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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0060

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CHRONIQUE FRANÇAISE. 47

il tâcha de reproduire sur une grande toile l'effet de la lumière
et réussit parfaitement. Le succès qu'il obtint à Londres
l'encouragea à représenter sur la toile la vue de la ville et du
port de Portsmouth, puis des batailles navales, etc.

« Vers la même époque, c'est-à-dire en 1799, le célèbre
mécanicien Robert Fulton, arrivé depuis peu de temps de
Pennsylvanie à Paris, conçut l'idée des mêmes effets obtenus
par la lumière et fit construire une rotonde au boulevard
Montmartre, sur l'emplacement où furent établis les passages
des Panoramas.

« Le monument avait 14 mètres de diamètre. Ce fut le
premier panorama exécuté à Paris et offert aux Parisiens.

« Malgré les jours troublés de l'époque, ce spectacle
obtint un succès sans égal. Il représentait une vue de Paris :
la place de la Concorde et le jardin des Tuileries, exécutée
par les peintres Fontaine, Prévost et Constant Bourgeois,
artistes décorateurs distingués pour les décorations des pre-
mières scènes de Paris.

« A la rotonde du boulevard Montmartre on ajouta deux
autres rotondes moins spacieuses dans lesquelles furent repré-
sentées successivement des vues de Toulon, de Tilsitt, du camp
de Boulogne, de la bataille de Wagram, d'Amsterdam, de
Rome, de Naples.

«Des perfectionnements furent apportés dans les procédés
d'exécution. Le public accourait à ce genre de spectacle, et
Napoléon, qui pour sa part ne manquait pas de l'encourager
en y allant souvent, voulut que chaque quartier principal de
Paris eût un panorama. L'exhibition des victoires des armées
françaises parut à l'esprit de l'empereur un excellent moyen
pour se rendre populaire.

« Il donna l'ordre à son architecte Cellerier de dresser les

plans de sept panoramas qu'on devait élever dans le grand
carré Marigny occupé par le Palais de l'Industrie. Les événe-
ments militaires de 1812 détournèrent de ce projet l'attention
du souverain.

« Plus tard, on éleva un panorama sur le boulevard des
Capucines où aboutissaient les rues Neuve-des-Capucines et
de Luxembourg. C'était en 1821.

« En 1825, Bouton et Daguerre inventèrent le diorama
Les panoramas des boulevards furent démolis, et la foule se
porta au nouveau spectacle du diorama établi dans la rue des
Marais-Saint-Germain, aujourd'hui rue Visconti.

«On était en i83o, le goût artistique semblait prendre un
essor inaccoutumé et inspira des améliorations dans le sys-
tème panoramique. La lumière solaire fut substituée à la
lumière des quinquets et des lampions, et les proportions de
la rotonde permirent au public d'être introduit dans l'enceinte
même du panorama.

« Ce fut plus tard que l'on construisit aux Champs-
Elysées, en 1838, la rotonde du diorama Langlois, qui fut
démolie en 1855 et reconstruite en dernier lieu dans le voi-
sinage du pavillon ouest du Palais de l'Industrie.

« Le panorama a donné naissance à une foule de spectacles,
analogues : diorama, diaphanorama, stéréorama, myriorama,
géorama, néorama, pléorama, etc. »

Belgique. — Une exposition d'objets d'art ancien est
ouverte depuis le 4 septembre, à Louvain, dans la salle
gothique de l'hôtel de ville. C'est une véritable exposition de
trésors d'art prêtés par les amateurs et collectionneurs de la
ville. Elle est organisée au profit de l'hospice des pauvres
aveugles, à l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de
cet établissement.

CHRONIQUE FRANÇAISE

— La décoration des écoles et l'imagerie scolaire. — L'idée
émise au sein de la commission municipale des beaux-arts par
feu Viollet-le-Duc, et recueillie depuis par la direction de l'en-
seignement primaire, vient d'aboutir à un premier résultat : la
publication d'un fascicule de rapports et de procès-verbaux,
en attendant les essais qui vont être tentés dans le sens indiqué
par la commission instituée ad hoc au ministère de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts. Ce sera l'une des premières appli-
cations de ce fameux « art civil », qui a divisé les artistes au
Luxembourg et ne les a point encore réunis dans une pensée
commune au pavillon de Flore.

Les écoles de Paris et de cinq autres grandes villes expé-
rimenteront prochainement les nouveaux systèmes.

Une commission de trente membres est chargée d'étudier
les questions relatives : i» à la décoration des écoles au moyen
de tableaux, peintures, cartes et dessins; 2° à la constitution
de petites collections artistiques destinées aux musées sco-
laires; 3» au choix de séries de gravures destinées à être
données aux enfants des écoles.

On commence par le bas, c'est-à-dire par l'école primaire;
les lycées et les collèges viendront ensuite; les écoles normales
mêmes auront leur part.

La commission a tenu dix séances et nommé quatre sous-
commissions qui ont rédigé chacune un rapport : — déco-
ration murale; imagerie scolaire; musées scolaires d'art et
projections lumineuses. Un rapport d'ensemble a été présenté
au ministre par la commission générale, et, comme moyen pra-
tique, un comité permanent a été institué près du ministère
pour examiner tous les spécimens de décoration, d'imagerie et
de musées d'art qui pourront être présentés.

— Les travaux de reconstruction de la Hèche en bois et en
plomb de la cathédrale de Rouen, flèche qui fut brûlée en
1822, continuent.

Sur les plans de l'architecte Alavoine, le sommet de la
flèche fut monté en 1878; le fer avait remplacé la pierre, ce
qui permit de l'élever très haut sans charger la tour. L'aiguille
devait être accompagnée à sa base de quatre clochetons de
25 mètres de hauteur et de quatre grands pignons du même
métal-
Cette pyramide achevée il y a trois ans, restait à exécuter
l'accompagnement et l'ornementation de la base de la pyra-
mide, dont les arcades forment un vide immense.

On décida d'employer le cuivre martelé, supporté par une
charpente en fer forgé.

Le style adopté est celui du xiv" siècle.

Un des quatre clochetons vient d'être terminé. Il se com-
pose d'un corps principal de forme octogone, accompagné de
quatre grands pinacles qui s'élèvent aux quatre angles de la
base de pierre sur laquelle il est posé.

A la partie inférieure de ce clocheton, une forte moulure
forme sa jonction avec la tour de pierre ; au-dessus se trouve
une décoration composée de chimères, de crossettes et de culs-
de-lampe, formant encorbellement, placés aux quatre faces
des grands pinacles d'angle.

A partir de ce point, le clocheton se développe sur une
base de 2 mètres environ à hauteur d'appui, surmontée de deux
étages à fenêtres et décorations gothiques, flanqués de demi-
pyramides, de frontons et de pinacles ornés de crochets et de
chimères superposées d'étage en étage.

Du milieu de ces pinacles et de ces frontons s'élève une
 
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