L' art: revue hebdomadaire illustrée (7.1881 (Teil 4))

BENOZZO GOZZOLI

Ml'lllï i

A SAN G I M I G N A N O'

(suite)

Neuvième fresque. ,•— Augustin discute

avec saint Ambroise; il écoute la prédication

de l'évéque ; sainte Monique recommande son

fils à saint Ambroise. — Sur le même parvis

v trois scènes distinctes se déroulent encore. La

^ vraisemblance ne perd rien à ce qu'elles ne

PrQf soient point divisées par les colonnes grêles

■rtxiT^SYTy^^'rV^— ou les ornements dont Manteirna, Lippi et

Pafev^'■ ? ' les Vénitiens font usa^e, et l'aspect général v

î^^r=~~^£i.~ gagne en ampleur, en plein air. Ambroise assis,

............———' Augustin debout, seuls l'un devant l'autre,

j^^^^^^E^. discutent les mystères, gravia graviter. Vue

wgi^l^g^^^ par derrière de deux tiers, la robe lourde et

■ESSn,//^--^ foncée du jeune homme compose en retombant
Kiy'sfN^y^gilll fi '

■ "W^zKilPl un ensemD'e de plis superbes, ci la confiante

a ^IPfP sérénité du docteur se traduit, comme dans

^WÉp- ■ ^J) la fresque précédente, par une pose réservée,

M^^Ê^Bt Par une c,,u'cur sobre et sévère. Gozzoli com-
mente avec la logique d'un philosophe le

'^^^SKÊSÊÊÊ poème de la conversion d'Augustin; il écrit

HHHHHh sur le visage impassible d'Ambroise la vérité

ïV^^^inH dans sa plénitude : les paroles qui tomberont

wSmÊÈwÊR de cette bouche seront une manne céleste pour

'4'lwrJ^W8 un cœur affamé de repos. Au centre, au se-

fÈlSSlHfli coud plan, la mère, étroitement voilée comme

IWWBÊBaÈÈÈ une veuve, se jette aux pieds de l'évéque et

/MmÊËfflfflÈ le supplie dans une attitude désespérée. Quelle
réponse, quelle promesse en reçoit-elle? La

BnHHHL'. .. figure de saint Ambroise est trop dégradée

P|ÉHH»| pour qu'on distingue autre chose que ses

pM)^^ ~"^^Bfc^^^HHBPy^1 belles mains relevées à la hauteur de la cein-

{^^^^^F^^S^=^~ '~/^^-^/~'^^^^/ ~- turc, a moitié ouvertes et scrupuleusement

=77-^- /_------L—L — dessinées. Toute la partie droite, Ambroise

Fresque de Benozzo Gozzoli, a San Gimignano. * , i i„ \g't • r\„

. ,. • ' prêchant au peuple de Milan, est ravagée. On

Augustin discute avec saint Ambroise. (Partie gauche.) v

Dessin Je a. Brun. aperçoit pourtant les principaux traits de la

figure d'Augustin debout en compagnie de
son ami Alipe, croisant les bras, interrogateur et respectueux, et, dans le groupe des fidèles
qui entourent la chaire, deux adorables jeunes femmes, accroupies à terre comme il était de
règle alors dans les églises, l'une les yeux fixis sur le predicante, l'autre tout à fait voisine
du spectateur, sa robe débordant du mur, plus coquette que pieuse, très coupablement inattentive,
se sachant belle non seulement de sa robe de brocart ouverte en cœur entre les épaules, de

i. Voir l'Art, 7" année, tome IV, page 125.

Tome XXVII. 2,;