peintre,
ignorées jusqu'à présent, et nous croyons qu'il y aura de
l'utilité à leur consacrer quelques pages pour les faire mieux
connaître.

A trois kilomètres de Florence, dans un lieu nommé le
Chiasso Macerelli et voisin de Torrente Terzolle, se trouve
une villa appartenant aujourd'hui au chevalier Dr Petronio
Lemmi, qui a mis beaucoup de soin à recueillir tous les
renseignements historiques relatifs à ce domaine. Il en résulte
que, de 1469 à 1541, la villa appartint aux Tornabuoni qui
l'avaient acquise de la famille de Gagliano. Ce furent ces
mêmes Tornabuoni qui firent peindre par Domenico Ghir-
landajo la Cappella Maggiore de Santa Maria Novella ;
ils étaient amis et parents des Médicis, qui les entraînèrent

ÇÎY^S^ ujourd'hui que la célébrité de Sandro Botticelli s'est
/fetoV^a répandue partout et que toutes les galeries d'Europe
çpt^jjîjjJg poursuivent avidement la possession d'une de ses
œuvres, on s'étonne que l'on ait pu, durant tant d'années, en
perdre presque complètement le souvenir et reléguer les pein-
tures de ce grand maître en compagnie de celle de ses contem-
porains, dans les coins les plus obscurs des musées, tandis qu'on
plaçait bien en évidence les morceaux les plus baroques des
peintres du xvnc siècle. Il n'y a cependant pas bien longtemps
que cet heureux retour au goût de la vérité s'est produit en
Europe, et les aînés de notre génération se souviennent
d'avoir assisté aux derniers efforts de ce goût pseudo-classique
dont les traces ne sont pas encore bien effacées.

Sandro Botticelli naquit en 1447 et mourut en i5io. Il
vécut donc et peignit à cette heureuse époque dans laquelle
les artistes s'attachèrent uniquement à la vérité, bien qu'ils en
rissent des interprétations différentes suivant leur manière
diverse de la sentir. Méthode féconde qui fit ressortir toute
leur originalité individuelle sans leur permettre de tomber
dans le maniérisme.

Vasari s'étend avec complaisance sur Botticelli ; il cite de
lui un grand nombre d'ouvrages exécutés à Florence et dans
d'autres villes.

Mais en fait de peintures à fresque, il ne mentionne que
la figure de saint Augustin, exécutée dans l'église de Tous-les-
 
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