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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Heulhard, Arthur: Art dramatique, [1]
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Leroi, Paul: L' Exposition de Lille, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0026

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L'EXPOSITION DE LILLE.

■7

qu'elle soulève sont plus brûlantes que jamais et ce sacrifice
humain n'en tranche aucune. Tous les malheurs pour l'inno-
cente, et tous les bonheurs pour le criminel, sans la moindre
re'paration finale, voilà les conclusions de M. Louis Tiercelin.
Elles nous ont paru cruelles, quoique exprimées en vers aisés
et de bonne marque. M11" Tessandier est excessivement
remarquable dans le rôle fort tendu de Stefana : elle s'y est
révélée artiste pleine de naturel, même dans les scènes de la
plus haute passion. Chelles représente le personnage ingrat du
peintre amant de son modèle : il a de beaux mouvements au
troisième acte, mais il laisse généralement à désirer sous le
rapport de la diction ; avec lui, le mètre et le rythme du vers
sont lettre presque morte.

Le Gymnase se traîne péniblement de reprises en reprises.
Il vient de renouveler son affiche avec deux comédies qui
avaient laissé des souvenirs assez vifs dans l'esprit des ama-
teurs : On demande un gouverneur, deux actes de MM. Adrien
Decourcelle et Jaimc fils, et Brutus, lâche César! un acte de
Rosier. Dans la première, donnée pour la première fois au
Vaudeville, le 12 avril 1853, avec Fechter, le point de départ a
de l'originalité. Un fils de famille, un fieffé polisson de vingt-
cinq ans, a lu dans les Petites Affiches une annonce ainsi
conçue ou à peu près : « On demande un gouverneur pour un
jeune homme de dix-huit ans. S'adresser chez M. Duresnel. »
Pris d'une idée folle, et certain d'être expulsé par un père
soucieux de ses devoirs, il se présente audacieusement chez
M. Duresnel. Contradiction vraiment comique et boulever-

sante! Plus il ouvre 'd'horizons bizarres à M. Duresnel, plus
ce père étrange, s'enfermant dans une gravité anglaise, s'obs-
tine à le retenir auprès de lui. Le voilà pris au piège et gou-
verneur malgré lui! L'idée n'a rien perdu de son imprévu, elle
soutient encore la pièce jusqu'au bout, et le gouverneur
devient, pour prix de ses services, gendre de M. Duresnel.
Achard et Landrol sont excellents, l'un dans le personnage
paradoxal de Frédéric, l'autre sous l'habit bourgeois de
M. Duresnel. On a fait bon accueil également à M,lc Linville
qu'on a consolée des rigueurs du jury au dernier concours du
Conservatoire. L'autre comédie, qui porte ce titre mystérieux :
Brutus, lâche César! et qui est l'embryon du Divorçons de
Sardou, a moins plu : le style en est prétentieux et parfois
diffus.

Les Nouveautés nous ont donné pour leur réouverture
une pièce en trois actes de MM. Hennequin et Albert Wolif,
la Vente de Tata. qui n'a pas eu le succès qu'on en attendait.
Ce n'est pas la faute du premier acte, qui annonçait au con-
traire une intrigue vivement campée et menée. Les dévelop-
pements ont gâté cette bonne impression et nous ont jeté dans
une série d'épisodes où le décousu règne en maître. Les bonnes
ou mauvaises fortunes conjugales de M. Van Zuyderzée ne
sauraient captiver longtemps notre attention, et on s'étonne
qu'un critique comme M. Albert VVolff se soit laissé aller à
des fantaisies aussi peu intéressantes.

Arthur Heulhard.

XII

Le département du Nord, si industriel, sait ne pas se
renfermer dans le cercle restreint des affaires; on s'y rend
parfaitement et fort heureusement compte que les succès
commerciaux ne peuvent aller sans cesse grandissant qu'à la
condition de s'appuyer sur le goût, et le goût c'est à l'art seul
qu'il appartient de le propager. De là, le maintien et le déve-
loppement de ces nobles passions artistiques de la vieille
Flandre qui ont doté et continuent à doter la France de tant
d'hommes de talent, peintres, sculpteurs, architectes, origi-
naires de ce riche département ; de là les persévérants efforts

I. Voir l'Art, 7» année, tome III, pages ;8o et 3o5.

Tome XXVII.

qui datent de loin déjà, pour faire du chef-lieu un centre
artistique important, centre dont l'influence rayonne avec
succès, témoin ces musées ouverts successivement dans les
villes non seulement les plus anciennes, mais aussi dans celles
nées d'hier, témoin ces besoins d'élégance qui s'imposent aux
manufacturiers les plus prospères sous peine de décadence, et
qui viennent de se traduire par cette fondation si utile à
Roubaix, l'École nationale des Arts industriels, véritable école
d'art décoratif, qui fera bénir le nom de M. Turquet à qui
appartient l'honneur de cette fertile initiative, digne pendant
de ce qu'il a fait pour Limoges.

En organisant cette exposition de 1866, date brillante dans
 
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