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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Faucon, Maurice: Benozzo Gozzoli a San Gimignano, [3]
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Leroi, Paul: Silhouettes d'artistes contemporains, [2]: Frederick S. Church
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0228

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SILHOUETTES D'ARTISTES

CONTEMPORAINS.

205

sont des portraits et en ont le mystérieux attrait. La douleur et la joie sont exprimées avec
une discrétion qui les idéalise. Si le dessin a par exception — quandoque dormitat pictor
— de l'inexpérience et de la raideur, rien n'en altère la solidité et le relief. Si on reproche à
sa couleur d'être claire, à fleur de plâtre, et de se soucier peu des oppositions savantes, par
quelle netteté décorative elle rachèterait sa légèreté, si sa légèreté n'était elle-même un mérite ?
Enfin Benozzo Gozzoli se présente comme un des plus illustres de cette période unique de l'art
italien qui, commençant avec Masaccio, finissant avec Ghirlandajo et Signorelli, passe par Fra
Angelico, Cosimo Tura, Carpaccio, les deux Lippi, Mantegna ; qui, précédant la maturité parfaite,
offre un parfum plus délié, des formes plus attrayantes, et, sans rien perdre de ses beautés de
caractère, invente des beautés de style que les grands maîtres de l'âge suivant ne feront
qu'apprendre d'elle, combiner et appliquer.

Maurice Faucon.

SILHOUETTES D'ARTISTES CONTEMPORAINS

XIV

frederick s. church 1

(fin)

Il a trente-neuf ans, mais il ne s'est occupé d'art qu'après être resté dans les affaires jusqu'à
l'âge de vingt-six ans ; pour apprendre, il n'eut guère que ses soirées, car il fallait vivre et il n'y
parvenait qu'en consacrant ses journées à dessiner des illustrations.

Ce n'est que dans ces quatre dernières années qu'il a commencé à peindre à l'huile et à
l'aquarelle, puis à graver à l'eau-forte ; avant cela, tout ce qu'il produisait consistait presque
exclusivement en charges, en caricatures, en dessins humoristiques, qu'il avait cependant fini par
délaisser en dernier lieu pour des illustrations d'un caractère plus élevé.

11 n'a jamais voyagé hors des États-Unis. Son rêve est de visiter Paris et il espère le réaliser
avant peu.

Il est membre de la Société des Aquarellistes de New-York et de VEtching-Club dans la
même ville, membre également de la Société des Peintres-Aquafortistes — Painters-Etchers — de
Londres. C'est actuellement l'eau-forte qui a ses préférences et il entend y consacrer la majeure
partie de son temps. Jusqu'ici, il a gravé une vingtaine de planches, mais la plupart ont été
détruites après tirage de quelques épreuves seulement ; très sévère envers lui-même, il n'avait
pas trouvé ces essais dignes de ce qu'il cherche à réaliser.

Les trois eaux-fortes que l'Art a reproduites au début de cette notice et celles que nous
fac-similons aujourd'hui témoignent éloquemment en faveur de 1 originalité inspiratrice de
M. Frederick Church; un coup d'œil suffit à faire reconnaître en lui l'artiste de race; les rapides
indications de son dessin sont d'une sûreté, d'un esprit, d'une souplesse qui annoncent un
maître ; on ne saurait mieux plaider la cause de son pays et protester plus victorieusement contre
ceux qui lui dénient le sentiment artistique. Les aquafortistes de la vieille Europe doivent compter
avec une personnalité qui s'affirme aussi nettement que celle de M. Church ; il en est bien peu
à qui il ne puisse donner des leçons de fantaisie créatrice au service du plus sérieux savoir.

i. Voir l'Art, 7' année, tome IV, page 155.
 
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