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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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CCLXXI

Les Chefs-d'œuvre d'art au Luxembourg, publiés sous la
direction de M. Eugène Montrosier, avec le concours litté-
raire de MM. L. Allard, Th. de Banville, Daniel Bernard,
A. Besnus, E. Blémont, F. Bourgeat, H. Céard, Champ-
fleury, J. Claretie, F. Coppée, A. Daudet, R. Delorme, H.
Demesse, A. Denis, E. Drumont, E. Frébault, Fourcaud,
Th. Gautier, L. Hennique, J. M. de Hérédia, d'Hervilly,
A. Heulhard, A. Houssaye, H. Houssaye, J. K. Huys-
mans, F. Jahyer, J. Janin, F. Javel, Lamartine, L. Leroy,
G. Marc, A. Ménandre, Ch. Ménétrier, F. Mistral, A. Ro-
baut, G. Sand, G. Scheffer, A. Sylvestre, A. Theuriet,
J. Troubat, L. Ulbach, M. Vachon, A. Valabrègue,
L. Valade, Ch. Vendryès, Ch. Yriarte. — Ludovic Baschet,
éditeur, 123, boulevard Saint-Germain, Paris, 1881. Un
volume in-folio de 196 pages.

Cela ne peut pas s'appeler un livre et cela n'en a pas la
prétention ; le titre que nous avons fidèlement transcrit l'in-
dique surabondamment. C'est un de ces ouvrages faits en vue
des illustrations qui y sont semées avec prodigalité, sortes
d'albums où les yeux se trouvent séduits avant l'esprit, sans
que ce dernier y perde aucun de ses droits, si celui qui dirige
la publication le fait avec soin, avec goût. Ces conditions,
M. Eugène Montrosier les a heureusement remplies, faisant
d'intelligents emprunts aux morts, demandant aux vivants
tantôt les harmonies de leurs rythmes, tantôt les élégances de
leur prose, et formant du tout un ensemble qui constitue une
agréable et rapide distraction, ainsi qu'il convient à un luxueux
volume qui se feuillette sur la table d'un salon et à qui il ne
faut point demander plus qu'il ne songe à donner. Y vouloir
rencontrer de la critique d'art approfondie serait élever d'in-
justes exigences. Aussi avons-nous lu sans aucune surprise
des appréciations telles que celle-ci : « Alexandre Cabanel
est de ceux dont le nom sera inscrit au Livre d'or de l'art
français du xix° siècle. Que quelques-uns affectent pour ses
œuvres un respect ironique qui est au moins de l'indiffé-

rence, le maître n'a pas à s'en inquiéter. L'avenir consacrera
sa renommée » (page 54).

Ce singulier éloge, qui abonde en sous-entendus, est pour
le moins le pavé de l'ours de la fable; il n'y a qu'à sourire.
Nous doutons fort que la postérité s'occupe de M. Cabanel;
de tout temps elle ne s'est arrêtée qu'aux vrais maîtres, petits
et grands; mais si elle s'inquiète un instant de lui, ce sera à
titre de curiosité, pour enregistrer un phénomène, l'action
passagèrement prépondérante qu'un tel peintre a pu exercer
dans un pays qui venait de posséder un génie illustre,
Eugène Delacroix, l'antipode des affadissements malsains de
M. Alexandre Cabanel. Nous qui sommes de ceux qui,
moins que personne, lui ont ménagé les plus dures vérités,
quoique les plus justes, nous croyons que la postérité men-
tionnera aussi à son honneur qu'il les a constamment subies
avec dignité, et c'est là un mérite infiniment moins vulgaire
que sa détestable peinture.

Ce qui a un attrait bien autrement sérieux que cette apo-
théose in partibus infidelium de M. Cabanel, c'est l'Atelier de
Courbet; il s'agit du très mauvais tableau récemment réexposé
au foyer du théâtre de la Gaîté, et auquel M. ChampHeury a
consacré deux pages excellentes, qui comptent absolument
parmi les meilleures qu'ait eu à coordonner M. Montrosier,
tout en se réservant une large part de collaboration. Ces deux
pages, entre les lignes desquelles il y a également beaucoup à
lire, en disent long, très long et juste sur le peintre d'Ornans;
j'y cueille cet aphorisme que tout critique devrait faire graver
sur la porte de son cabinet de travail : « Certains artistes ont
soif d'éloges comme le brochet de nourriture. »

Vous lirez et relirez aussi George Sand au Luxembourg,
des vers émus de M. Armand Silvestre.

A propos de George Sand, M. Montrosier a fait à ses
Mémoires un emprunt qu'il intitule Un Dîner che-; Balzac;
celui-ci habita de 1829 à 1838, près de l'Observatoire, rue
Cassini, nu 4. Ce très curieux extrait se termine ainsi : « Un
soir que nous avions dîné chez Balzac d'une manière étrange,
je crois que cela se composait de bœuf bouilli, d'un melon et
Champagne frappé, il alla endosser une belle robe de chambre
 
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