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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Burty, Philippe: M. Alfred Gauvin: artiste en damasquine
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Prat, J. G.: Le clocher et l'ossuaire de Roscoff, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0097

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82 L'ART.

Notre plume n'est point de celles qui font autorité clans les conseils du gouvernement, ni
qui influent sur la foule, mais s'il se trouve qu'elle propose une chose juste, pourquoi perdrions-
nous l'espoir que les choses qu'elle écrit demeureront infécondes ? L'idée du concours, à Florence,
pour les portes si souvent célébrées du Baptistère, n'eut peut-être point un promoteur plus
autorisé. Elles se sont faites. On en parlera longtemps

Ph. Burty.

LE CLOCHER ET L'OSSUAIRE DE ROSCOFF

i

Le clocher de Roscoft ne ressemble en rien à ce que nous trouvons
en France hors de la Bretagne Ce n'est ni du roman, ni de l'ogival, ni
du style arabe pur. Tout d'abord, cette tour, presque carrée, qui se dresse
fièrement, sobre d'ornements, jusqu'aux deux tiers à peu près de la hauteur
totale, dénote de la part de l'architecte une science de construction consom-
mée. Mais où l'artiste a-t-il puisé l'idée de cette première galerie à jour,
flanquée de deux lanternes élégantes, surmontées elles-mêmes de deux
autres lanternes moindres? Quelle conception, originale autant que hardie,
lui a fait soutenir par trois frêles piliers, abritant les cloches, une nouvelle
galerie à jour, en retrait sur la précédente, ornée aux angles de quatre
autres lanternes d'un module inférieur ? Ajoutons une seconde galerie d'un
pavillon à arcade double, s'arrondissant en dôme, avec quatre nouvelles
lanternes plus petites, aux angles ; le tout surmonté d'une lanterne allongée,
que couronne une mince lanterne finale.

Rien de plus simple, à première vue, que l'aspect de cette construc-
tion; si simple, qu'il semblerait, comme pour toutes les choses réussies,
que chacun serait capable d'une création pareille. Mais quelle élégance et
) - [1 jjfijfj quelle sveltesse! Quel sentiment parfait des proportions! Quelle perspective

aérienne quand des pans de ciel bleu se détachent à travers les découpures
des galeries, à travers les baies des lanternes, à travers les intervalles des
pilastres et des portiques ; et tout ensemble quelle solidité !

Près de l'é<dise s'élève un petit ossuaire qui me paraît également très

Cloche» dc Notre-Dame ^ 1 x r 0

de c.koaz-baz, remarquable avec ses robustes piliers doriques supportant un second rang

a roscoff (xvi* siècle). a . . , -, . ,

Dessin do i b Drouot d arcades du même ordre. Cela non plus n est ni du roman, ni de 1 ogival,
ni du style arabe.

Qu'est-ce donc ? De l'architecture de la Renaissance, et, qui plus est, de la Renaissance
florentine. Tout cela relève de l'école des grands artistes Arnolfo, Giotto, Brunelleschi, qui ont
édifié à Florence l'admirable Marie des Fleurs. L'intérieur même de l'église, avec ses cinq grandes
arcades légèrement ogivales, ne rappelle-t-il pas l'intérieur de Maria dei Fiori?

De la Renaissance florentine ! Dans cette bourgade celtique perdue à la pointe nord du
Finistère ; dans ce petit refuge de rudes marins, dont les rochers s'avancent au milieu des vagues
furieuses de la Manche! La chose est-elle possible? Comment cela s'est-il pu faire?

i. Il existe en Bretagne un grand nombre de clochers, de calvaires et d'ossuaires remarquables. Nous en avons reproduit dans ces
pages un certain nombre que le lecteur pourra comparer au clocher et à l'ossuaire qui constituent le sujet spécial de cet article.
 
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